Pourquoi vous m'avez fait ça ?

Chapitre 1 - Ellen

Je fixe le plafond depuis quelques temps déjà, lorsque le réveil se met à sonner. Je glisse sur le côté, tend ma main et l'éteins : 6h30, l'heure de se lever et d'affronter un nouveau jour.
Avec paresse, je réussis à me lever et à rejoindre la cuisine. Maman avait déjà préparé mon petit-déjeuner.
- Bonjour ma chérie ! me dit-elle avec un immense sourire.
- Bonjour maman...dis-je en essayant de faire mon plus beau sourire.
Je la vois me regarder avec insistance. Je la vois me regarder tout les jours avec une inquiétude dans le regard. Elle s'inquiète pour moi. Je ne dors plus, je mange presque pas parce que la nourriture me dégoûte, tout me dégoûte et je commence à m'isoler. Et .. j'ai perdu du poids. Beaucoup de poids.
Mais...je lui dis que tout va bien. Qu'elle n'a pas à s'inquiéter et que je suis sans doute malade. Car elle ne doit pas savoir se que je lui cache. Savoir que sa chère fille, Ellen Donovan, 16 ans, se fait harceler depuis presque un mois lui déchirerais le cœur.
- Je ne te poserais pas la question de savoir si tu as bien dormis ?
- La réponse est toujours la même maman. Non.

Après n'avoir avalé qu'un verre de jus d'orange, je me rends dans ma chambre pour m'y habiller et m'y coiffer. Je me regarde dans le miroir même si je déteste ça. Je sors de l'anti-cerne de ma trousse ainsi que du glosse pour éviter de ressembler à un zombi, même si c'est déjà le cas. Une fois prête, je met mes converses préférées, prend mon sac à dos , dit au revoir à ma mère et sort de la maison. Plus loin sur le trottoir, je vois mon meilleur ami Théo qui, visiblement, m'attendais.
- Ellen! T'as loupé le réveil ? me dit-il le sourire au lèvre.
C'est vrai que je flâne au lit une trentaine de minute après le réveil, mais depuis quelques semaines c'est différent. Je cherche désespérément le sommeil. Mais si je ferme les yeux, ne serais-ce qu'une seconde, tout me reviens en tête : les insultes, les moqueries, et la soirée ou je me suis faite violée.
- Non! Pas cette fois! Je réponds également en souriant.
Le sourire de Théo est vraiment contagieux. Même quand vous vous sentez mal, il arrive à vous faire sourire.
Puis nous avançons vers le lycée. Plus nous progressons vers Arcadia, plus j'ai une boule au ventre qui augmente.

Une quinzaine de minutes après la fin de mon premier cours de l'après-midi, je marche jusqu'à mon casier pour y déposer mes cahiers de la matinée, lorsqu'au bout d'un moment je sens une main frôler mes hanches et enfin mes fesses. Un frisson me parcourt alors l'échine. Ma respiration s'accélère.

- Ton pantalon met tes belles fesses en valeurs aujourd'hui .... Ellen....

Il a dit mon prénom en chuchotant. Je reconnaîtrais cette voix entre mille.