Chapitre 20 : Retour à Cair Paravel

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Je regardai attentivement la fenêtre du petit salon.

Peut-être que si je sautais par la fenêtre, personne ne remarquerait rien et ma disparition passerai ainsi inaperçue...

La porte du salon s'ouvrit et Caspian entra, un sourire étirant ses lèvres. Il vint à mes côtés et me prit dans ses bras. Son regard se fixa sur les fenêtres puis se posa sur moi.

_ Sauter n'est pas une solution, me dit-il, un regard malicieux. Et puis, je serai obligé de sauter à mon tour pour te sauver.

_ Oui, c'est sûr que pour le coup tout le monde nous verrait, soufflai-je, fataliste. Ne pouvons-nous pas retourner sur l'île de Coriakin ?

_ Non, sourit mon mari, amusé. Nous y sommes suffisamment restés, tu ne crois pas ?

_ Non, un mois ce n'est pas très long.

_ Même pour un Roi loin de son royaume ?

_ Certes, tu as peut-être raison.

_ Peut-être ?

_ Tu as raison, rectifiai-je, en soupirant lourdement. Seulement, j'aurai aimé y rester, je pouvais profiter de toi là-bas. Ici, ce sera différent.

_ Je trouverai toujours du temps pour ma femme, me dit-il en scellant sa promesse par un délicieux baiser.

Lorsque le baiser prit fin, je posai mon front contre le sien.

_ Nous devons descendre du bateau, Laureen.

_ Je sais...

_ Ça se passera bien, ne t'inquiète pas. Je ne lâcherai pas une seule seconde ta main. D'accord ?

_ D'accord, dis-je en me redressant et en défroissant ma robe en velours bordeaux ; cadeau du magicien Coriakin.

_ Tu es très belle, mon amante.

_ Merci, soufflai-je doucement.

_ Au faite, tu te sens mieux ? me demanda-t-il, inquiet.

Ce matin, au réveil, j'avais été prise de nausées m'empêchant de prendre mon petit déjeuner et Caspian s'était bien entendu inquiété.

_ Oui, c'est passé, c'est surement le pain d'hier soir.

Caspian hocha la tête, les sourcils froncés. Après une dernière étreinte, nous sortîmes de la cabine, main dans la main, et nous rendîmes sur le pont du Passeur d'Aurore où l'équipage nous attendait calmement. Le bateau avait appareillé dans le port de Cair Paravel il y a quelques minutes et déjà le peuple se réunissait dans le port afin d'accueillir leur Roi. Lorsque je portai mon regard sur la ville royale, je fus époustouflée par la grandeur et la magnificence du château de mes frères et sœurs, reconstruit par Caspian : il se tenait en haut d'une colline et surplombait la mer et les plages d'une prestance imposante et royale.

_ Ça te plait ? me demanda Caspian en serrant tendrement ma main.

_ C'est magnifique !

_ Bienvenue chez nous, mon amante.

Je détournai mes azurs du château et les posai sur mon mari. Je lui souris tendrement et déposai un baiser sur sa joue.

_ Je t'aime Caspian.

_ Je t'aime moi aussi.

_ Nous devons y aller vos Majestés, nous invita Drinian en venant à nos côtés.

Caspian hocha la tête et suivit calmement le Capitaine du bateau qui se dirigeait vers la rampe qui donnait sur le port. Mon cœur se mit à accélérer dans ma poitrine, j'avais peur de cette nouvelle vie qui m'attendait. Certes, je l'avais choisi, enfin j'avais surtout choisi Caspian... Mais cela me faisait peur et je n'avais qu'une envie c'était de me faire la plus petite possible pour qu'on ne me voit pas et qu'on m'oublie. Seulement, j'étais la priorité de mon mari alors me faire oublier serait impossible... Alors, je le suivis, mon regard scrutant chaque nouveauté qui s'offrait à ma vue. Les cris de joie et les applaudissements du peuple s'immiscèrent immédiatement dans ma tête, des milliers de personnes se tenaient autour de nous et formaient un chemin jusqu'au château.

Les larmes du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant