Chapitre 5 - Ellen

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Je fais un petit bisous sur la joue de Théo, sors de la voiture et franchis la porte de la maison en fixant le sol. Ça sent super bon la nourriture de maman. Mais rien n'y fais, ça me dégoûte toujours autant. Je repense à se qu'il s'est passé toute a l'heure au café. Non, je ne devrais pas, ça ne fait qu'empirer mon état actuel. J'essuie rapidement mes yeux avec la manche de mon sweat avant de rejoindre ma mère à la cuisine.

- Salut maman, je suis là, lui dis-je avec un sourire forcé.
Maman regarde l'heure sur sa montre.
- Tu t'es perdue en route ? glousse-t-elle.
Ce qui a le sont de me faire décrocher un petit rire.
- Non! Figure toi que Théo m'a emmené à la crémerie après le travail, on a mangé nos glaces et on a parlé de ma journée. Oh et ça sent bon! Tu prépares quoi?
- Je prépare ton plat préféré, un Mac&Cheese! J'espère que tu as encore faim pour une petite part?

J'adore ma mère. Quand elle sait que je ne suis pas trop en forme ou que je suis malade, chose que je lui fait croire pour ne pas lui dire les véritables raisons de ma mine affreuse, de mes yeux gonflés et de ma perte de poids soudaine; elle me prépare toujours un plat que j'affectionne. Je me rappelle de quand j'étais petite, et que j'étais tombée de poney. J'avais toujours cru que c'était de ma faute, je me sentais coupable alors qu'en réalité, c'était juste le poney qui avait eu peur d'un chat qui était passé à côté de lui. Maman m'avait alors préparée des pancakes avec pleins de sirop d'érable.

- D'accord, j'en mangerais un peu, mais rien que pour te faire plaisir! dis-je en rigolant. Tu me laisses le temps de prendre une douche et j'arrive ?
- Prends ton temps mon cœur, c'est prêt dans une trentaine de minutes je pense.

Je monte alors dans ma chambre, le seul endroit où je me sente encore bien. Les murs sont rose et blanc et sont décorés de posters de mes groupes de musiques préférés et de mes séries favorites. Mes étagères sont remplies de livres de romances ainsi que de trophées qui appartenaient à mon père qui est décédé. Puis à côté de mon bureau près de ma fenêtre, une autre étagère spécialement dédiée à ma série de livre préférée, AFTER.

Au moment de prendre ma douche, je regarde mon reflet dans le miroir. J'ai une tête à démolir le mur de Berlin à moi seule. C'est à dire ... moche. Je prends mon temps en prenant ma douche à l'eau limite brûlante avant de me sécher et d'enfiler mon pyjama licorne puis de descendre dans le salon.

- J'ai mis la table, me dit maman, je te laisse te servir car je pense que tu n'as plus une grande faim après la glace que tu as engloutis tantôt! dit-elle en me souriant franchement.
- Merci maman. Je t'aime.

Je me sert alors une toute petite cuillère de Mac&Cheese. Je ne peux pas nier que ça sent bon. Et ça fait un moment que je n'ai pas partagée de repas avec elle. J'en prends donc une bouchée et...OK. C'est vachement bon!

- Maman c'est délicieux !! lui dis-je.

Je finis mon assiette mais je ne me ressert pas. Je n'ai pas envie que cela ressorte de mon ventre. Pas ce soir. Je me lève de table.

- Je vais me coucher, je suis fatiguée ! même si évidemment, c'est faux.
- Ok chérie, essaie de dormir. Je t'aime.

Je donne un câlin à maman avant de monter dans ma chambre. Je m'allonge sur le lit et sors mon carnet intime que je cache toujours sous mon oreiller gauche. J'y est toujours écrit mes plus profondes pensées. Après y avoir noté tout les événements passés de l'après-midi en plus du moment passé avec Théo, j'éteins la lumière de ma lampe de chevet et me glisse sur le côté. Je regarde le ciel à travers les stores de ma fenêtre que je ne ferme jamais. Il pleut, on dirait que le temps a décidé d'être avec moi ce soir. Maussade..

Mon téléphone vibre, c'est Alexander Lewis, mon ex-petit ami. Nous sommes restés ensemble pendant 1 ans 1/2. C'était quelqu'un d'énormément possessif. Lorsque je lui ai annoncé que je le quittais, il avait alors très mal réagit en pensant que je le trompais avec Théo.

De A.Lewis :
« Alors, la pute de service qui se tape en douce M.Down, ça va ? Espèce de sous merde »

Une nouvelle fois, une vague de tristesse venait de me submerger. Je me met à pleurer en silence, les yeux rivés sur le ciel triste, seulement éclairé par les lampadaires, écoutant le bruit de la pluie taper contre les carreaux.

Pourquoi vous m'avez fait ça ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant