Moroni, novembre 1998
Grandes Comores
Destination Paris
Mon cher fils
Déjà trois mois que je t’ai envoyé une première lettre, cela m’attriste beaucoup de ne pas avoir reçu de réponse. Comment te portes-tu ? Tu sais mon fils je suis très inquiète pour toi. Ne plus avoir de tes nouvelles me fait très peur contrairement à ton père, homme de fierté qu’il est. Il passe son temps à crier au quartier « mon fils est un battant, il nous reviendra avec beaucoup de connaissances et d’argent ». Et lorsque par malheur quelqu’un ose lui demander pourquoi ne réponds-tu donc pas à nos lettres, il se rut sur lui et lui répond « mon fils est très occupé par les études il n’a pas le temps contrairement aux vôtres qui passe leur temps à s’amuser, boire et dormir avec les blancs ». Tu devrais voir ça mon fils ! Ton père et son égo toute une histoire.
Pour ce qui est des nouvelles, tout est presque comme avant à part ton oncle divorcé de sa femme qui élève seul ses enfants. Il ne cesse de dire « les femmes ne servent à rien et je ne regrette pas la mienne ». Ses enfants et lui dinent souvent à la maison et je ne te cache pas que cela me dérange à un point. Tu connais ton oncle un vieux grincheux comme ton père, ils n’ouvrent leurs bouches que pour donner des ordres et faire des remarques ; quels gros imbéciles ces deux là. Starfoullah que Dieu me pardonne.
J’aurais aimé continuer cette lettre mais je fatigue vraiment beaucoup. La vieillesse ne me réussi pas du tout. Bien je dois aller préparer le dîner à ton père et à son idiot de frère.
Prends bien soin de toi, BO MKANA BARAKA NA MAECHA MEMA.
Je t’embrasse. Ta mère
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un jour une histoire
General Fictiondécouvrez l'histoire de plusieurs jeunes victimes de leur classe sociale , leur culture mais aussi de la vie en elle même