Chapitre 3

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Ma dépendance envers Justine n'était pas surprenante, en réalité, j'étais la seule à ne pas m'en être rendue compte.

A partir de là tout a changé, je suis devenue une autre personne, je faisais taire la véritable moi : une fille avec du caractère qui sait l'utiliser pour ne pas se laisser faire, pas un petit chien qui obéit et qui suit, une fille indépendante qui prends ses propres décisions. Je faisais ce que Justine voulais, je disais ce qu'elle souhaitait entendre, ne dévoilant pas mes véritables goûts. Nous passions toujours d'agréables moments, la seule chose qui avait changé était mon comportement, j'étais plus docile, si l'on peut dire cela,partageant la plupart du temps le même avis que mon amie. Tous les critères spécifiques que chaque personne possédait, les mêmes qui les différenciaient les unes des autres, les goûts, les avis, leur caractères, tout ça avait changé en moi, ils étaient devenus muets, ou bien c'est moi qui étais devenue sourde à leurs paroles.Comment ? Je ne suis même plus sûre de savoir, cette situation m'affectais beaucoup plus que je ne voulais l'admettre. Les conséquences sont arrivées elles aussi beaucoup plus vite que je ne le pensais. J'ai commencé à interdire l'accès à ceux qui disaient vouloir m'aider, ma famille notamment, je me suis enfermée sur moi même, devenant encore une Alexia différente, désagréable et agressive en permanence, constamment sur la défensive. Ma famille est celle qui a souffert le plus de mon comportement, la fille pétillante de vie voulant changer le monde avec ses rêves avait disparu. Je ne peux pas retourner dans le passé pour changer mes actes, cependant écrire ce journal peut certainement leurs faire comprendre certaines choses, du moins s'ils tombent dessus.

Pour en revenir avec ma dispute avec Justine, je l'ai rejoins à l'intérieur du manoir et me suis excusée comme la fille sans amie que j'étais, pathétique,hein ? Je trouve aussi.

Le reste de la journée s'est déroulée calmement, nous sommes restées ensemble pendant toute la durée de la visite de manoir qui, soit dit en passant, était lugubre : de grandes salles à manger dont les murs étaient recouverts de portraits faisant froid dans le dos, des escaliers en colimaçons et de petites chambres remplies de poupées dignes de films d'horreur.

Le jour de notre départ, j'ai pris une photo en compagnie de la famille de Julka,j'ai pris une dernière fois Alina dans mes bras qui pleurait en me voyant partir. J'ai encore une fois remercié ma famille pour m'avoir accueillis chez eux, et pour tout ce qu'ils m'avaient fait découvrir.

Je suis partie dans le bus en direction de l'aéroport de Berlin, à 6 heures de routes de l'endroit où nous nous trouvions. Tout le monde dormait, exceptés moi, Justine, Roger et Lucas, nous nous racontions des blagues,encore. Nous rigolions tellement fort qu'une fille dite « populaire »s'est réveillée pour nous dire de la fermer, et nous étions repartis dans un fou rire incontrôlable.

A ce moment là je me disais que toutes les blagues qu'ils faisaient sur moi n'étaient peut être que des blagues et qu'ils arrêteraient aussitôt revenus en France.

J'avais tord.

Dès le retour au collège, tout avait recommencé là où tout s'était arrêté, ils avaient oubliés le magnifique séjour que nous avions passés et tous les bons moments que nous avions partagés.

Je me souviens que pendant cette période je faisais partie d'un groupe virtuel, il regroupait en tout sept filles mais j'étais particulièrement proche de quatre d'entre elles, je ne mentionnerai que Rosalie et Arya avec qui je suis toujours en contact. Ce groupe est devenu peu à peu une nouvelle source de problèmes, les disputes éclataient tous les jours. Accro c'est ce que je suis devenue, tout le temps pendue à mon téléphone, les vacances y compris, enfermée dans ma chambre,dans le noir, mon visage éclairé par les lumières des appareils électroniques. L'agressivité envers mes parents n'a fait qu'accroître, je ne voulais pas lâcher mon cellulaire, si bien que chaque punition téléphonique que je recevais engendrais une mauvaise humeur constante. Rosalie et Arya étaient comme une dose de bonheur quotidienne, je ne comprenais pas pourquoi mes parents m'en privait, ça me rendais folle de rage. J'avais besoin de leurs parler, c'étaient de vraies amies malgré tous les kilomètres qui nous séparait.

Tout ce que j'étais devenue se reflétait sur mon physique, la peau pâle avec des cernes noires. J'étais vraiment laide, la représentation réelle d'un véritable mort vivant.

Et quand je croyais que je ne pourrai jamais être pire, le monde me montrait le contraire, et que je ne pourrai pas m'enfoncer plus, j'avais, une fois de plus, tord. 

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Chapitre 3 ! 

S'il vous plaît, laissez un commentaire pour me dire ce que vous pensez des chapitres c'est très important pour moi et ça m'aide aussi si je dois faire des petites modifications :) 

N'oubliez pas de laisser une étoile si l'histoire vous plait, c'est seulement le début pour le moment, les choses se mettent en place. Petit conseil, petit rappel, chaque personnage est important alors gardez leur noms en tête :) 

Et partagez ! :) 

La suite dès demain, 

Rx

Le journal d'une nouvelle moiWhere stories live. Discover now