Chapitre 5 : Beverly

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Les quelques rayons du soleil qui arrivent à passer à travers mes volets arrivent à me réveiller automatiquement. Je regarde l'heure, 10h12. Une heure assez abordable pour se réveiller, mais un peu trop tôt quand même. Je me lève difficilement de mon lit et enfile mon pyjama — oui, je dors en sous-vêtements.

— Bonjour ma chérie. Lance ma mère, le sourire aux lèvres.

Mais ce sourire n'est pas réciproque. Je ne lui lance aucun regard et ne réponds pas. Pas après ce qu'elle m'a appris hier. Il faut que je digère cette nouvelle plus que surprenante, avant. Bien sûr que je l'aime, mais il me faut du temps pour digérer.

N'ayant pas envie d'affronter mes parents, je décide de manger dans ma chambre. Je sais que ce sera contre l'encontre de mes parents, mais pour le moment, j'en ai clairement rien à foutre.

J'attrape alors les aliments dont j'ai besoin pour nourrir mon petit ventre, et pars dans ma chambre.

— Beverly, tu pars où ?

N'entendant aucune réponse de ma part, elle insiste.

— S'il te plaît Beverly, parle-moi...

Je ne réponds toujours pas et ferme ma porte à clé. Je m'installe sur mon lit, en tailleur, posant le plateau sur mes genoux.

— Beverly, s'il te plaît !

Continue ma mère en frappant durement la porte, et en insistant. La connaissant, elle pourrait rester des heures comme ça juste pour que je lui ouvre, alors je décide de mettre ma musique à fond pour couvrir ses cris. Et ça marche, je n'entend plus qu'un son lointain de coups.

Been through some bad shit, I should be a sad bitch
Who woulda though it'd turn me a savage?
Rather be tied up with calls and not strings
Write my own checks like I write what sing

Les paroles de ma chanson favorite résonne dans la pièce entière, et quand je m'approche de ma porte, je réalise que cette fois, elle a abandonné. Elle a arrêté de me supplier de lui ouvrir, elle a abandonné. J'espère qu'elle a bien compris qu'il me fallait du temps avant que je lui adresse à nouveau la parole. Idem pour mon père.

Je n'appelle ni ma meilleure amie, ni mon meilleur ami, je n'ai envie d'en parler à personne. Je garde ça pour moi. Je n'ai pas encore la force d'en parler.

Oh, je ne vous ai pas parlé de mon meilleure ami, c'est vrai. Normal, je ne le vois plus beaucoup. Mon meilleur ami, c'est Tylor. Tylor est un jeune homme bienveillant, que a toujours réussi à me faire sourire, qui a toujours pris soin de moi et qui m'a toujours soutenue. Malheureusement, les études nous ont séparé. Il est parti vers New York, alors que moi je suis restée dans ma ville natale, chez mes parents, à Santa Monica.

Dorénavant, je ne lui parle plus que par le biais des SMS. Tylor, c'est une de mes meilleures rencontres. Vraiment. Il est adorable.

**

— Il me semble que notre cher mannequin Kale a du retard...pouvez-vous le contacter ? Demande le directeur au manager de Kale.

— Je tombe sur sa messagerie, je suis navrée.

— On fait quoi ? On attend là comme des cons ou on commence l'entretien et tant pis pour lui s'il est en retard ? M'emporté-je.

J'ai horreur de la non-ponctualité.

— On attend encore quelques minu...

— Bonjour...excusez-moi du retard ! Crie une voix masculine dans mon dos.

Je me retourne et aperçois la silhouette du garçon dont j'au toujours rêvé de rencontrer.

Oh mon dieu.

La seule pensée qui s'échappe de ma tête. J'essaye de ne laisser aucune émotion apparaître, mais je suis surexcitée ! Je suis contente à un point inimaginable, je suis presque sûre que mes yeux brillent d'excitation. Malgré le fait qu'il soit un peu impoli de ne pas être à l'heure à son premier rendez-vous à mes côtés, je l'admire toujours autant en face de moi que sur des photos. Je l'admire même peut-être plus. Il vient s'assoir à côté de moi sans me jeter ne serait-ce qu'un simple regard. Je vois son manager lui parler discrètement en le reprenant sûrement de son manque de respect.

— Bien, nous pouvons commencer ? Demande le directeur en s'adressant à Kale.

— Vous m'excusez une petite minute, il faut que je sorte mes papiers.

Quel manque de respect !

L'équipe se regarde, face à son comportement désagréable.

— C'est bon, je crois. Finit-il par dire, sans gêne.

— Bien, commence le directeur, légèrement agacé, monsieur Scott et mademoiselle Jones, vous avez signé un contrat pour vous produire ensemble devant les caméras. La première séance aura lieu samedi, dans trois jours. Je n'ai pas à vous répéter toutes les règles de sécurité etc, puisque ça a déjà été dit lors de l'entretien. Pour cela, il va falloir découvrir les locaux, et c'est ce que nous allons faire maintenant. Veuillez me suivre.

Dans trois jours. Je tournerai avec lui dans trois jours seulement. Vous allez me dire « mais il t'impose un rendez-vous dans trois jours sans te demander si t'es dispo » mais c'est ça, une vie de célébrité ! Une vie à 3000 à l'heure, à courir dans tous les sens avec des rendez-vous de dernière minute !

Kale me lance enfin un regard tandis que nous suivons le directeur accompagnés de nos managers. Il s'approche de moi et me chuchote à l'oreille un vague petit « salut » en m'adressant un sourire. Je lui retourne son sourire, mais sans répondre. Il comprend très bien que ce n'est pas le moment de parler.

Nous arrivons dans le studio où quelques uns de l'équipe font les montages, les mises au point, ... il nous dirige ensuite dans la salle où nous allons être filmés. La pièce est grande, lumineuse. Les caméras restent en permanence installées, quant au décor aussi.

Je lance rapidement un regard à Kale qui a l'air ennuyé. Il est irrésistiblement sexy...

— Woaw... lâché-je tout bas à peine audible sans m'en rendre compte. Mais il me semble que Kale n'a pas l'oreille fine, c'est lui qui me fait remarquer que je l'ai prononcé à voix haute :

— C'est pas le moment de dévoiler tes fantasmes. Dit-il les yeux rivés sur le décor avec un sourire aux lèvres. Il a réussi à me décrocher un sourire aussi.

Il faut avouer qu'avec Drew, nous avons fantasmé des milliers de fois sur lui. Et aujourd'hui, le voir en vrai devant mes yeux, ça va accentuer mes fantasmes. Kale est de nature très ouvert et intimidant. Il reste tout de même sensible et humoristique comme vous avez pu le voir il y a quelques secondes.

Quand je le voyais en photo, je voyais un homme — jeune, bien sûr — aux traits fins, au long corps fin et musclé, qui laisse deviner des abdos et ses pectoraux sous son teeshirt. Avec sa chevelure châtain foncé, ses yeux bruns foncés tout simplement et son teint pâle, je l'imaginais encore moins séduisant qu'en vrai. Là, il est juste rayonnant, magnifique. Il ne sait pas ce que je pense de lui, d'ailleurs, que pense-t-il de moi ? M'avait-il déjà vu en photo ou est-ce que je reste une parfaite inconnue à ses yeux et je me fais des idées sur ma popularité ?

**

/ Qu'a-t-elle appris pour qu'elle réagisse comme ça à sa mère ?

/ Kale, impoli par son retard ou est-ce juste le stress ?

/ La rencontre Beverly/Kale ? Qu'en pensez-vous même s'ils n'ont pas beaucoup parlé ?

/ Que pense Kale de son côté de Beverly ?

Kiss kiss

True Or False ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant