𝙈𝙤𝙣 𝙪𝙣𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙧𝙚𝙢𝙚̀𝙙𝙚

C H A P I T R E - O N Z E🍋

Le trajet s'est déroulé dans le calme et la sérénité. Mon chauffeur me jetait quelques œillades par-ci par-là, me faisant rougir par moments. L'attitude désinvolte qu'il adopte lorsqu'il conduit lui rajoute un charme assez bluffant. J'ai eu envie, à plusieurs reprises, de passer ma main dans ses cheveux ou encore de déposer ma tête sur son épaule carrée. Les lumières des lampadaires ajoutaient une certaine ambiance, propice au rapprochement. 

Mais, j'ai préféré ne rien faire et surtout ne rien dire. Maladroite comme je suis, je nous aurais mis dans un sacré embarras. Alors, je me suis simplement contentée de le regarder discrètement, m'extasiant chaque fois un peu plus. Qu'on me donne des claques ! 

Adam vient juste de garer sa voiture devant mon immeuble. Certaines fenêtres sont encore éclairées et nous pouvons facilement distinguer l'intérieur de leur demeure. Je ne sais pas quoi faire. Tiraillée entre la raison et le cœur. Je sais pertinemment que si je le fais monter, nous commettrons probablement une grave erreur. Mais, dans un sens, j'ai vachement envie de rester un peu plus auprès de lui. Juste quelques minutes. Voire plus.

« Tu veux monter ? demandé-je, en me mordant la lèvre inférieure. »

Au plus profond de moi-même, j'ai peur qu'il refuse. Peur qu'il pense que je sois une fille facile. Peur qu'il ne voit qu'en moi la petite sœur de son meilleur ami. Je suis perdue.

Un silence pesant envahi l'habitacle dans lequel je commence à manquer d'oxygène. Ma respiration est coupée : j'attends simplement un geste, une parole de sa part afin de remettre mon cœur en marche.

Mais il n'en fait rien. Il regarde droit devant lui, les yeux plongés dans la profondeur de la nuit. Je ne sais pas s'il réfléchit ou si simplement il souhaite que je sorte de sa bagnole le plus vite possible.

Alors, en tant qu'adulte, je décide de prendre les devants. Je le savais, je me suis une fois de plus emportée. Mon esprit s'est laissé imaginer divers scénarios, me causant plus de mal qu'autre chose.

Qu'est-ce qu'il ne va pas chez moi ? J'ai toujours le don de me fourrer dans des histoires périlleuses. Il faut croire que mes relations précédentes ne m'ont pas suffi.

« Laisse tomber. Merci de m'avoir accompagnée. Salut ! »

Mais alors que j'allais ouvrir la portière, une paume chaude vient enrouler mon poignet, me retenant. Mon souffle se coupe et je tourne délicatement la tête vers le bouclé. Des picotements prennent possession dans mon bas ventre, lorsque je remarque la façon dont il me regarde. Il glisse doucement ses doigts sur ma main, puis tire sur celle-ci afin de me rapprocher de lui.

Je hoquette de surprise lorsque je me retrouve plaquée contre son manteau entrouvert, d'où s'échappe de la fausse fourrure. C'est si doux. Son autre main vient caresser tendrement ma joue et je ferme les yeux à son contact. La tension est palpable, si bien que la cabine commence à se réchauffer peu à peu.

« Je... commencé-je. »

Il pose son index sur ma bouche, me faisant taire. Habilement, il en dessine le contour, tout en me fixant droit dans les yeux. J'ai une envie irrésistible de l'embrasser, de goûter une fois de plus au parfum mentholé de sa langue.

Fébrilement, j'agrippe son col pour me rapprocher davantage de lui. Il m'aide à passer par-dessus le levier de vitesses, tout en gardant un contact visuel qui m'embrase. Je suis désormais assise sur ses cuisses, serrée entre le volant et son gros manteau. C'est cocasse, mais à ce moment précis je m'en contrefiche.

J'avance ma tête, saisis sa nuque et dépose brutalement mes lèvres sur les siennes. Une explosion de sentiments se produit en moi, me procurant un plaisir intense. J'ai rêvé de pouvoir l'embrasser ainsi depuis que je suis adolescente, et c'est chose faite.

Nos langues se titillent, se lient. Elles s'amusent et prennent leur pied. Enfin, c'est ce que j'espère. De mon côté, j'ai les membres tremblant d'excitation. Je n'ai jamais ressenti une chose pareille.

Mon cœur bat à tout rompre, je n'en peux plus. Cet homme va me rendre folle, dans tous les sens du terme.

Adam abaisse son siège et nous fait basculer sur celui-ci. À califourchon sur lui, je ressens un certain désir pressant. Et je sais pertinemment qu'il a les mêmes ressentis que moi.

« Je... on va chez moi ? demandé-je entre deux baisers. »

Sa bouche est comme un aimant, duquel je ne peux me détacher. Je presse mes lèvres un peu plus fort contre les siennes, attendant impatiemment sa réponse.

Or, il rompt notre échange assez violemment.

Interloquée, je me relève, les lèvres rosies et gonflées par nos embrassades assez félines. Les sourcils froncés, je ne comprends pas vraiment ce qu'il m'arrive.

« J'ai fait quelque chose de mal ? questionné-je, confuse. »

Stressée, je passe une main dans mes cheveux décoiffés et grimace lorsque je rencontre un nœud récalcitrant. Il ne manquait plus que ça !

« Je... je ne sais pas si c'est une bonne idée, bafouille-t-il.

— Tu regrettes ? »

Mon ventre se tord, je redoute les mots qu'il va prononcer. Mon cœur pèse très lourd dans ma poitrine et toute trace d'excitation commence à partir en fumée. Il ne reste plus que ce sentiment de rejet. C'est ça, je me sens humiliée, salie. De plus, le fait qu'il ne réplique pas tout de suite renforce ce sentiment si désagréable. 

Les larmes aux yeux, j'essaie tant bien que mal de me dégager de son emprise. Ses prunelles me brisent davantage, c'est trop.

« T'es sérieux ? Tu ne vas pas me répondre ? T'as perdu ta langue ? Parce que moi, je l'ai très bien senti lorsqu'elle jouait avec la mienne ! »

Son regard désolé croise le mien. Blessée, je lâche un rire amer. Quelle conne !

 Furieuse, je déverrouille la portière, mais avant de la claquer, je réplique :

« Tu n'es qu'un connard ! Ne t'avise pas de te pointer demain, et tous les autres jours. Je...

— Prends-le pas comme ça, Ellie, me coupe-t-il.

— Et comment devrais-je le prendre ? J'ai pas imaginé tous les signes que tu m'as envoyé quand même ?

— Non, t'as rien inventé. Mais, on ne peut pas. Question de respect envers ton frère.

— Non mais je rêve ! »

Puis, je ferme la porte dans un fracas avant de me réfugier dans l'entrée de l'immeuble. 

Là-bas, je fonds en larmes, me maudissant intérieurement d'avoir été aussi idiote. Quel genre de fille suis-je ?

Rageusement, je donne un coup de pied dans une poubelle, qui atterrit un peu plus loin. J'ai le pied endolori et je peste contre le monde entier. Une nouvelle fois, je me suis laissée guider par mes sentiments, au risque que tout foire. Suis-je vraiment aussi repoussante que cela ? Pourquoi faut-il que ces histoires soient toujours pour ma poire ? Qu'ai-je mérité ?

Des sanglots me submergent et je tombe au sol. Abattue. Accablée.

Quelle vie de merde !

hello, d'abord merci pour tout, vous êtes géniaux ! <3

Segundo, je suis arrivée dans le top 3 de la catégorie Romance au concours de read_withlove(allez suivre ce qu'elle fait !!). Je n'en reviens toujours pas, ça me fait vraiment chaud au cœur alors encore une fois mercii

Pour finir, comme vous êtes des lecteurs hors pair, j'ai décidé de vous gâter hihi 
Que diriez-vous d'une semaine remplie de chapitres ? Un chapitre tous les deux jours jusque dimanche, vous êtes partant(e)s ? 

J'attends impatiemment vos retours c: