Hôtel

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Cela fait des jours qu'il pleut sans discontinuer. Et je serais presque à dire que je déprime, mais ce n'est pas mon genre.

Je passe mes journées à écrire, même si le lieu n'est pas propice à cet exercice. J'ai dû m'arrêter dans un de ces hôtels miteux qui se trouve au fin fond de la campagne anglaise. Ceux que l'on se transmet de génération en génération, enfin vous voyez.

Je suis sur le pas de la porte, une clope à la bouche. Je joue avec mon zippo. Si je continue, je vais devoir trouver une boutique où ils vendent du gaz. J'en ai marre de ce temps et de ce lieu. Je soupire quand la femme de ménage passe, en m'offrant un sourire.

Elle me donne un coin de ciel bleu.

Je rentre dans ma chambre, après l'avoir laisser faire son travail à l'intérieur et je ferme la porte à clé. Je n'ai pas envie d'être dérangé par des jeunes alcoolisés qui tenteraient de rentrer dans la chambre, pensant que c'est la leur.

— Mon dieu !!, me dis-je à cette idée.

Je me demande ce qui a bien pu m'arriver pour que je pense de cette façon. Suis-je devenu trop vieux pour faire la fête avec eux ? À moins que ce ne soit le temps qui a fait son œuvre et me rend moins tolérant.

Non ! Même si je me suis calmé avec les années, j'ai toujours envie de sortir boire un coup avec ma bande de potes. Mais pour l'instant, j'ai du travail en retard.

Je tire la chaise du minuscule bureau de ma chambre d'hôtel et me place devant mon ordinateur. Après l'avoir allumé, je récupère mon dossier et l'ouvre. Je relis mes notes pendant que le pc chantonne son "générique" d'allumage. Heureusement que j'ai baissé le son, sinon il aurait fait un vol plané. Je déteste ce son.

Je lève les yeux vers l'écran et je vois mon fond d'écran. J'y ai mit la photo de l'hôtel dans lequel j'avais séjourné il y a une bonne vingtaine d'années, mais il a été détruit depuis, faute de repreneur. C'est un magna de l'immobilier qui l'avait reprit et l'avait abattu sans le moindre remords, malgré les protestations des gens du coin... Il était si bien.

Je secoue la tête et je me mets au travail.

Au bout de cinq minutes, j'entends des coups dans le mur... Je ferme les yeux et tente de garder mon calme. Jusqu'à ce que des cris de font entendre.

Je serre les dents et attrape mon casque, glissant la prise jack dans la fiche de mon pc, puis je choisi ma première musique de ma playlist. Ça ne couvrira pas totalement le "son", mais ça aura l'avantage de me "couper" du monde extérieur.

J'ouvre mon fichier et commence à travailler.

Un coup contre la porte me fait sursauter, me faisant taper une lettre non désirée. Je regarde l'heure et je comprends. Le réveil affiche 22:45. Je ne sais pas si c'est une sortie ou une entrée, mais ça al'air de bien s'amuser.

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Deux jours plus tard.

Je suis encore de cet hôtel, mais une bonne partie des clients ont reprit la route, mais pas moi. Et par dessus tout, je n'ai plus de gaz dans mon briquet. Je fais un saut chez le garagiste pour demander où il en était avec ma vieille guimbarde et comme je le craignais, j'en avais encore pour des semaines avant que la pièce ne soit acheminée jusqu'à ce trou paumé... C'était bien ma chance.

Sur le retour vers ma chambre, je prends le temps de faire un tour dans le village, après tout, personne ne m'attendais.

Je flâne tranquillement, saluant ceux que je croisais. Je me stoppe devant une vitrine, observant les tenue qui y sont présentés.

Sur un filWhere stories live. Discover now