18 KYLE

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Je me dirige vers la salle de cours où Scott m'attend. On ne sait pas parler depuis la soirée en fait. C'est à dire tout le weekend.

- Salut mec, ça va ?, lui demandé-je avant d'entrer et de s'installer au fond.

- Ouai, me répond-t-il sèchement.

Il m'en veut vraiment ? Depuis quand il fait ça ? J'ai toujours frappé des types quelconques, il n'a jamais réagi.

- Depuis quand tu fais la gueule parce que j'ai tabassé un mec ?

- Je m'en fou de ce type, tu fais ce que tu veux.

- Mais c'est elle n'est ce pas ?

Il se retourne et me regarde enfin, il soupire.

- Ouais.

- Qu'est ce qu'elle t'a fait putain  ?

- Mais rien. Je m'en fou que tu ne l'aime pas et que tu lui fais des menaces en l'air, mais justement, je croyais que tu rigolais, que tes menaces étaient bidons, mais j'ai des doutes maintenant.

- Bien sûr que non elles ne sont pas bidons, qu'est-ce que ça change ?

- Tu ne l'as pas insulté de pute là, tu l'as menacé de la frapper aussi je te rappelle.

- Et ?

- Putain mec t'es sérieux ?!, hausse-t-il le ton et une bonne partie des gens autour de nous se retourne. Frapper une fille ! Tu vas où là ?

- Je ne l'ai pas frappé.

- Parce que j'étais là, on dirait que tu l'as déjà fait.

- Ce n'est que des putes mecs, tu as de la compassion pour elles maintenant ?

- Tu vas trop loin cette fois ! Même si j'ai envie de me la faire, elle n'est pas comme toutes ces filles qu'on baise Kyle. Et hier, elle nous l'a encore prouvé. Ce mec dont elle parlait quand elle s'adressait à toi, j'y ai pensé tout le weekend, y'a quelque chose de bizarre. Elle est fragile Kyle, alors oublie là, trouve toi une autre victime.

- Non, ce sera elle pour toutes les pensées qu'elle a contre nous et que tu ne veux pas voir en face.

- Elle n'est pas ce que tu crois ! Tu penses vraiment qu'elle vient d'une famille de bourge et qu'elle fréquente que les gentils et bons garçons, elle ne nous regarde pas de haut tu te trompes, elle a dansé avec moi, le type le moins commode avec tous ses tatouages, alors si elle faisait un minimum attention à son image, ce n'est pas avec moi qu'elle passerait du temps. Réfléchis un peu.

Pour le coup, il a raison, mais je refuse. Ce sera elle et sa pute de Jenna et puis c'est tout. Même tous ses potes pendant qu'on y est, rien à foutre. Jenna a mentionné ma mère, c'est impardonnable. Puis elle m'exaspère avec leurs manies de fille sage, qu'elles assument leur vrai nature.

- Elle est fragile Kyle, poursuit-il plus bas. Elle m'a fait pensé à ma sœur. C'est l'une des seules femmes qu'on respecte tous les deux, alors arrête de faire le con. Ça va mal finir.

- C'est bon tu m'as soûlé, je me casse, bye.

- Kyle !, m'appelle-t-il alors que je suis déjà à la porte.

- Kyle Owens, revenez ici !, et le prof s'y met.

Je ne les écoute pas, je me casse d'ici. Même mon meilleur ami tient avec cette... J'en ai marre de parler d'elle, de penser à elle, bordel !

Je prends la voiture et file à la maison. En quelques minutes, j'y suis. Entre le campus et chez moi, il y a environ 15 minutes, s'il n'y a pas trop de monde qui casse les couilles.

- Salut Kyle, ça fait longtemps, tu vas bien ?

- James, tu es là ?

- Oui et toi je crois que tu devrais être en cours.

- Et toi au travail non ?

- Non, je suis le patron, je fais ce qui me plait et tu pourrais faire de même plus tard, mais pour ça, tu dois suivre tes cours Kyle, on en a déjà parlé.

- C'est bon, ce n'est pas la journée, alors si tu veux qu'on s'embrouille aussi toi et moi, dit le moi tout de suite.

- Qu'est ce qui ne va pas ? Tu t'es disputé avec qui ?

- Personne, je prends mes affaires pour aller au sport.

Je ne laisse pas répondre, je monte rapidement les escaliers et mets quelques affaires dans mon sac. Je redescends et j'ai le temps d'entendre "Kyle, il faut que..." que je lui ferme la porte au nez.

J'arrive à la salle de sport, tout le monde me salut, particulièrement le coach, Grante. Je me change vite fait et le rejoins.

- Tu as quelque chose pour moi, j'ai besoin de me défouler.

- Échauffe toi et je t'attends sur le ring.

Lui ? Sur le ring ? Il n'est pas trop vieux mais il commence à prendre de l'âge quand même. J'ai besoin de me défouler, pas d'être l'acteur d'un sketch humoristique. J'exécute sans plus tarder, je suis pressé. Une fois l'échauffement terminé, j'enroule mes poings de bande et monte sur le ring.

- Tu avais déjà une idée derrière la tête quand tu as franchi la porte n'est ce pas ?, me sort-il et j'acquiesce. C'est quoi le problème ?

- Une fille.

- Intéressant. Tu peux m'en dire plus.

- Je suis venu pour cogner.

- Ça arrive, ça arrive mais dit moi avant.

- Elle me met hors de moi.

- C'est l'effet que toutes les filles ont sur toi Kyle.

- Mais elle c'est pire, je ne saurais pas l'expliquer.

- Qu'est ce qui t'énerve chez elle alors ?

- Qu'elle s'approche de mes amis, qu'elle me vole mon meilleur ami, il la défend ce con. Elle me regarde comme si j'étais un monstre, comme si j'étais bon à finir dans une cellule et nul part ailleurs. Qu'elle fasse sa sainte ni touche, qu'elle se croit au dessus de nous, qu'elle croit qu'elle peut tout avoir en un battement cil. Je le sens ce genre de chose, elle est comme elle, c'est le genre de fille qui va te promettre mondes et merveilles et qui va t'anéantir quand elle en aura marre, juste parce qu'elle a le droit, juste parce qu'elle en a le pouvoir. Je l'ai senti à la seconde où elle a croisé le regard de Scott et le mien. C'est un démon dans le corps d'une femme, rien de plus. Comme toutes, elles le sont toutes.

- Tu ne crois pas que tu devrais parler calmement avec elle pour qu'elle te dise de sa bouche ce qu'elle pense de toi. Je suis sûr que tu te trompes à son sujet.

- Tu ne la connais même pas. Elles le sont toutes, c'est la création de Satan.

- La haine que tu as envers elle, tu ne peux pas la ressentir pour toutes les autres, elles ne sont pas elle.

- Leurs arrières pensées sont les mêmes, elles croient qu'on ne peut pas vivre sans elles et se permettent de faire de toi un pantin.

- Ok, qu'est ce que tu voudrais lui faire ? Te venger ?

- J'ai voulu la cogner.

- Et tu crois que c'est une bonne chose, sincèrement ?

- Non.

- Alors vas-y cogne, dit-il en se mettant en position de défense, muni des gants de boxe.

Je donne le premier coup et sa réaction me prouve que j'ai plus de haine que je le pensais encore. Je ne sais pas comment je vais m'en sortir, mais Grante est le seul qui ne me juge pas et qui m'aide quand ça ne va pas, c'est ici que je me réfugie.

Heart or reason ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant