Chapitre 5

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13.07.2018

J'avais enfin décidé de suivre ce qu'avait dit ma sœur, j'étais parti le voir pour me confesser. Il avait l'air d'être l'homme le plus heureux du monde, sur le moment je m'étais dis que j'étais aussi capable de faire sourire les personnes autour de moi. Je me rappelle de ce jour comme si c'était hier, l'instant même où il m'avait pris dans ses bras et m'avait embrassé, j'avais tout de suite su que, peu importe ce qu'il adviendrait, je le protégerai coûte que coûte. Cette fois-ci je n'allais pas me bercer d'illusions, j'allais me battre avec tout ce que j'avais et même si j'allais, une fois de plus, décevoir mes parents, je ne les laisserai pas gâcher cette relation comme ils l'avaient fait il y a 8 ans.  J'avais le soutien de ma sœur, de son fiancé, de mes amis et même de mes grands-parents côté paternel, ils n'avaient d'autre choix que de me laisser faire ce que je voulais. Avec le temps bien sûr ils avaient fini par me comprendre, enfin mon père surtout, parce que ma mère était très ancrée dans la religion. Personnellement, je pense qu'elle me reniera toute sa vie, mais je n'y accorde plus tellement d'importance maintenant. J'avais enfin pris conscience que je pouvais faire de qui me plaisait parce que je n'étais plus sous leur tutelle. J'avais 25 ans, en d'autres termes j'étais assez adulte pour pouvoir choisir la voie que je voulais suivre, j'assumerai les décisions qu'elles soient bonnes  ou mauvaises, car je suis adulte. Cette prise de conscience m'avais permis de faire table rase du passé et de pouvoir avance main dans la main avec une autre personne à mes côtés, une personne avec qui créer un nouveau futur. Un futur où le regret n'existera pas, un futur où chaque seconde sera remplie de nos souvenirs joyeux ou tristes. J'avais changé je ne le nie pas, et je remercie le ciel de m'avoir envoyé cet être exceptionnel qui, malgré mes multiples rejets, n'a pas cessé de m'aimer de tout son cœur. Je ne savais pas qu'il changerai autant ma vie lorsque je l'ai vu pour la première fois.

C'était un matin de printemps, je venais de débuter ma deuxième année de travail dans la maison d'édition subventionnée par mes grands-parents, j'avais réussi à être embauché à durée indéterminée, non pas grâce aux relations mais bien grâce à mon habilité à reconnaître un roman à succès. De ce fait j'avais été directement affecté au département des éditions, là où l'on fait quelques retouches sur l'histoire, des phrases à reformuler, des petites fautes à corriger, etc. Si je me souviens bien, il était le secrétaire du PDG de la boîte, l faisait surtout des allers-retours entre son bureau et mon service. Il était chargé de livrer les manuscrits choisis par le dirigeant, lui-même étant un grand lecteur. Ces écrits étaient lu en priorité, le reste était apporté par le coursier, le choix final de publication ou pas nous revenez, à nous, éditeurs. Cela n'avait pas l'air d'être tous les jours facile pour lui, il faut dire que notre cher patron était digne de sa réputation de tyran. Plus d'une fois je l'avais vu reprendre son souffle, mais pas une seule fois je l'avais entendu se plaindre de son traitement ou de quoi que se soit. Il était discret, travailleur, passionné, perfectionniste, compréhensif et très altruiste, toutes ces qualités m'avais fait m'intéresser à lui. Un soir, pour fêter le départ d'un de nos seniors, nous étions allés dans un resto populaire à cette époque. Nous avions invité tout le service, lui y compris, cette petite fête nous avait permis également de le remercier pour le courage dont il faisait preuve tous les jour afin d'accomplir son dur labeur. Durant cette soirée d'adieu, lui et moi, nous nous étions rapprochés; nous avions découvert que l'on partageait beaucoup de points communs bien que nos opinions sur certains sujets étaient diamétralement opposées. À partir de ce jour nous avions décidé de manger ensemble à la pause déjeuner, lorsque je ne devais pas déjeuner avec ma sœur, nous étions naturellement devenus amis par la suite. Il y avait beaucoup de choses qu'il ne savait pas sur moi. À part le grand patron, il n'y avait personne dans le bâtiment qui connaissait mon passé désastreux, et c'était bien la dernière chose que je voulais qu'il sache.

Notre amitié s'était peu à peu développée en amour pour je ne sais quelles raisons, j'avais fini par tomber amoureux de cet imbécile heureux. Il était d'une naïveté et d'une simplicité parfois, je me demandais comment il avait pour atterrir ici. Je n'allais pas m'en plaindre non plus, s'il n'avait pas postulé pour ce poste, je ne serais pas l'homme que je suis aujourd'hui. Je ne remercierai jamais assez ma sœur pour ses précieux conseils et sa façon de me pousser au-delà de mes limites pour réussir ce qui me tiens à cœur, elle est comme un bulldozer, et c'est pour cela qu'elle restera la personne la plus cher à ma vie. Je lui dois tout, absolument tout, grâce à elle j'avais pu faire ce choix, le choix de ne plus laisser personne m'interdire de faire ce que j'ai envie de faire. Grâce à elle je peux enfin être libre et il n'existe aucun mot pour exprimer ma reconnaissance envers elle.

FREDOMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant