29 KYLE

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Hier, je l'ai laissé partir avec Jenna. En vérité, j'étais sous le choc, je ne pensais pas du tout qu'elle allait faire ça. Quand j'ai senti la légère brûlure sur ma joue, j'ai seulement réalisé ce qui venait de se passer et elle était déjà partie en prenant Jenna dans ses bras. Elle avait sale mine sa copine. Mais je compte bien m'expliquer avec elle aujourd'hui. Elle a quand même osé. Et heureusement que le monde était à l'intérieur, derrière le portail, parce que ma réaction aurait été rapide et définitive.

Je suis assis sur la table devant le bâtiment des cours, elle en sèche aucun, à ma connaissance. Beaucoup sont déjà sortis, j'attends encore la cherchant du regard, je suppose que c'est la dernière à sortir. Et peut être même la seule à aller poser des questions au prof à la fin du cours.

Je la vois enfin, rangeant un dernier cahier dans son sac. Elle avance sans vraiment regarder devant elle et j'en profite pour m'avancer. Elle pianote sur son téléphone, elle ne fait pas attention à ce qu'il y a autour d'elle. Elle me fonce dedans et sa réaction me réjouit. Les yeux écarquillés et la bouche en forme de O montrent son étonnement, elle ne devrait plus l'être à force. Elle verrouille son téléphone puis le range. Elle croise les bras et commence :

- Tu vas arrêter de me suivre.

Je me mets à sourire en pensant à ce qu'elle pourrait s'imaginer.

- Tu m'as giflé hier.

- Tu l'as mérité, me répond-t-elle sûre d'elle, elle en prend de l'assurance depuis un moment elle, le mauvais en elle commence déjà à pointer le bout de son nez.

- Vraiment ?

- Oui, tu m'as humilié devant tout le monde et ta copine la blonde aussi par la même occasion, elle m'a poussé dans la piscine parce qu'elle t'a vu fricoté avec moi.

- Elle est jalouse que veux tu ? Arrête de t'approcher de ses mecs. Scott, moi, et après ce sera qui ? Ethan ? Tyler ? Dit moi. Tu vas finir par avoir plus de conquête qu'elle.

- T'es un idiot, c'est de ta faute !

- Mais Ivy, tu ne m'as pas repoussé à ce que je sache.

- J'étais...prise au dépourvue ok ? Ne va pas t'imaginer que personne ne peut te résister.

- Ne va pas t'imaginer que j'essaie quoique ce soit avec toi. Je t'ai juste prouvé que tu étais comme les autres, attendant que je te prenne contre le mur. Avoue que tu y as pensé.

- Dans tes rêves, espèce de pervers !

Elle reprend son téléphone lorsqu'on l'entend vibrer. Puis le range aussi vite.

- Quoi ? Tu veux encore me gifler ?

- Ce n'est pas l'envie qui me manque.

- Essaie pour voir, le menacé-je en avançant vers elle, très proche.

Ses yeux de biche me fixent et je sens son souffle qui m'informe qu'elle n'est pas sereine. Je la sens déjà trembler. Puis elle lève la main que je rattrape immédiatement au vol.

- Tu allais vraiment le faire ?

Étonné, je réalise qu'elle me tient de plus en plus tête, qu'elle me provoque davantage, comme si elle aimait me voir rouge de colère. Évidemment, elles aiment tous ça. Quand nous sommes violents, quand nous montrons ce qu'il y a de pire en nous.

Je l'attrape par les hanches et la fout sur mon épaule, elle se met à hurler, à jurer mon nom. Des gens se retournent vers nous, certains s'interrogent pendant que d'autres rient à pleins poumons. J'adore quand elle gigote croyant qu'elle va pouvoir s'en tirer, elle continue même quand elle sait que c'est peine perdu. Puis quand elle hurle mon prénom, c'est jouissif. Ce n'est certainement pas elle qui va me dominer et je lui montre rien qu'en la portant que je peux faire ce que je veux d'elle. Je l'amène derrière un bâtiment où personne ne peut traîner. Bingo, y'a personne. Je la repose par terre, elle se rhabille un peu et se recoiffe, elle reprend ses esprits comprenant qu'elle a enfin les pieds sur terre.

- Tu m'énerves, tu arrêtes de faire ça, j'ai mal à la tête avec ce sang qui me remonte au cerveau, tu n'es pas bien !

- C'est toi qui a un problème, ce n'est pas toi qui disait que la violence ne résolvait rien ? 

- Oh parce que tu as eu mal peut être ?

Elle me cherche vraiment, elle a pris goût au jeu.

- Je crois que tu n'as pas mesuré les conséquences de tes actes Ivy.

- Tu l'as mérité !

D'un geste, je l'attrape par la gorge et la pousse contre le mur. Je ne la serre pas, j'y pose juste mes doigts, mais elle est saisit et ça me fait doucement rire de voir la peur se dessinait sur son visage.

- N'oublie pas à qui tu as à faire Ivy, je peux facilement m'en prendre à toi et à tes amis.

Elle ne se débat pas. J'ai le sentiment qu'elle a même arrêté sa respiration. Je la lâche et elle tombe par terre. Je ne l'ai pas venu venir celle-là, je ne la retenais même pas, ni avec une légère pression. Elle porte les mains à son cou et je l'imagine déjà refaire une crise d'angoisse. Mais son souffle est normal. Je reste debout devant elle alors qu'elle fixe le sol, les mains toujours autour de sa gorge. Elle ne bouge pas, ne serait-ce que d'un cil. Puis après plusieurs secondes, voire plusieurs minutes, elle se relève doucement, les larmes aux yeux. Je l'ai effrayé tant que ça ? Mmh, tant mieux.

- Ne refais plus jamais ça Kyle !, sanglote-t-elle.

- Sinon quoi ?

Son expression dégoûté est pire que les fois précédentes.

- Je suis vraiment idiote de croire que tu es différent, de croire que tu agis ainsi simplement parce que tu es blessé. Mais tu prends encore plus de plaisir que je l'aurais cru, tu es un être abominable !

Elle essuie ses larmes et s'en va, reprenant le chemin que j'ai emprunté. J'hésite longuement avant de la rattraper, je n'ai pas fini de lui parler. Je m'exécute, elle est déjà arrivée au milieu du jardin. Je passe devant elle.

- Ivy, je t'avais prévenu, tu ne veux pas me croire alors je te le prouve.

- Qu'est ce que tu cherches à la fin ? C'est quoi le but de tout ça putain ?

- Je veux te prouver à quel point j'ai raison sur ta personne, je te pousse à bout jusqu'à ce que tu craques et fasse la chose de trop.

Ses joues sont remplis de larmes à nouveau. J'ai été correcte là non ? Et je remarque qu'elle regarde par dessus mon épaule, esquissant un sourire. Je ne comprends pas. Elle se met à courir. Quand je me retourne, elle se jette dans les bras d'un mec assez grand, habillé d'un jean et d'un polo. Il serre Ivy dans ses bras, le sourire jusqu'aux oreilles. Son polo laisse montrer deux grands tatouages à chaque arrière bras, qui remontent sûrement jusqu'à ses épaules. Tatoué vraiment ? Mais c'est qui bordel ?

Sans me rendre, je me suis avancé d'eux. Il lâche enfin Ivy puis pose ses mains sur ses joues, ils se sourient mutuellement.

- Pourquoi tu pleures ma chérie ?, lui demande-t-il en lui caressant les joues pour sécher ses larmes.

- Tu m'as manqué.

Cet homme est beaucoup trop vieux pour être son copain ! Ils se reprennent dans les bras, il ferme les yeux comme pour savourer chaque seconde.

- Qu'est ce que tu fais là ?, finit-elle par lui demander alors qu'elle se sépare de lui.

- Je suis venue passer la journée avec ma sœur préférée.

Elle se met à rire mais avec le mélange de ses sanglots, s'en est presque triste.

- Je suis ta seule sœur je te rappelle.

Sa sœur, j'aurais dû y penser.

- Tu restes jusque quand ?, continue-t-elle.

- Je repars demain soir, je suis désolé. Mais j'ai avancé dans les recherches, on m'a proposé un boulot qui vaut le coup, il ne nous manque plus qu'à trouver un appartement.

Nous ? Elle va quitter l'université ?

- Je suis tellement contente que tu sois là !

- Moi aussi ma chérie, moi aussi.

Tout cet amour fraternel me donne la nausée, je préfère partir. Il n'a même pas remarqué ma présence alors je les laisse à leur retrouvaille.

Mais Ivy, fait attention à toi si tu ne veux pas dériver, parce que je suis persuadé que tu vas bientôt commettre de mauvaises choses.

Heart or reason ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant