Chapitre 8

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29 septembre 2018

La nuit avait recouvert la ville de son voile sombre depuis plusieurs heures déjà. On était un samedi soir de septembre, le temps était frais comparé à l'été. Mais cela n'avait jamais empêché d'aller faire la fête. C'est ainsi que la jeune femme se baladait dans les rues de Séoul, avec ses trois amis, cherchant désespérément un bar où ils pourraient passer la soirée. Ils avaient déjà pas mal bu un peu plus tôt dans la soirée mais ça ne les empêchait pas de vouloir continuer. Ils voulaient absolument profiter de leur dernier week-end avant que les cours n'empiètent de trop sur leur vie sociale. Du moins, pour trois d'entre eux.

La jeune femme tentait tant bien que mal de marcher droit et de se concentrer sur ses pas, évitant de tomber. Elle avait voulu relâcher la pression qu'elle avait en ce moment. Elle avait voulu oublier à quel point elle avait été infecte avec son copain, à quel point elle était sûre de l'avoir perdu alors qu'elle savait, au fond d'elle, qu'elle l'aimait de tout son cœur. Elle avait peur que le lendemain, il lui claque définitivement la porte au nez. Elle avait émis son envie de vouloir un peu d'aventure dans sa vie, en se disant qu'il la suivrait. Mais elle avait eu tort et au final, elle s'était retrouvée seule sur ce coup-là, fréquentant les gens louches que son amie lui avait présentée. Et si au début, ça l'avait amusée de changer d'air, aujourd'hui, elle regrettait profondément. Elle avait dit stop à tout ça, il y a quelques jours, s'isolant dans son petit appartement, évitant tous les gens qui venaient sonner chez elle. Malheureusement, elle n'avait pas pu faire ça trop longtemps, sa meilleure amie, Seulgi, étant trop persuasive. Elle avait fini par craquer et tout lui raconter. Désormais, elle était là, à tenter de profiter de sa soirée et le lendemain, elle était chargée de reconquérir l'homme qu'elle aimait. Mais apparemment, son amie avait d'autre projet pour elle que de la laisser se perdre dans ses pensées.

- Byeolyi !

La jeune femme releva la tête et se tourna vers ses amis qui était désormais derrière elle.

- On va aller dans ce bar, tu viens ?

A vrai dire, Seulgi ne lui laissait pas vraiment le choix. Elle attrapa sa main et l'emmena vers les deux autres, qui rentraient déjà dans l'établissement. Byeolyi entendait déjà les basses trop fortes et elle commençait à regretter un peu de pas être déjà rentrée chez elle.

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La lumière tamisée, l'odeur de sueur et d'alcool, la musique trop forte. Tout cet endroit commençait à donner mal à la tête à la jeune femme. Elle avait perdu ses amis depuis un bon moment déjà. Deux étaient partis danser, tandis que le dernier était parti draguer une jeune femme qu'il avait repéré au bar. Elle n'avait aucune idée d'où ils étaient. Et elle en avait réellement marre d'attendre, seule, à cette fichue table. Elle avait besoin d'air. Byeolyi se décida enfin. Elle attrapa son téléphone et envoya un message à son amie pour lui dire qu'elle partait et qu'elle ne devait pas s'embêter à la chercher dans le bar pour rentrer. La blonde se leva ensuite et partit en direction de la sortie. Elle était épuisée et l'air frais de l'extérieur lui fit un bien fou lorsqu'il passa sur son corps. Elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. Elle, elle voulait simplement rentrer chez elle, s'envelopper dans ses couvertures et s'endormir pour oublier tout ce qu'elle venait de foutre en l'air.

Byeolyi marchait dans les rues sombres, tentant de retrouver le chemin qui menait chez elle. Elle avait l'esprit embrumé par l'alcool et la fatigue. Elle entendit son téléphone sonner. Le son était vague et lointain mais elle l'entendait. D'un geste las, elle saisit son cellulaire et appuya sur la touche de prise de l'appel, sans se soucier de qui était au bout du fil. Elle pensait que c'était sa meilleure amie. Elle aurait aimé que ça soit elle. Elle le souhaita vraiment très fort lorsqu'une voix grave atteint ses oreilles. Elle avait peur. Elle aurait préféré ne jamais décrocher. Elle aurait dû regarder le nom qui s'était affiché. Non. Elle aurait carrément dû bloquer ce numéro et quitter cette ville. Elle aurait même souhaité ne jamais croiser sa route. Mais c'était trop tard. Il récita son nom comme une litanie, la forçant à sortir de ses pensées.

Borderline [HyunChan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant