Chapitre 31

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Une lumière vive me réveilla. Lorsque mes paupières s'ouvrirent, je distinguai un paysage très différent duquel je m'attendais à voir. J'étais seul, sans rien autour. Tout n'était que blanc. Ni fond, ni vide, ni plafond, rien. J'avais beau me tourner dans tous les sens, je ne percevais rien d'autre que cette blancheur sans fin.

- Y a quelqu'un ?

Je tendais l'oreille afin de percevoir un quelconque son, mais rien. Je n'entendais même pas le son de ma voix qui aurait pu créer un écho. A ce moment-là, je me posai mille et une questions. Où étais-je ? Comment avais-je fait pour atterrir là ? Étais-je mort ? Tant de questions auxquelles je n'aurais pour le moment aucunes réponses.

Je décidai alors de marcher pour voir si cet endroit était réellement sans fin, espérant au fond de moi trouver une sortie. Je ne me voyais pas rester ici éternellement, sans rien faire. J'allais mourir littéralement d'ennui. Maintenant que j'y pensais, s'il n'y avait rien, je risquai aussi de mourir de faim et de soif.

Chassant ses idées noires de mon esprit, je décidai donc d'avancer. Je fus étonné en sentant mon corps léger. Comme s'il avait perdu toute lourdeur.

Au fur et à mesure, je perdis patience ne voyant rien d'autre que cette blancheur éternelle. Je perdais même la notion du temps. Quelle heure était-il ? Depuis combien de temps j'étais là ? Depuis combien de temps je marchai ? J'avais l'impression que cela faisait des heures, et pourtant, peut être que cela faisait beaucoup moins longtemps.

Alors que je perdais espoir et que je me laissai tomber sur le sol, je sentis mon corps se faire engloutir. Je paniquai alors, tentant de me débattre du mieux que je le pouvais mais rien ne changea. C'était comme un liquide visqueux qui s'agrippait à moi pour m'enfoncer dans ce sol soudain devenu mou alors qu'il était dur quelques instants plus tôt.

Cette texture finit par m'avoir, et je tombai en dessous. Mais à mon plus grand étonnement je continuai de descendre en chute libre, il n'y avait que du vide cette fois. Je criai ayant peur que ma fin soit proche. Mais je finis par arrêter lorsque je constatai que cela faisait plusieurs minutes que je tombai, sans jamais toucher le sol. Y en avait-il un au moins ?

Je regardai alors autour de moi et je distinguai des filaments noirs apparaître autour de moi. Plus je tombai et plus le noir remplaçait le blanc. Et lorsque tout devint sombre, je finis par retomber sur un sol mou qui se durcit au fur et à mesure, me permettant d'avoir un appui stable.

A présent, j'étais désormais perdu dans le noir. Je n'y voyais rien.

Les larmes menaçaient de sortir. Je n'en pouvais plus. Je voulais sortir d'ici. La peur m'envahit. La peur de perdre mes amis et ma sœur et de ne plus jamais les revoir. La peur de devoir rester ici éternellement. La peur d'être seul et perdu.

Je restai en tailleur sur le sol, complètement désemparé par la situation qui me faisait face. J'avais perdu espoir.

Et c'est au moment où j'hurlai ma douleur qu'une lumière vive traversa cette pénombre. Elle était tellement belle. Plus elle approchait et plus je pouvais discerner une forme cachée derrière.

La lumière finit par se dissiper et la forme devint claire. Un garçon de mon âge apparu et continua d'avancer dans ma direction. Il était beau. Très beau même.

Il s'arrêta en face de moi. Je le regardai dans l'incompréhension la plus totale.

- Qui es-tu ?

Il m'observa et sourit légèrement dévoilant quelques dents blanches et faisant plisser ses yeux beaux yeux émeraude.

- Je suis l'incarnation de la Lune.

- De la Lune ? Comment ça ?

Sa main vint caresser ma joue et je ressenti comme une décharge. Mais aucune douleur ne me traversa. J'avais simplement l'impression que je me sentais plus complet intérieurement avec lui.

- Je suis en toi. Je suis ton pouvoir.

C'était probablement pour cette raison que j'avais la sensation d'être plus complet avec lui, car il était une partie de moi.

- Pourquoi on est ici ? On est où ?

- On est coincé à l'intérieur de ta tête, dit-il en touchant mon front de son index. Il y a eu comme un blocage à cause du sort qu'ils t'ont lancé.

Je me rappelai de ce qu'il c'était passé avant que je perde conscience et des marques qu'ils avaient dessiné sur mon corps.

- Vois-tu..., continua-t-il, ils ont bloqué une partie de ton pouvoir. En temps normal nous aurions été deux en face de toi. Mais ils ont bloqué ta partie démoniaque.

Sa main descendit sur mon torse et il la posa au niveau de mon cœur.

- Enlève ton haut et tu découvriras un sceau à cet emplacement. Un sceau très puissant qui t'empêchera de te faire envahir par le côté sombre de la Lune. Je pense que tu l'as remarqué, ce côté est très destructeur. Mais c'est le plus puissant et un jour, si tu deviens encore plus fort, ce sceau se brisera et plus rien ne pourra t'arrêter. Tu deviendras le Prince de la Lune. Celui dont on devra respect. Celui qui détruira tout et ramènera les ténèbres.

- Jamais je ne ferai ça, m'énervais-je en enlevant violemment sa main qui me touchait.

- C'est ce que nous verrons...

Je commençai alors à m'éloigner un peu, ne voulant plus lui parler.

- Pourquoi pars-tu mon cher ? Sans moi, tu ne peux aller nulle part.

Je me retournai pour lui faire face et je le vis sourire fier de lui.

- Ah oui ? Et comment ?

Il s'approcha à nouveau de moi et me colla.

- C'est simple, il faut que tu acceptes de ne faire qu'un avec ton pouvoir. Tu ne cesses de le rejeter depuis que tu n'es plus le Prince de la Lune. Tu en as peur ! Et tant que tu seras dans cet état d'esprit, tu resteras coincé ici.

- Comment je fais ça ? Comment tu veux que je me sente bien avec ce pouvoir alors qu'il peut me faire détruire ce monde ?

- Tu dois le ressentir. Il est là, en toi, alors il faut l'accepter. Si tu as peur, tu ne contrôleras jamais ton côté obscur même s'il est enfermé pour le moment. Je ne peux pas t'aider plus. Seul toi dois réussir et tant que tu n'y arriveras pas... tu resteras ici.

Avant que je n'eu le temps de lui dire quoi que ce soit, il avait disparu me laissant simplement la sensation de ses doigts qui venaient de se poser sur mon torse pour pointer à nouveau mon cœur.

Et c'est comme ça que je passai un temps qui me paraissait infini à tenter de travailler sur mon pouvoir. A de nombreuses reprises je m'énervai, pensant avoir réussi à accepter ce pouvoir et cherchant une sortie qui n'apparaissait jamais. Et c'était normal maintenant que j'y pensais, car je me persuadai de l'accepter. Mais au fond de moi, rien n'avait changé, je ne l'acceptai toujours pas. Alors je dû faire un vrai travail intérieur durant de longues heures, durant des jours, voire des mois. Qu'en savais-je après tout ? Je n'avais pas la notion du temps ici. 

Kyle et la quête du Cristal [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant