Chapitre neuf

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Si il y avait bien une chose que Zack, Baptiste et moi avions oubliée pendant tous ces jours d'absence et de mise au point, c'était bien le débat qui nous attend vendredi. Quand je dis vendredi, je parle de demain parce que nous sommes déjà jeudi et je n'ai strictement rien fait pour le préparer et Thibault m'avoua que lui non plus n'avait pas eu le temps et l'envie de s'y mettre. Au final, on se retrouvait tous les quatre comme des imbéciles la veille du débat sans vraiment savoir ce que nous allions dire. Ce matin, le bus était arrivé à l'heure, j'avais ouvert l'amphithéâtre à l'heure et avais pris ma place à côté de Thibault. Entre midi et deux, j'avais vu Zack et il n'avait pas daigné me parler de son altercation avec Baptiste ni du pourquoi il était entré chez lui une semaine plus tôt. Je n'avais rien dit, de toutes façons, plus on oblige quelqu'un à parler, moins il parle. L'après-midi avait été une copie conforme de la matinée et les deux débats qui avaient eu lieu étaient assez drôles non pas parce qu'ils soulevaient des questions intéressantes mais parce qu'aucun des deux partis n'avaient d'arguments de taille pour dominer l'autre. 

Je regardais tout l'amphithéâtre et voyais Tristan dans le quatrième rang, le gang des motard dans le coin droit de l'amphithéâtre mais pas Baptiste. En réalité, je ne l'avais pas vu depuis cette nuit, il n'était pas venu en cours et je suis quasiment certaine que cela a un rapport avec la discussion qu'on a eue durant la nuit. Quand ce fut le moment de partir, je sortais et après avoir dit au revoir à Zack je prenais le bus pour le centre ville.

J'arrivais dans l'immeuble dans lequel Mathias travaille et demandais à la secrétaire si je peux le voir. Elle me répond :

-Non, pas pour le moment. Il donne une conférence dans un lycée pour les études qu'il a faites. 

-Vous pouvez me dire de quel lycée il s'agit ? J'irai l'attendre directement là bas. 

Elle sourit et écrivit quelque chose sur un post-it.

-C'est à ce lycée.

-Merci beaucoup, madame.

Elle pencha la tête sur le côté et dit :

-Je ne l'avais jamais vu aussi heureux depuis elle... Je pense qu'il tient énormément à vous.

Je fronçais les sourcils, je ne saisissais pas de quoi elle parlait. Je disais :

-Je vous demande pardon mais, de qui vous parlez ?

Elle se figea, me fixa longuement d'un air mélancolique. Je commençais à penser que Mathias m'avait aussi caché quelque chose, elle cligna des yeux et dit :

-Je ne pense pas que ce soit à moi de vous le dire dans ce cas... Bonne journée, mademoiselle.

Je me tournais vers la sortie troublée et disais :

-Bonne journée, au revoir.

Je partais en me demandant de qui elle parlait et prenais la direction du lycée en question. J'y arrivais à dix-sept heures et demandais la salle de conférence. On m'y conduit et le jeune surveillant ne cessait de me reluquer, je me contentais de rester polie et le remerciais. Je poussais la porte et voyais Mathias parler avec une aisance que lui seul a devant une bonne centaine d'inconnus. Il parlait de l'avenir, et des théories sur ce que serait le monde sans les maths. Je l'écoutais parler mais, je savais déjà tout ce qu'il disait. A un moment, il jeta un regard circulaire à son auditoire et me vit, il disait que finalement les maths se retrouvent dans tous les métiers et les domaines. Qu'avec de bonnes bases en maths, quelqu'un peut trouver une multitude de choses à faire. Il dit :

-Voyez par exemple une de mes amies les plus proches avait commencé Maths Supp avec moi et a pris un autre chemin pour faire du droit. Figurez-vous que dans le droit, on parle aussi de mathématiques. 

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant