Chapitre onze

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Cela faisait à présent une semaine que Baptiste avait fait irruption chez moi. Le souvenir de ce baiser aussi court qu'intense était toujours présent. Cela faisait aussi une semaine que je n'osais plus regarder Zack en face, j'étais tétanisée qu'il arrive à lire en moi. Il me trouvait étrange, il me l'avait fait savoir quelques fois mais, il me faisait assez confiance pour ne pas douter de moi. Il sentait que je n'allais pas tarder à le quitter une nouvelle fois, il le sentait, et il faisait tout pour me montrer toute l'affection qu'il avait envers moi. Le matin il y avait le café, en cours il était à côté de moi, pendant les pauses avec moi et il discutait de tout et de rien, le soir il venait me chercher directement après le travail pour aller manger au restaurant tous les deux et la nuit, il dormait chez moi ou moi chez lui. Je n'avais pas un seul moment de répit durant lequel j'aurais pu me remettre en question ou essayer de me reprendre en main, Zack me faisait confiance et j'avais embrassé Baptiste dans son dos. Je ne pouvais plus lui reprocher son infidélité mais s'il y avait eu une chose de bien dans toute cette histoire c'était que je me rendais compte qu'entre Zack et moi ce n'était plus le grand amour. J'avais, durant ces deux dernière années pris un rythme et trouvé une sécurité qui me convenait. Il y avait beaucoup de sentiments au départ, longtemps même mais, en novembre toute cette histoire avait brisé quelque chose en moi et pour de bon. Je ne parvenais pas à passer au dessus, je m'enrôlais dans des habitudes, ce n'était pas Zack qui me manquait le plus durant la période de Noël, c'étaient ces habitudes et la sécurité, le contrôle de ma vie, qui me procuraient un environnement propice à ma vie d'étudiante. J'étais simplement paumée et dès lors qu'il était réapparu, j'avais fermé les yeux non par amour mais par intérêt. Tout ça, je m'en étais rendue compte grâce - ou à cause de - ce baiser. Par ailleurs, j'avais maintenant peur de dormir avec Zack. Ma sœur s'était toujours moquée de moi parce qu'elle m'entendait parler pendant la nuit et je n'avais qu'une hantise c'était de parler de ça dans mon sommeil. 

Honnêtement, je l'aime Zack. Je ne suis ni méchante, ni jalouse, ni rancunière et c'est pour cela que j'avais laissé couler lorsque j'avais appris qu'il s'était passé des choses entre Zack et Lucie dans mon dos. J'avais encaissé sans en vouloir à Lucie, puis il y avait eu Aline et j'avais pris sur moi encore une fois. Encaisser, tel est le mot d'ordre de ma vie. J'avais accepté qu'il revienne et tout allait pour le mieux car dans un sens, tout était comme avant. Avant Baptiste et ses secrets, avant l'accident et je ne pense pas affirmer que je l'aime, très loin de cela même. J'aimais tous les efforts qu'il se donnait pour ne pas passer pour le gars très doué qu'il était alors que je cherchais à devenir encore meilleure que je ne le suis. Deux drôles d'opposés. Cependant, Baptiste n'était pas revenu, il avait encore laissé une place vide et surtout un baiser vide de sens, j'avais espéré qu'il vienne pour me dire qu'on n'aurait pas dû mais, rien. Rien. Il était trop complexe, il ne laissait rien paraître et j'aimais penser que ce qu'il s'était passé entre nous avait une réelle signification pour lui, que ce n'était pas du vent.

Je me regardais dans la glace des vestiaires du centre commercial et soupirais. J'avais pris ma décision. Ce soir j'allais le faire, j'allais le quitter une fois pour toutes et pas de remords après. J'étais assez forte, hein ? Je pouvais y arriver, il me suffisait de dire les choses clairement et gentiment, la méchanceté n'a rien à faire ici. J'y mettrais les formes. Je savais qu'il allait débarquer et me dire que je lui avais manqué les quatre heures où j'avais travaillé et j'allais encore sourire en lui disant que moi aussi. Je n'allais pas y arriver... Je rangeais mes affaires dans mon casier et sortais, étrangement je ne le voyais pas. J'attendais en espérant qu'il ne viendrait pas et au bout de trente minutes toujours rien. Bon, ce n'était pas son style de ne pas dire qu'il serait en retard. Je commençais à m'agacer et lui envoyais :

MOI : T'es où ? Je t'attends.

Il ne répondit pas dans l'immédiat et je reçus :

Because... it's you ! T.1 [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant