Destiny

La grande sorcière du monde

15.01.20                                                                                                                                                                                 Cher journal,

Ma nuit fut tout sauf reposante. Je t'avoue que le récit que je t'ai fait hier m'a bouleversé. Je n'ai absolument pas trouvé le sommeil. Je tournais et virais sur cette planche de bois qui me sert de lit depuis maintenant 40 ans, quatre semaines et une dizaine d'heure. Et oui... J'ai compté. Mais cela fait plus de 20 ans que j'ai arrêté d'espérer de sortir un jour de cette forteresse blanche. Alors pour occuper ma nuit qui allait être longue, j'ai cherché quelle partie du gigantesque puzzle de ma vie je pourrais te raconter aujourd'hui. Je me suis d'abord dit que j'allais te raconter comment j'ai rencontré le grand amour, puis ensuite, j'ai songé à te parler de mon frère ou encore à te présenter ma vie lorsque mon père m'a faite prisonnière à Edom. Rien ne me semblait vraiment primordiale à raconter sur le moment. Il y avait une partie de ce puzzle que je devait absolument te conter mais laquelle... Je ne m'en souvenait plus. Je l'ai cherché toute la nuit durant et c'est aux premiers rayons de soleil que j'ai eu une illumination. Cela me semble évident maintenant. Je t'ai évoqué ma condition de grande sorcière des cinq continents sans même t'expliquer cette partie plus qu'importante de mon histoire.

Être grand sorcier ou grande sorcière d'un quartier, d'une ville ou d'une région c'est être considéré comme l'enfant de Lilith le plus puissant de ce quartier, de cette ville ou de cette région. Et bien figure toi , cher journal qu'il fut un temps où j'étais la grande sorcière d'Alicante aux côtés de mon frère adoré. Nous étions aux services de l'Enclave. Ce métier était plus qu'éprouvant. Magnus enchaînait les consultations et moi les missions sur place. J'étais très douée pour trouver les bons sortilèges sans livres de magie. Je ne vais pas te mentir, Magnus et moi avons eu un sacré avantage. Avoir appris le métier de sorcier par le roi d'un des sept royaumes des enfers c'est un vrai luxe ! Enfin bon, c'était une époque très heureuse pour nous. Un duo de grands sorciers ça ne s'était jamais vu nul part. Et puis l'Enclave ne choisissait pas n'importe quels sorciers, les gens le savaient bien. Alors nous étions soit enviés, soit jalousés et ce n'était pas vraiment facile à vivre je l'avoue. Mais bon, je m'éloigne du sujet là ! Excuse moi.

Un jour, alors que nous étions en quasi-repos, nous avons reçu des messages de feu d'ambassadeurs. Ils avaient besoin du duo Bane d'urgence, sur le terrain, près des barrières de protection. Magnus avait été fortement étonné d'être attendu sur le terrain alors que son point fort était les consultations. Nous y sommes donc allé avec hâte. Nous avons enfilé nos tenues de grands sorciers et nous avons emprunté un portail en direction des limites d'Alicante. Là bas, presque tous les ambassadeurs d'Idris et les représentant des obscurs étaient là, le regard froid, ils avaient appris quelque chose, et pas un truc cool, je te le garantis ! Je me suis approchée de l'inquisitrice et je lui ai demandé ce qu'il se passait ici. 

"Ah, ma chère Illona, mon cher Magnus, j'ai un mauvais pressentiment. Les barrières ont lancés des signaux de présence démoniaque pure trois fois aujourd'hui." Mon esprit s'embrouillait, pourquoi nous avoir fait venir ici pour une simple défaillance de barrières ?

"Alors nous allons la réparer madame l'inquisitrice. Mais j'ai du mal à comprendre pourquoi nous avoir fait venir tous les deux pour une simple mission de renforcement." L'ambassadeur des vampires prit la parole.

"Parce que ce ne sont pas de "simples défaillances" comme vous le dites mademoiselle Bane. Nous ne serions pas si inquiet sinon."  Un conseiller parla ensuite.

"Le taux de présence démoniaque est 10 fois plus élevé que lorsque les barrières défaillent et font cas des créatures obscures. Il y a un gros problème et nous avons besoin de vous les Bane pour....." Je n'entendais plus le conseiller, un bruit sourd abasourdit mes oreilles.  En jetant un coup d'œil autour de moi, je constatai que seul les ambassadeurs obscurs étaient recroquevillés de douleur. Je ressemblai tout le courage que je pu trouver à ce moment là et je leur ai crié :