Kyle et la quête du Cristal [Terminé]

Chapitre 18

Les trois mages nous attendaient tranquillement en discutant. A notre arrivée, ils se turent et nous rejoignirent. Sans un mot, ils se mirent à dessiner des symboles sur le sol grâce à leur magie. Des lueurs rouges sortaient de leurs mains afin de tracer les différentes formes.

Lorsqu'ils eurent fini, cela formait une étoile entourée d'un cercle. A l'intérieur même de l'étoile, de nombreux dessins avaient été faits.

- Bien, me sortit Edgard de mes pensées. Il va falloir commencer le rituel avant que ça ne soit trop tard. Place-toi au centre de l'étoile.

Il me dirigea dessus. Pendant qu'ils se préparaient, j'observai le ciel rempli d'étoiles scintillantes comme des lucioles. Mon regard finit par tomber sur ce qui allait me donner pour la première fois de la vie de la magie : la Lune. Je souris face à la lumière qu'elle émettait. J'étais comme attiré par elle. Comme si le rituel avait déjà commencé. Et pourtant, j'étais encore au point de départ.

Des bruits de pas me ramenèrent à la réalité, et je constatai que les chefs de clans ainsi qu'Edgard étaient tous en cercle autour de moi. Ce dernier observa la hauteur de la lune avant de déclarer qu'il était temps de commencer.

- N'oublie pas Kyle, me prévint Edgard. Cela risque d'être très douloureux mais si tu réussis, je.... Euh nous deviendrons les maîtres du monde.

J'hochai de la tête afin de lui montré que j'avais compris les enjeux. Mais je n'arrivais pas à m'imaginer ce que j'allais pouvoir ressentir. Allait-ce vraiment être douloureux ?

- Et surtout, ne sors pas du centre de l'étoile et encore moins du cercle. Sinon, cela n'aura servi à rien.

- D'accord. Je ferais de mon mieux, promis-je.

Je me concentrai et regardai la Lune en attendant que le sort commence à faire effet. Pendant que je prenais soin de respirer l'air frais du soir, j'entendais les voix psalmodier. Au début, je ne ressentis rien. Je profitai alors simplement de la vue qui s'offrait à moi. Une vaste étendue d'arbre qui semblait infinie ainsi qu'un ruisseau la coupant. J'entendais la chute d'eau qui ne se trouvait pas loin d'ici.

Lorsque la Lune commença à arriver à son zénith, je commençai à ressentir de légers picotements dans tout le corps. Les quatre hommes qui m'entouraient, levèrent les mains au ciel en continuant de réciter des paroles incompréhensibles.

Petit à petit, les picotements se transformèrent en de légères brûlures. Je grimaçais sous cette douleur avant de constater que la lumière de la Lune m'enveloppait doucement. C'était comme un voile de fines pierres lumineuses qui descendait afin de m'enlacer et de me recouvrir. Au début, le contact était agréable, comme si on me déposait de douces plumes sur moi. Mais très vite, ces plumes devinrent comme des lames de rasoir qui me tranchèrent la peau.

J'avais beau n'avoir aucune trace sur moi, pas de coupure, pas de sang ; mais cette sensation ne me quittait pas et s'empirait.

Mon corps me brûlait et me démangeait. Je sentais comme une vague d'énergie prendre possession de moi. Je ne parvenais plus à entendre le bruit de l'eau ni la voix des personnes qui m'entouraient. Je ne les percevais même plus comme si j'étais devenu aveugle. Mais je ne l'étais pas. Je le savais très bien. Mais à cet instant, plus rien n'avait d'importance hormis cette douleur qui me traversait de toute part.

Quelques minutes plus tard, la douleur finit par atteindre son paroxysme. La lune devait être à son point le plus haut.

J'hurlai de douleur lorsque la sensation de brûlure se fit plus intense. C'était comme si on me jetait dans un feu et qu'on m'empêchait d'en sortir, me laissant me faire dévorer par les flammes dévastatrices.

Avec mes deux mains, j'attrapai ma tête et me laissai tomber au sol. Je veillai à ne pas quitter le cercle mais j'avais du mal à penser. J'étais entrain de devenir fou ! Je voulais que ça s'arrête !

- Aaaaah !

Une lumière blanche envahit le ciel, illuminant ainsi toute la montagne et la forêt. J'étais entrain de perdre connaissance. J'étais trempé à cause de la sueur que je fabriquai et je ne cessai de trembler. Mon cœur battait de plus en plus vite. Il me faisait tellement mal.

Alors qu'Edgard et les autres arrêtèrent soudainement de parler et s'éloignèrent de moi, je fus soulagé de ne plus sentir de douleur pendant un cours instant. J'en profitai pour reprendre ma respiration. Mais avant que je n'eu le temps de comprendre quoi que ce soit, la lumière qui m'entourait avec cette pluie de poussière de diamants pénétra dans mon corps comme aspiré par un ouragan.

- Aaaaaah !

Lorsque toute la lumière disparu en moi, je m'écroulai un peu plus sur le sol, à moitié inconscient.

Je sentis quelqu'un s'approcher de moi et me soulever légèrement. Mes yeux légèrement entrouvert, je ne percevais qu'une simple ombre. Mais à l'odeur je reconnus immédiatement mon roi. Ses mains me soutenaient.

- Kyle... tu m'entends ?

J'ouvris la bouche pour lui répondre, mais aucun son ne sortit. Je tentai alors de bouger ma tête pour lui faire comprendre que je l'entendais, mais aucune réaction. Trop épuisé par ce qu'il venait de se passer, je ne pouvais faire le moindre mouvement. J'étais complètement vidé de toute mon énergie.

- Tu as réussi !

Malgré ma fatigue, je réussi à esquisser un sourire.

Je sursautai lorsque j'entendis comme des coups au loin. Comme si des personnes se battaient. J'entendais également des cris. Edgard resserra sa prise sur moi.

- Je vais te ramener chez nous, me chuchota-t-il. Endors-toi.

Malgré tout, je tentai de voir ce qu'il se passait au loin. Malgré ma vue brouillée, je finis par réussir à discerner un groupe se battre contre les trois chefs. J'avais l'impression qu'ils me regardaient et qu'ils tentaient de m'appeler en criant. Mais je n'entendais pas. Il me semblait qu'il s'agissait de deux filles et de deux garçons. Mais ma vue se brouilla à nouveau jusqu'à ce que mes yeux se ferment d'eux-mêmes.

Je me laissai emporter dans les bras d'Edgard qui nous transporta dans ma suite. Je n'arrivai plus à ouvrir les yeux, mais je sentis qu'il me déposa dans le lit.

Mon corps me semblait plus lourd qu'un rocher. J'avais même la sensation que mon esprit quittait mon corps, comme s'il pouvait s'évader. Avant de vraiment perdre connaissance, je sentis Edgard me caresser la joue et chuchoter : « J'ai réussi. Le monde sera à moi maintenant qu'il est puissant et sous mes ordres ».