Hx8, Héléna [en cours de correction]

Première partie ~ Ange à l'auréole vengeresse ✓

Bonjour tout le monde ! Nouveau chapitre corrigé ! J'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture !

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Chapitre 1 ~ Hx9, Hutopic

    Le nouveau président s'approcha et s'assit à mes côtés. J'eus mal au cœur pour son resplendissant costume mais je me rappelai ma robe de velours noir, que je maltraitais également. Le regard rivé vers l'horizon, celui-là même où j'avais vu ma vie s'effriter entre ces flammes dévastatrices, le menton posé sur mes genoux relevés, je lui étais reconnaissante. Il m'avait aidée, il avait accepté ce que sa prédécesseure avait toujours refusé. Laisser Emma Latimmers s'exprimer en public ? Impossible.

    Pourtant, lui, il avait décidé de tout réformer, alors même que cela faisait des années qu'ils vivaient avec le même système. C'était courageux, admirable.

« Merci, soufflai-je simplement.

Il sourit, et, derrière-lui, j'entendis Adrien arriver. Il se laissa tomber à mes côtés, déboutonna ses manches et enfouit ses pieds nus dans le sable froid. C'était agréable, d'être entourée d'alliés, de regarder le soleil couchant, de prendre du temps pour oublier. J'avais l'impression d'être heureuse. Quelque part, je m'en voulais de ressentir du bonheur alors que ma vie n'était que chaos. Mais je n'avais pas le droit d'arrêter de vivre.

    Bien sûr que je souffrais, bien sûr que j'avais mal, bien sûr que je voulais effacer ces satanées images de ma mémoire, mais que pouvais-je faire d'autre qu'avancer ? Me morfondre toute ma vie ? Non, toutes ces âmes comptaient sur moi, j'étais là pour elles, pour les venger. J'avais la chance d'être toujours vivante, et même si je risquais de ne pas le rester très longtemps, je ne pouvais pas gâcher le précieux temps qu'il me restait.

    Il n'était pas seulement question d'une Tueuse au prestigieux nom ; désormais, je représentais cette planète, si chère à mon cœur, dans la guerre qui opposerait les deux ennemis historiques. Je mènerais notre petit groupe jusqu'à la victoire, qu'importait à quel point elle serait sanglante. J'étais prête à mourir, et ça, c'était ce qui faisait de moi une adversaire redoutable.

    Parce qu'au-delà de mon identité, je rassemblais tant qu'ils devraient en frémir de peur. J'étais le visage de la rage, j'incarnais ces morts dans une guerre qu'eux seuls avaient déclenchée. Ils avaient asséné le premier coup, le pensant assez mortel pour nous détruire, misant sur notre perte immédiate, mais nous nous étions relevés. Et plus déterminés que jamais.

- Quand comptez-vous partir ? nous interrogea le président.

- Nous devons attendre qu'un antidote détruise le poison... murmura Adrien, comme s'il ne voulait pas briser ce moment.

- Comment avancent les recherches ?

- On ne sait pas vraiment...

Devant nous, Oscar et William jouaient ensemble, l'ombre d'un château de sable se joignait aux leurs et se mêlait aux éclats de rire des deux frères. Nous étions si paisibles, tout était si calme.

    Pourtant, je me forçai à graver ces instants, ces images en moi, de peur de ne plus jamais pouvoir les revivre. Voilà ce dont je voudrais me souvenir si j'en venais à rendre mon dernier souffle : le bruit des vagues sur une plage, les lueurs de feu d'un coucher de soleil, des éclats de rire, cette sensation de plénitude. Voilà ce sur quoi je voudrais fermer une ultime fois les yeux.

    Etais-je fataliste ? Ma vision de l'avenir était-elle trop pessimiste ? Il me semblait que non. Je ne le vivais pas mal, et même si c'était mentir que de dire que je ne voulais pas m'accrocher désespérément à ces moments, j'étais en accord avec moi-même : mourir ne me faisait pas peur. Perdre, en revanche, m'épouvantait.