FREDOM

Chapitre 3

14.05.2018

Cela faisait presque un mois que j'avais mis ma sœur au courant des sentiments de mon collègue de travail. J'avais continué de l'éviter ou plutôt  de l'ignorer, même si une partie de moi, ça me fait mal de l'avouer, voulait être avec lui. Cependant, je ne pouvais pas. Les événements d'il y a 8 ans me hantent encore, c'est comme si j'avais encore 17 ans et que mes parents me contrôlait. Je ne savais pas quoi faire, alors j'ai fais ce que j'avais l'habitude de faire : j'étais allé voir ma sœur pour des conseils et surtout pour qu'elle me rassure et m'encourage. Ce que je n'avais pas prévu, c'était que mes parents étaient venus lui rendre visite le même jour. Je ne les voyaient que pendant les repas de famille à l'occasion des fêtes ou parfois des anniversaires. Alors les voir dans de telles conditions ne me faisais pas particulièrement plaisir, surtout compte tenu du fait que je les haïssaient. L'ambiance ce jour-là dans la maison était tellement tendue, tout le monde était mal à l'aise. Son fiancé l'était encore plus, heureusement que ma sœur lui tenait la main pour le détendre un tant soit peu.

21.05.2018

Je ne sais toujours pas comment nous avions fait pour survivre à cette soudaine réunion de famille. Nos parents ne sont pas restés longtemps, à vrai dire je pense plutôt qu'ils cherchaient le moyen de ne plus me revoir du tout. Dès qu'ils avaient quitté les lieux, j'ai pu voir le compagnon de ma sœur se détendre, relâchant tout le souffle qu'il avait dû retenir inconsciemment.  Contrairement aux apparences, il fut très compréhensif et ne m'avais pas jugé sur mon orientation, au départ j'étais absolument contre le fait qu'il le sache mais ma sœur m'avait assuré qu'il ne ferait rien qui puisse me faire du mal et qu'il était très ouvert d'esprit. J'avais fini par accepter, voir que ma petite protégée lui accordait toute sa confiance me mettait en confiance aussi. J'avais appris plus tard qu'il avait été adopté par un couple gay. Nous avions beaucoup parlé tous les trois, se racontant nos histoires antérieures, la discussion avait dû durer environ trois voire quatre heures. J'étais plus que convaincu que cet homme était celui qu'il fallait à ma sœur, je n'avais plus peur de me confier mon trésor à quelqu'un. Je savais qu'elle serait aimée à sa juste valeur, qu'elle ne sera pas blessée, que quoi qu'il arrive il ne lui fera jamais de mal. Pour la première fois depuis 8 ans, je pouvais dormir en paix.