Chapitre 8: le craquement de ses os

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     Les semaines qui ont suivi, Félix regardait tous les jours dans sa boîte aux lettres s'il n'avait pas reçu sa convocation. Pendant ce temps Aloïs passait son temps à dealer avec ses amis. Parfois Aloïs allait chez Félix le soir après avoir fini une vente, pour passer un peu de temps avec son copain. Mais un soir, alors que Félix mangeait un œuf au plat et des pommes de terre devant une série télévisée, Aloïs l'appela. N'ayant pas envie de répondre car son plat allait refroidir, il ne décrocha pas. Aloïs envoya alors un message :

Aloïs 22h00

Je suis au parc. C'est la merde. Viens m'aider !

Aloïs 22h03

Aide moi !

     Le sang de Félix ne fit qu'un tour dans son corps. Il attrapa un vieux survêtement qui traînait là, l'enfila, prit ses clés et son portable et piqua un sprint pour rejoindre Aloïs. Dans sa tête, certaines phrases d'Aloïs tournaient en boucle : « tu es grand et fort », « je suis faible, fragile » et surtout : « je t'aime ». Ces mots réveillèrent des performances que Félix ne soupçonnait pas.

     Arrivé sur le lieu, Félix observa la scène avec horreur : Aloïs entouré de quatre gars prêt à lui faire la peau. Le blond courut sans réfléchir vers ce petit groupe. Il s'interposa en tirant Aloïs par le poignet pour qu'il recule derrière lui. Sans comprendre la situation ni même savoir ce que Félix voulait, les quatre brutes se sont ruées dessus. Esquivant un premier coup de poing, Félix en donna un, puis un deuxième. Mais très vite le combat n'étant pas équitable, ses adversaires prirent le dessus et le blond se retrouva au sol, martyrisé de coups de pied sous le regard apeuré et impuissant de son copain. C'est au bord de l'évanouissement que les gars arrêtèrent de le frapper et partir tranquillement. Aloïs accourue à ses côtés et l'aida à se relever.

     Allongé sur son lit, Félix recevait des soins d'Aloïs. Il articula avec difficulté :

« - Tu comptes me donner des explications ?

- Je suis dé..., Aloïs se ravisa, il avait une impression de déjà-vu. Le deal ça mène parfois à des dangers....

- Je me suis fait péter la gueule à cause de tes conneries de merde ?!! Aloïs la prochaine fois que tu es dans la merde pour une connerie pareil tu m'appelles pas ok ?!

- Tu regrettes de m'avoir protégé ? Tu ne veux même pas défendre ton copain ! Tu es quel type d'homme hein ! Tu as les épaules plus larges que moi, t'es pas un cure-dent, s'ils m'avaient frappé j'aurais probablement eu des membres cassés !

- C'est pas ce que je voulais dire... Mais voilà où tes conneries mènent !, voyant qu'Aloïs ne réagissait pas, il souffla, c'est bon c'est pas grave... vient là. »

     Aloïs s'allongea dans le lit et les deux amoureux s'embrassèrent langoureusement.

     Le week-end suivant alors que Félix rentrait de son footing quotidien, il décida d'allonger sa course en passant par les ruelles derrières chez lui. Certes peu sûr en soirée, Félix n'avait jamais eu vraiment de problème avec les petits trafiquants qui s'y trouvaient. Alors que sa musique venait de se finir, il entendit un bruit lourd bruit, comme si quelque chose s'était écroulé avec lassitude. Curieux Félix arrêta son MP4 et sa course par la même occasion et se dirigea vers la provenance du bruit, que ne fut pas sa surprise lorsqu'il aperçut les quatre gars qui l'avaient tabassé au parc, étalés sur le sol, le visage déformé de douleur. Leurs opposants sont au nombre de six, celui qui semble être le chef porte une bat de baseball contre son épaule, il ricane tel un psychopathe. Alors que la victime, rampant sur le sol le supplie de les laisser tranquilles, la bat de baseball s'élève dans l'air pour s'abattre violemment sur les jambes de l'homme. Le coup puissant, un craquement d'on ne sait quoi s'est entendu sous les rire du groupe des six tarés. Félix entendit :

« - Ils ont pas pris assez chère, on les finis jusqu'à se qu'il puisse plus marché ! »

     Révolté le blond prit d'adrénaline entra sur scène et déboula dans la ruelle en interpellant les agresseurs. Ces derniers se retournèrent, instantanément Félix regretta son acte héroïque, il déglutit, écœuré.

« - Félix ?! Fit le garçon àla bat de baseball.

- A...Aloïs.... »

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