Chapitre 9

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Un petit matin brumeux se levait dans les rues du mur Sina, le temps était maussade et cela impactait sur l'humeur des villageois. La plupart se réchauffaient sous la douceur des draps, encore perdu dans le monde onirique. Les ruelles désertes accueillaient une fine pluie et on remarquait les fumées des cheminées danser dans les airs se confondant avec la brume. Pourtant, les soldats de la brigade spéciale s'activaient dans les couloirs du château pendant que ceux du bataillon d'exploration dormaient encore. Mais une certaine asiatique dérogeait à la règle. Mikasa avait eu du mal à trouver le sommeil se tournant et retournant dans les tissus de son lit. Et quand, par miracle, elle avait pu fermer les yeux, l'horrible cauchemar de la fin de l'humanité l'avait hanté. Si bien qu'elle s'était perdue volontairement dans les artères du château à la recherche d'une éventuelle salle de sport.

Elle longeait les murs encore secoué par le mauvais songe. Son trouble intérieur, pourtant bien ancré en elle, était cependant invisible à l'extérieur. L'asiatique était devenue maitre dans l'art de dissimuler ces émotions. Elle avait toujours été seule ce qui lui avait facilité la tâche. A quoi bon exprimer un quelconque sentiment quand personne ne peut le voir ? Elle avait refoulé même le plus petit émoi dans les plus noires abysses de son âme. Ainsi, elle était devenue une personne forte, que rien ni personne ne pouvait ébranler. Une carapace épaisse qui la protégeait. Elle ne doutait et ne douterait jamais de son armure. Pourtant, se retrouvant au milieu d'un couloir, entourée de jeunes adolescents dont la vie débordait, elle se sentait terriblement seule. Ils avaient la possibilité de rire, d'être heureux, de se sentir léger. Mais ce qui avait capté son attention, c'était qu'aucun n'était à part. Tous avaient un cercle d'ami, tous avaient le zygomatique jusqu'au oreille. Tous sauf elle. Pour la première fois de sa vie, elle désira plus que tout d'avoir des amis.

Elle apporta sa main à son cœur. Sa carapace allait se trouer, il fallait d'urgence qu'elle s'éloigne de ces couloirs. Elle avança plus vite, la tête basse. Et à force de tourner à chaque virage, elle trouva une allée silencieuse. Elle se permit de s'adosser contre un mur. Elle avait failli craquer. La femme forte qu'elle était avait failli pleurer devant des adolescents complètement insouciant et stupide, devant de parfaits inconnus. Elle se maudit violemment, s'insultant de tous les nom possible et inimaginable.

Mais ce n'est qu'après de longues minutes, enfin calmé, qu'elle réalisa qu'elle n'était pas seule dans ce couloir. Une jeune femme blonde était assise contre une des fenêtres. Le blason de la brigade spéciale était cousu à son manteau.

Mikasa tiqua, elle trouvait déjà un inconvénient à rencontrer une personne ici mais en plus, la jeune femme blonde la fixait de ces yeux bleus d'un air ennuyé. L'Ackerman trouva la blonde bien différente des autres. Elle, elle ne souriait pas. Une certaine méfiance commença à habiter Mikasa.

- Tu t'es perdu ?

La voix plate de son interlocutrice l'a surpris. Cette fille serait-elle comme elle ? Etrangement, cette pensée la réjouit. Cependant, lors de ces séances de rééducation avec le caporal Livaï, elle avait appris que le bataillon n'était pas en bon terme avec la royauté et tous ceux qui avait un lien avec également. Donc, malgré l'envie à Mikasa de se faire des amis, cette fille était son ennemi.

- Personne ne vient dans cette partie du château et tu fais partie du bataillon d'exploration. Tu es perdu.

La compassion envers cette femme s'envola bien vite. Mikasa compris s'en mal que la blonde était dangereuse, à la fois dissimulatrice d'émotions et observatrice, elle était s'en doute forte. Les deux s'observèrent, analysant et cherchant dans l'attitude de l'autre. Mais chercher quoi exactement ? Mikasa trouva vite stupide ce soudain intérêt envers la blonde et coupa court à cet étrange échange.

- Je cherche la salle de sport

- Au bout du couloir

Et s'en demander son reste, elle dépassa l'étrange blonde et prit congé de cette dernière. Non sans avoir une drôle de sentiment pour la jeune femme à la voix lasse.

Les coups brusques contre un sac de frappe résonnaient dans le sous-sol faisant office de salle de sport. Les coups venant du bras droit étaient nettement plus fort que ceux du bras gauche. La noirâtre fit une pause et observa son nouveau bras. Anciennement fait de chaire, il était à présent devenu métal. L'avancé technologique de Hanji faisait maintenant entièrement partie d'elle. Elle prit le temps de regarder plus attentivement ce nouveau membre. La lumière des ampoules venait se refléter sur le gris métallique de la prothèse et elle toucha le métal du bout des doigts. Ces yeux se plissèrent légèrement. Quelle étrange sensation que de ne rien ressentir. Elle espéra ne jamais devenir un boulet pour qui que ce soit. Pensant ainsi, ces doigts métalliques se fermèrent en point et elle frappa de toutes ces force le sac en face d'elle.

- Je suis forte !

- Si tu essaye de te convaincre c'est que tu ne l'es peut-être pas.

Mikasa sursauta. En bas des marches du sous-sol se trouvait le caporal Livaï. Grace aux rééducations, il était maintenant capable de marcher à l'aide d'une béquille. Passer d'un fauteuil à une béquille l'avait réjoui, content de pouvoir se déplacer librement. Néanmoins, toujours insatisfait de devoir se trimballer une canne devant les bourges. Et bien évidemment, cela se ressentait sur sa mauvaise humeur qui était quotidienne ces derniers jours. Mikasa le fixa d'un regard mauvais. Il venait d'insinuer qu'elle était faible. Elle se mordit la langue pour ne rien répliquer et fit comme si elle n'avait rien entendu.

- Que fait vous là ?

- Je fuis une hystérique à lunette.

Depuis les quelques semaines de son arrivée, elle avait eu le temps de remarquer que la scientifique pouvait être très agaçante. Mais elle avait aussi remarqué que malgré les sauts d'humeur du caporal et les crises d'Hanji, ces deux-là s'appréciaient énormément. Leur relation était comme le chat et la souris et cela amusait l'asiatique.

- Vous a-t-elle fait part du soldat qui allait nous rejoindre dans l'enquête ?

- Non, mais j'ai ma petite idée.

Voyant qu'il n'allait pas poursuivre, elle lui intima du regard de faire part de ces suspicions. Bien sûr, Livaï le remarqua et ricana.

- Ça m'étonnerais que tu le connaisses, tu ne parles à personne ici sauf à moi, la bigleuse et Erwin. Sauf qu'on est occupé donc autant dire que tu cause à personne .

- Je n'en vois pas l'intérêt.

Il la regarda étrangement comme s'il avait percé un mystère de la jeune femme. Comme s'il la sondait. Mikasa ne sut comme agir et resta passive, interloqué par un tel regard. Elle n'arrivait pas à savoir à quoi pensait son caporal. Elle ne comprenait pas. Mais les lèvres du soldat s'entrouvrirent légèrement pour finalement se recoller. Il hésitait ? Puis, avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, il lui tourna le dos non sans lui dire une dernière chose.

- Il va bien falloir que tu rencontre les autres membres de mon escouade.

Et sans lui permettre une réplique, sans voir le désarroi qu'il avait mit chez la jeune fille, il disparut de son champs de vision. 


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Hey! ça fait un petit moment ^^...désolée, 

Enfin bref, le chapitre 9 est enfin posté c'est le plus important.

Il s'agit d'un chapitre plus posé mais avec autant d'émotion pour notre chère Mikasa. 

On remarquera que j'ai laissé transparaitre les émotions du caporal, ce n'est pas pour rien. Le prochain chapitre je pense l'axer sur Livaï. 


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