Tes premiers mots. Étrangement, tu as mieux retenu les insultes spontanées et lancées sans réfléchir. Alors tout d'abord, tu dis « merde ». Et tu as bien raison, parce que ça fait rire le monde autour de toi et tu trouves ça chouette ! Alors tu le redis encore, encore et encore jusqu'à ce qu'on t'apprenne qu'il ne faut pas en abuser.
Puis viennent les phrases, les questions pures des enfants sur le bleu du ciel et le fonctionnement des oiseaux qui volent dans le ciel. Il y a toutes ces questions dans ta petite tête d'enfant auxquelles on répond par de petits mensonges purs et sans mauvaise intention. Parce qu'on ne peut pas dire à un enfant que si les feuilles sont vertes, c'est à cause de la photosynthèse : il ne comprendrait pas.
Alors on leur raconte que ce sont de petites fées qui, en tapotant de leur baguette les pétales des fleurs, leurs donnent mille et une couleurs qui rendent le monde chaleureux.
On met dans la tête des enfants des rêves.
Mais tu continuais à dire « merde », Aléas, bien qu'enchanté. Parce que ça sonnait bien et que ça faisait sourire les gens autour de toi.