Chapitre 10

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"Mon amour,

À l'heure où tu lis cette lettre, si  tu la lis un jour, je serais déjà parti. Je m'excuse sincèrement de te laisser seul face à tout cela, mais je n'en peux plus, cette pression me tue, je suffoque, je suis vivant mais j'ai l'impression que je n'arrive plus à vivre. J'espère que tu ne m'en voudras pas, si tu savais comme je suis désolé, désolé pour partir comme cela sans te dire au revoir comme il le faut, désolé pour toutes les fois où je t'ai fais pleurer parce que j'étais en colère, désolé pour les innombrables disputes que j'ai commencé. J'aurais dû passer ce temps à te prendre dans mes bras, à te dire combien tu comptes pour moi, combien je t'aime, que je suis moi-même avec toi, toi, la seule personne avec qui je peux me montrer tel que je suis, sans avoir à me cacher, sans avoir de secrets. Je suppose que c'est trop tard pour avoir des regrets. Surtout ne pense jamais que j'ai arrêté de t'aimer, ce n'est pas du tout le cas, rappelles toi que je t'ai aimé jusqu'à la fin et même après, la dernière image que je verrai ce sera la photo de toi et moi lorsque nous sommes allés en road trip improvisé  J'aurais voulu que notre histoire ne se termine pas ainsi, j'avais toujours pensé que nous finirions sur un happy ending, faut croire que le destin en a voulu autrement. Tu sais que je n'ai jamais vraiment eu confiance en moi, et ce doute de moi-même a ressurgi quand j'ai entendu ce que tes parents ont dit sur notre avenir si tout le monde venait à apprendre pour nous.

Alors bien sûr au début je n'y avais pas pensé mais au fur et à mesure que les jours passaient j'avais commencé à imaginer ce qu'il adviendrait de nous deux, la réputation de nos familles allait en prendre un sacré coup pour sûr, mais ce dont j'avais le plus peur c'était ce qui allait nous arriver si notre relation venait à se savoir. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose,  je ne supporterai pas que quelqu'un te fasse du mal, tu as beau savoir te défendre, avoir des muscles ce que tu veux, à mes yeux tu es bien trop précieux pour avoir à te battre pour ceux tu es, pour qui tu es. J'avais surtout peur pour la fac, je sais que certaines personnes font des petites blagues aux petits nouveaux ou alors aux personnes qu'ils jugent "étranges" et je ne veux pas que cela t'arrive. Quant à moi, mon sort m'importe peu, je préfère te préserver de tout cette haine dont les adolescents peuvent faire preuve, je sais que tu seras anéanti, tu auras peut-être envie de me rejoindre, mais ne le fait pas. Pour moi, reste en vie, continue ta vie même si cela semble difficile, ne baisse jamais les bras, ne te laisse pas faire, souviens toi que la vie n'a pas son mot à dire dans la façon dont tu choisi de la vivre. J'ai beaucoup de choses à te dire, mais le temps me manque, alors je vais faire un résumer de tout ce que j'ai sur le cœur. Comme tu le sais, ou pas, je vois un psychiatre  et je pense que c'est aussi ton cas, c'est incroyable de voir nos parents croire qu'un médecin puisse nous "guérir" comme si nous étions malades, que c'est grave. Mais le sujet n'est pas là, je ne vais pas te dire de ne pas te laisser avoir par ce qu'il dit, je sais que tu es capable de penser par toi-même comparé aux autres gosses de riches endoctrinés par leur parents, c'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle je t'aime.

Si tu savais combien je m'en veux de partir et de savoir que je vais te faire pleurer encore une fois, la vision de ton visage baignant dans les larmes me brise le cœur. Je t'aime tellement que mon cœur me fait mal, il bat tellement vite et fort dès que je pense à toi, en ce moment même je l'entends battre dans mes tempes, je tremble légèrement aussi. Je vois tes cheveux relevés dévoilant ton front lisse, ce qui me permet de voir tes sourcils parfaitement tracés, tes yeux dans lesquels je prends un malin plaisir à contempler, ton mignon petit nez et tes lèvres roses que j'ai envie d'embrasser à longueur de journée. Je pourrais passer ma vie à te regarder je ne m'en lasserai jamais, t'observer est un vrai passe temps pour moi, ton corps fin et musclé en même temps est un vrai mystère pour moi. Tu as ce don de me mettre à l'aise, je ne sais pas si tu t'en rends compte. Avec toi, je ne pouvais pas rester fâché plus de cinq minutes, je te pardonnais tout, voir ton visage tout triste me donnait envie de t'enlacer et de ne plus te lâcher. C'est quand même surprenant c'est toi le plus timide de nous deux mais dans notre couple tu es plus du genre à être "l'homme". Tu vas me manquer, sache-le, ton sourire, ton rire, tes bras, tes câlins, ta chaleur, tes cheveux, ta voix. Je ne sais pas si ce que je vais faire est la meilleure des solutions, mais à mes yeux c'est la seule qu'il y ait, peut-être y en a-t-il d'autres mais la seule qui soit venue à mon esprit est celle-ci, bon je dois avouer que ce n'est pas vraiment une solution, mais c'est mon échappatoire. Pour une fois je vais penser à moi, je suis désolé d'être égoïste cette fois, pardonne moi, mais je veux en finir. Je te remercie pour tous les bons moments qu'on a passé ensemble, ils resteront à jamais graver dans ma mémoire, ce soir je serai libre et ma dernière pensée se dirige vers toi. Merci, désolé, je t'aime.

Tu seras toujours dans mon cœur, ton homme."

Aujourd'hui, c'est à moi d'avoir ma liberté mais d'une autre façon. Je t'aime sœurette, on se revoit bientôt, à la naissance de ton premier enfant j'espère.

Ton frère adoré."

FREDOMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant