Chapitre premier

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J'essuyais rageusement les larmes qui jaillissaient de mes yeux et secouais la tête comme pour me libérer de ces pénibles pensées qui m'obsédaient. Comment Zack avait-il pu me faire une chose pareille ? Comment avait-il pu se comporter comme ça, après m'avoir fait ces promesses ? Et moi qui croyais bien le connaître... Moi qui pensais qu'il m'aimait... Dire que j'avais eu l'intention de m'installer avec lui dans deux mois. L'idée me dégoûtait aujourd'hui et penser une seconde qu'il n'avait aucunement l'intention de me le dire renforçait l'humiliation qu'il m'avait infligée. Je m'efforçais à ravaler les sanglots qui secouaient ma gorge avec violence, je n'avais aucun contrôle sur mes réactions corporelles. J'avais beau me répéter encore et encore que j'avais eu de la chance de l'avoir quitté, de l'avoir découvert sous son vrai jour avant que je n'habite avec lui, cela n'apaisait pas ma souffrance...

Tout en serrant le volant de ma main gauche, j'essuyais de nouveau les larmes qui ruisselaient sur mes joues. Elles me brûlaient à vif.  Au final, Zack ne m'aimait pas. Il ne m'avait jamais aimée. Les insultes cinglantes qu'il m'avait balancées après que j'eus annoncé la fin de notre couple résonnaient encore dans mes oreilles : il m'avait dit que je n'avais rien d'exceptionnel que si je ne l'avais pas fait, il l'aurait fait dans tous les cas car il en avait marre de moi. Me quitter. Que je n'avais rien d'intéressant et que je n'intéresserais jamais personne parce que je ne donne pas mon corps, que je refusais bien trop de choses aux hommes, que j'allais être seule à vie. Il m'avait traitée de prude et qu'il lui fallait une femme, une vraie. 

J'appuyais sur l'accélérateur avec rage. Je sais que cette route est étroite et très tournante mais je m'en fous, je veux mettre le plus de distance entre lui et moi. Tout n'est plus histoire que d'espace, mon cœur prend toute la place dans mon corps et je me sens prise au piège sur cette Terre aussi vaste soit-elle. A ce moment même, je me moque éperdument du danger et ne pense qu'à la terrible douleur qui me lancine le cœur. Le garçon que j'avais choisi, le seul que je n'aie jamais présenté à ma famille était le plus fini des connards. Les larmes ne cessent de couler sur mon visage. Comment n'avais-je pas percuté plus tôt ? 

A la sortie d'un virage, je tombais sur une nappe de brouillard. Je gardais de la vitesse et mettais les phares, plus rien ne compte quand on a le cœur brisé. Je baisse les yeux le temps de regarder les messages que j'ai, c'est encore lui, il s'excuse.C'était bien trop facile de me balancer ces insultes au visage et venir ramper devant moi seulement trois heures plus tard. Il avait dépassé les bornes, la peine laissait place à la rage au fur et à mesure que je voyais les montagnes défiler à travers les vitres. Je voulais me perdre, le perdre et m'isoler. J'avais l'impression d'être sale, il m'avait souillée sans scrupules et j'avais baissé la tête. Je ne suis pas rancunière et je ne suis pas méchante non plus, je n'ai jamais eu à utiliser la violence verbale ou physique envers quelqu'un. Comment faire quand en plus on a le coeur brisé ? On ferme les yeux en espérant que tout s'arrête et que le monde continue de tourner, je voulais revenir à hier matin quand je n'imaginais pas une seule seconde que les cartons que j'avais achetés allaient retourner au magasin. Je jetais le téléphone sur le siège passager en serrant les dents et regardais la route. Je voyais avec horreur une moto arriver droit sur moi, je mettais un coup de volant à gauche pour l'esquiver, mais trop tard, il y eut un fracas de tôle froissée et son côté droit fut en contact avec mon capot. En freinant, je tapais la tête violemment sur le volant, un voile passa devant mes yeux. Les ténèbres m'engloutirent pendant quelques instants et je gémissais. Je restais dans les vapes quelques minutes, j'ai la tête qui tourne et envie de vomir. Les larmes ne coulent plus, je garde les yeux fermés, la tête appuyée sur le volant et tente de bouger mais mon corps ne veut pas. Au bout d'un bon bout de temps, j'ignore combien, je sens des mains fermes me tirer hors de la voiture, je n'ai pas la force de tourner la tête pour voir qui est-ce. Comme bien trop souvent je me laissais faire. Je me faisais traîner jusque dans l'herbe, on m'appuyait contre quelque chose d'assez mou et ouvrais les yeux pour tomber sur un gars. Il est brun et a les yeux d'un bleu foncé, il a un blouson de moto et des gants. Un hématome vient tâcher son front et du sang coule de son arcade sourcilière. Il me jette un regard furieux, il a une mâchoire assez carrée mais fine en même temps, des cheveux ondulés, des lèvres fines et une légère barbe. Je gémissais en me redressant, il soupira et dit :

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant