I Chapitre 6 I

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À L'ABRI DU DANGER ?

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À L'ABRI DU DANGER ?


Où suis-je ? furent ses premiers mots.

Mais il ne les prononça. Ceux-ci se déclarèrent simplement en un écho en son esprit dans un lointain souvenir, et pas un instant ne remuèrent ses lèvres comme il le désirait tant. Il se concentra alors, cherchant à percer l'accablante obscurité qui l'entourait pour échapper à son emprise puis rencontrer la lumière, mais aucune réminiscence ne jaillit de sa pensée. Rien de ce qui précéda son évanouissement ne s'accrocha à sa mémoire : elle ne projetait que du vide. Il fut ainsi incapable de retracer l'épisode de sa vie qui l'emmena en ce lieu, cet endroit avec lequel son cerveau n'avait encore établi de lien. De contact. Car il voulut parler, faire connaître son mal être dans cet espace étranger, mais sa voix se retrouva bâillonnée contre sa volonté. Elle fut ainsi incapable de s'imposer dans ce réel qui l'enveloppait, son corps dénué de toute sensation de déjà-vu, de ce qui lui était familier. Et plongé sans repère dans ce néant, le son qu'il émit lui revint sans réponse, et renforça de plus bel cette solitude étouffante pareille à un poids s'écrasant contre son torse.

Il ne lutta pas.

Il n'avait pas encore la force d'ouvrir les yeux, moins encore celle d'accueillir la lumière d'un monde paraissant hostile à son encontre en la dernière vague pensée qu'il retint de celui-ci. Néanmoins, il portait une confiance en les capacités de son corps, assuré que ses sens s'éveilleraient petit à petit pour émerger de ce qui, au bout du compte, n'était qu'un sommeil. Profond ou léger ? Peut-être entre deux. En tout cas, après un laps de temps indéfini – s'était-il évanoui de nouveau ? –, ses oreilles redevinrent soudain sensibles par un contact inattendu : il entendit des voix.

Que disaient-elles ?

Elles semblaient proches de lui, et pourtant, son ouïe les percevait simplement comme un bruit de fond. Et plus le temps s'écoula, plus il ressentit une masse parcourir son corps depuis le sommet de sa tête jusqu'au milieu de son dos. Elle le fit à plusieurs reprises, toujours avec une certaine douceur dans l'âme qui l'apaisa contre toute crainte éprouvée. Était-ce une main ? Qu'importe, il appréciait la sensation que ce mouvement lui procurait, et lentement, il retomba dans l'oubli.

*

— On devrait appeler sa famille, non ? enquit Kotarō aux autres garçons.

Eux tous étaient assis à terre autour d'une table, dans un petit espace qui servait de salon dans un appartement de quelques mètres carrés, à l'exception de Mibuchi. Il s'était placé quant à lui sur le lit, non parce qu'il désirait s'éloigner de ses camarades, mais le fit afin de demeurer auprès de Seijuro encore endormi sur celui-ci. Le cadet s'était évanoui, retrouvé par Mayuzumi dans un moment de panique dans la forêt, et en reconnaissant sûrement son aîné, il s'était laissé tomber contre lui. Manque de chance, le plus grand, d'un ordinaire calme au point de se faire par tous oublier, l'envoya valdinguer pour se protéger de la menace que lui insuffla son apparition subit.

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⏰ Dernière mise à jour : May 30, 2020 ⏰

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Akashi, L'autre c'est moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant