Des vacances déprimantes

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Mya avait toujours rêvé d'une vie palpitante sans routine où elle vivrait des choses existantes. Malheureusement, cette vie n'était qu'un rêve. Mya vivait dans la campagne monotone de Normandie loin des choses incroyables et actuelles. Là où seules les fêtes des communes et les travaux publics faisaient la une des journaux. Cela la lassait terriblement et son ennui fut encore plus prononcé quand sa mère lui annonça qu'elle allait partir deux semaines chez sa grand-mère, qui habitait encore plus loin de la civilisation.
- Je ne peux pas rester à la maison maman ? C'est juste deux semaines, je saurais me débrouiller, avait-elle imploré sa mère
-Mya, je te connais et je sais que je retrouverais la maison saccagée à mon retour, avait contredit sa mère
Mya savait que au fond, elle allait profiter à fond si sa mère était absente. Mais comme à chaque fois, sa mère avait une longueur d'avance et avait appelé sa grand-mère, une femme que Mya comprenait peu. En effet, sa grand-mère avait une passion étrange pour les choses fantastiques qui faisaient rêver les lecteurs amoureux de ce style de roman et les éloigner de la réalité. Mya n'avait jamais aimé lire, cela prenait de son temps à réussir à devenir grandiose.
Une pluie torrentielle montrait parfaitement le moral de Mya lors du trajet vers la maison de sa grand-mère. Elle était tiraillée entre joie de revoir sa grand-mère aux yeux d'un vert si mystérieux et passer deux semaines dans un coin perdu, sans réseaux. J'espère qu'elle a au moins l'électricité. Elle ne parla pas à sa mère du trajet. De toute façon, sa mère était beaucoup trop concentrée sur la route, inquiète des risques énormes d'aqua-planning vu la météo. Mya en profita pour observer sa mère. Elle lui ressemblait peu. C'était une femme plutôt grande et fine, aux longues boucles d'un brun assez clair. Elle avait de beaux yeux noisettes qui, quand elle regardait sa fille, montrait un amour fou envers elle. C'était ça qui déstabilisait Mya quand elle lui parlait. L'amour de sa mère était tellement immense vu qu'elle avait perdu son père et qu'elle gérait une adolescente vive seule, que Mya n'osait jamais la regarder dans les yeux. On avait toujours dit à Mya qu'elle ressemblait à son père. Des cheveux aussi noirs que la nuit, de beaux yeux verts malicieux. Mya aurait aimé le connaître. Hélas, il était mort quelques mois après sa naissance et il ne restait de lui qu'un souvenir vague. "Il est mort lors d'un accident de voiture", lui répétait sa mère, dont la voix détaillée sous l'émotion quand elle prononçait cette phrase. Les maisons normandes commençait à devenir de plus en plus rares au fur et à mesure que le trajet avançait. La pluie s'arrêtait parfois et retombait brusquement, comme si le ciel tombait sur le pare-brise de la voiture en l'espèce de quelques secondes. Mya soupira. Sa mère se tourna puis se focalisa à nouveau sur la route. Une demi heure passa, la campagne avait fait place aux villages. Une forêt dense se dressait sur le côté gauche de la route. Lorsqu'elles atteignèrent le début des bois, une voiture commençait à se rapprocher sur la gauche. La mère de Mya tourna brusquement, et l'adolescente faillit avoir une crise cardiaque. Elle regarda sa mère, les yeux écartés. Sa mère sourit malicieuse. Sa mère pouvait être rebelle et dangereuse ? Tient tient, c'est intéressant. Le chemin était  entouré de grands chênes si bien que la pluie était devenue moins violente car elle était atténuée par les feuilles des arbres. Après quelques minutes, Mya aperçut une belle maison. Elle était faite de pierre et couverte d'aristoloche. La demeure était petite mais mignonne. Sa mère se gara devant les escaliers qui montaient vers une porte en bois. En chêne sûrement vu qu'il n'y avait apparemment que cela comme espèces d'arbres ici. Mya descendit de la voiture, sans quitter des yeux la maison.
-Pourquoi grand-mère vit ici, éloignée des magasins et de la civilisation, questionna Mya à sa mère qui déchargeait la valise de sa fille.
Alors qu'elle allait ouvrir la bouche, une voix l'interromput.
-Ici il n'y a pas d'adolescents bruyants, dit une femme qui avait dû être très belle autrefois. Il n'y a pas de pollutions - ou moins -  et je peux être en contact avec la nature.
Mya la dévisagea. C'était une femme plutôt grande avec des cheveux gris rassemblés en un chignon stricte. Des mèches noires montraient l'ancienne couleur de sa chevelure et ses yeux bleus-gris montraient un fort tempérament.
-Hélène, je vous présente votre petite fille, Mya. C'est notre fille à Ronald et moi.
Hélène, puisque c'était son nom, la toisa d'un air supérieur. Mya ne se laissa pas faire et haussa le menton, pour montrer qu'elles étaient égales. La vieille femme se mit à rire.
-Ne sois pas si sérieuse trésor ! ,dit-elle en étouffant un nouveau rire. Allez entrer, que je vous montre la maison.
Sa mère lui emboîta le pas et entra dans la maison. Mya resta quelques secondes en bas de l'escalier puis suivit les deux femmes.

L'école d'Elfindra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant