| TW HARCÈLEMENT ; BLESSURES |
| Si jamais ce sujet peut vous affecter, vous pouvez suivre l'histoire sans forcément lire. Ne vous forcez pas. Prenez soin de vous. |
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La bibliothèque. Ton Eden, son lieu protégé. Tu l'attendais, dès que possible, mais elle ne venait plus. Et tu étais triste parce que sa présence te manquait. Mais tu ne faisais rien, tu avais trop peur pour te mettre la classe et les amis de ses membres à dos. Tu étais lâche, voilà ce que tu te disais.
Et alors que tu commençais un énième livre pour te perdre dans l'univers, elle est revenue. En larmes, des mèches de cheveux arrachées et des coupures sur les joues. Elle pleurait, son visage était trempé. Et c'est là que tu as réalisé que tu en avais marre d'être lâche. Que tu voulais les deux. Que tu voulais le bonheur de Solème et un groupe d'amis qui te compterait vraiment, où tu ne serais pas dans le fond.
Tu as attrapé un mouchoir dans ton sac et tu lui as tendu. Ton premier geste envers elle.
Elle t'a souri et s'est assise à côté de toi. Elle s'est essuyée et a sorti une brosse de son sac – tu te souviens ? Tu as commencé à lire à voix haute pour la première fois depuis le primaire et elle t'écoutait en essayant de supprimer les nœuds.
Et quand il vous a fallu partir, vous vous êtes séparés et vous êtes promis en silence de toujours revenir ici à la fin des cours ou pendant les pauses. Dès que possible.
Alors qu'elle allait quitter sa place, tu as attrapé la manche de son pull. Tu l'as vue se raidir, tu as vu l'effroi dans ses yeux et tu as dit en la lâchant avec un air d'excuse :
« Tu ne parles pas trop, j'aime bien t'écouter. S'il te plait... ne meurs pas. Jamais. »
Et elle a souri, encore.
C'est en entrant au lycée que tu as appris que tu l'avais aidée à tenir les quelques mois restants avant la fin du collège.
C'était ça, l'amitié, Aléas. Tu avais enfin trouvé la réponse à ce qu'auraient fait les enfants que tu étais, avec Nolance et Stellina.
