𝒥𝓊𝓈 𝒹'𝒶𝓂𝑜𝓊𝓇

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Le soleil se lève, l'air se réchauffe lentement. L'atmosphère idyllique me berce, m'éveille. L'impression de vivre les mêmes choses en boucle collant à mon humeur teintée d'amertume.
Ma mère vient s'assoir à mes côtés, dans le canapé en cuir, caressant du bout de ses doigts mon cuir chevelu. Je m'allonge, la tête sur ses genoux, elle continue de cajoler mon crâne et de siroter son thé. Mon père vient se joindre à nous, dans le fauteuil à proximité.
Je redresse le menton, accaparant du regard mes parents, dont le comportement me laisse penser qu'ils vont m'annoncer quelque chose. Mon père se redresse, plantant ses coudes sur ses genoux, malgré sa posture rude, il adopte une voix de miel, comme à son habitude :
- Nous avons à partir en déplacement a Orlando pendant une semaine. Nous savons à quel point tu aimes t'occuper du jardin, mais comme ta mère te l'a dit, sans notre aide et notre surveillance on ne peut se résoudre à te laisser seule.
Je me redresse et m'assoir en tailleur. Ils s'échangent un regard, préparé au pire.
-  Le jardinier viendra chaque jour s'occuper du jardin et ce, dès demain. Il est convenu dans le contrat que tu l'aides à ta convenance. Il s'occupera aussi de quelques taches d'entretiens de la maison, et par la même occasion, s'inquiétera de ton bien être.
Ma mère reprend vivement :
- Nous l'avons rencontré, il est jeune et semble être sensible. Je suis sure que vous allez vous entendre à merveille. Il vient aujourd'hui, pour que l'on puisse lui passer quelques consignes, cela sera l'occasion de le rencontrer.
Je sens mes muscles se crisper, réticents à l'idée d'accueillir quelqu'un dans ma maison et surtout dans mon jardin. Je contiens mon mécontentement face à cette décision qui me sera fatale, ne sachant si je dois pleurer, hurler ou bien rire.
Nous discutons un long moment, puis ils montent préparer leurs valises. Je monte à mon tour me réfugier dans ma chambre, allumant mon tourne disque.

A l'heure convenue, c'est avec ponctualité que le jardinier sonne. Mes parents descendent l'accueillir après m'avoir glissé l'ordre de les rejoindre. Alors je me hisse sur la pointe des pieds pour ne pas trahir ma présence à l'étage. J'observe le hall d'entrée depuis le palier des escaliers. Un bla-bla de connivences formelles s'échangent, tandis que je n'aperçois du nouveau venu seulement son épaule vêtue d'une ample chemise noire. Sa voix grave et chaleureuse se répercute contre les murs de la maison, parvenant à mes oreilles tel le son d'un ricoché. Un parfum différent s'élève, embaume chaque parcelle des lieux, enivrant, ses nuances florales sont légèrement brisées par une senteur plus forte et sauvage. Je les entends se déplacer au travers des diverses pièces et faire les présentations des exigences de chaque plantes. J'ouvre ma fenêtre, anticipant leur arrivée dans le jardin, afin d'épier leur conversation.
- ... et voici donc jardin. Notre fille y tient énormément, elle ne tolère aucunes modifications. Vous savez, ce jardin représente beaucoup pour elle.
- Soyez assurée Madame, que mes actions seront aux dépend des ordres de votre fille.
Ma mère reprend :
- Nous vous donnons le double des clefs, si vous le souhaitez une douche ainsi que la cuisine sont à votre entière disposition. Sentez vous libre de faire comme chez vous Taehyung.
Ils se dirigent vers le portail, de dérobant lentement de la vue et de mon ouïe.
- Veuillez excuser notre fille, de nature timide elle n'ose pas aller à la rencontre des gens. Mais ne vous laissez pas berner, sa volonté de fer fait d'elle une véritable teigne. Allons donc obs...
Le silence s'installe, l'agréable senteur de l'inconnu s'évapore. L'appréhension monte en moi ; la peur de l'inconnu, la crainte de partager mon jardin. Il est absolument hors de question qu'il touche à mes fleurs.

Remind Me Please, I Need Your TouchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant