Partie 10

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PDV de Nadia

Elle racontait tout en ayant des larmes aux yeux, je l'écoutais et sans même me rendre compte je me suis mise à pleurer avec elle.

- Nous étions tous en larmes, je n'ai jamais vu mon frère pleurait si ce n'est ce jour tu sais ?
- Ça fait mal et je te comprends.
- J'ai mis deux longues années avant de pardonner à mon père, aujourd'hui je lui pardonne pour toutes les souffrances qu'il a causé à ma mère dont j'étais la seule au courant. C'est une torture voire une cicatrice à vie de voir sa mère souffrir pour son père. Il l'a divorcé sous nos yeux !

Elle a pleuré un coup avant de reprendre ses esprits.

- Que s'est-il passé après que ton père...enfin...
- Après qu'il ait répudié ma mère ? Tu peux le dire ! Je te jure que je n'ai jamais autant vu de sang dans ma vie que cette soirée...
- Du sang ? Qu'est-ce qui s'est passé ?! Demanda Nadia perdue, les yeux grands écarquillés !

Flashback de la même journée...

Ma mère malgré son âge avancé a accouru pour venir se jeter aux pieds de mon père pour le supplier mais ça ne lui a pas empêché de faire cette chose qui m'a brisé à jamais.

- Je t'en supplie Maï guida c'est une affaire entre toi et moi...
- Mais tu as impliqué ta fille et maintenant ton fils !
- Je te demande pardon dit-elle en pleurant et joignant ses deux mains.
- Je refuse d'ailleurs, je te répudie, tu n'es plus ma femme. T'avoir dans ma vie n'a été que cumul de mépris comme l'a dit ta fille, toi et tes enfants sortez de ma maison.

Au fond je savais que mon père n'attendez que cela, en quelque sorte je suis la fautive dans cette histoire. C'est à cause de mon amour "interdit" que ma mère souffre ainsi.

- Babani ? S'il te plaît ! Criai-je en m'agenouillant aux pieds de mon père aussi, Chasses-moi si tu veux mais laisses ma mère en dehors de cette histoire je t'en supplie !
- Jamais au grand jamais ! Je ne te ferai ce plaisir ! Je ne vous ferai pas ce plaisir vous m'entendez ?

Adam n'a rien pu dire il pleurait en silence. J'ai mis ma fierté de côté, que dis-je a-t-on une fierté devant nos parents ? Non ! je ne pense pas vraiment pour le supplier encore et encore mais il ne voulait rien entendre.

- Lèves-toi maintenant ! Lèves-toi, ne te rabaisses pas à son niveau me hurla mon frère.
- Laisses-moi si tu ne sais pas que ta mère souffre alors tu n'es pas digne d'être appelé son fils !

Adam m'a tiré et je l'ai repoussé en voulant me détaché de lui il m'assena une autre gifle c'est à ce moment que mon fiancé fit son entrée. Ça n'allait en rien arrangé la situation.

- Adam !! Cria Oumar avec rage, lâches ma femme ! Lâches-la !
- Qu'est-ce que tu cherches comme ça dans notre maison ? Si tout cela a lieu c'est par ta faute !
- Ma faute ? Tu es juste irresponsable, tu traumatises ta sœur alors que ton père ne lui laisse pas un moment de répit ? Tu veux dire que tu ne savais pas que ton père n'aime pas ta mère ? Ou tu veux dire tu n'es pas complice de tout cela ?

Adam énervé, sortit sa petite dague et s'approcha dangereusement de Oumar, je me suis interposée entre les deux et criant pour que les voisins viennent m'aider. La maison a commencé à se bonder de personne et les deux voulaient vraiment en venir aux mains. Mon père s'approcha de nous et dans un élan d'énervement mon frère le poussa avec force. Il tomba d'un côté, tout est allé très vite sans que je ne comprenne et mon père sortit une épais de la chambre. Les gens se sont mis à le retenir et il criait comme un fou. Avec beaucoup de peine, les hommes ont eu la force de l'arrêter et le sortir de la maison.

- Si je reviens vous trouver dans ma maison, je vous jure que je vais tous vous tuer !

C'était ce qu'il hurlait jusqu'à sortir de la maison.

- Adam ? Adam ? Je ne veux pas que ton père revienne te trouver ici, je sais qu'il va te tuer. Vas-y avant qu'il ne commette l'irréparable.
- Mais ?
- Il n'y a pas de mais, si je suis vraiment ta mère et que je t'ai sorti de mon ventre s'il te plaît vas-y !

Il a exécuté mais avant de sortir ils se fusillent du regard avec Oumar. J'étais toujours à côté pour que Oumar ne commette pas une bêtise. Les tensions étant un peu apaisée, ma mère s'approcha cette fois de nous deux.

- Oumar ? Mon fils ? Je te confie ma fille, protège là s'il te plaît, prends soin d'elle et si tu l'aimes comme tu le dis, amènes là loin de nous. Elle a besoin d'être heureuse.
- Mamani !
- Écoutes-moi ma fille, je t'aime, je t'aime de tout mon être je te jure !
- Je sais mais a-t-on besoin de faire ça ?
- Oui ! Me répondit-elle en m'effleurant la joue avec sa main, vas ma fille, mes enfants? Vous avez notre bénédiction, amènes-la loin d'ici s'il te plaît !
- Mamani ? Mamani ?
- Viens ! Viens mon amour, mère, je vous promets de prendre soin d'elle d'accord ?
- D'accord mon fils ! Je te fais confiance et je fais confiance à l'amour que vous éprouvez l'un envers l'autre.

C'est comme ça que nous avons quitté le village comme deux voleurs sans destination fixe.

Fin du flashback...

Retour à l'hôpital, il était déjà l'aube !

- Tu as laissé ta mère par amour ?
- Non c'était son amour sa fille qui était plus grand que tout, je n'aurai jamais dû la laisser seule, si elle était venue avec moi tout cela n'allais jamais avoir lieu !
- Quoi donc ? De quoi parles-tu en disant "tout cela" ?
- Nadia ? Nadia ? Mon Dieu ! Tu m'as fait peur, je t'ai cherché partout. Tu parles avec qui ?
- Je suis ici avec Bintou !
- Vous avez passé la nuit à parler ici ? Mais il y'a trop de moustique.
- Oui mère mais on a pas senti tout ça !
- C'est l'heure de la prière et tu dois aussi prendre tes médicaments.
- Mais ?
- S'il te plaît Nadia ne discutes pas avec ta mère ça n'est pas bon pour toi.
- Tu me promets de me raconter la suite de ton histoire.
- Oui je te promets.
- D'accord ! Attends-moi ici je vais prendre de l'eau pour qu'on fasse nos ablutions.
- Ablutions ? Pour quoi faire ?
- Prier bien-sûr !
- Non ! Je ne prie pas moi, à quoi bon ? Je n'ai plus rien à perdre, je suis une âme perdue et souillé.

Après que Nadia et sa mère soient parties, Bintou était seule assise quand la vieille dame avec qui elle cohabitait vint à côté d'elle !

- Bintou ? Que fais-tu seule assise ici ?
- Je m'apprête à rentrer même !
- Bintou ? Je t'ai entendu dire que tu n'as plus rien à perdre parce que pour toi tu as beaucoup péché ! En islam, le péché, quel qu'il soit, est essentiellement désobéissance à la Loi divine révélée. La plus grande des fautes, ou si l'on veut, le plus grand des péchés, est toute atteinte à l'unicité divine. Associer à Dieu d'autres dieux est la plus grande faute qui détruit le statut de croyant non repentie, elle est un obstacle irrémédiable à l'entrée au Paradis. Toutes les autres fautes, tous les autres péchés peuvent être pardonnés car Dieu est miséricordieux.
- Qu'est-ce que...
- Je ne te demande pas d'explications mais remets-toi à ton créateur avant que ça ne soit tard, implores-le !

La vieille l'a ainsi aidé avant de la laisser se couché , Bintou a pleuré en silence dans son coin. C'est seulement vers 11h que le médecin vint la trouver dans son lit avec les résultats de son bilan de santé de ce matin.

- Bintou ? Tu n'as plus le temps de réfléchir pour de suite te mettre sous traitement, ton état de santé se détériore à une vitesse plus élevée que la normale. Tu n'as plus aucun choix !
- Docteur faites-moi une faveur !
- Laquelle ?
- Laissez-moi avec les autres.
- Tu as besoin de soins, je serai dans l'incapacité de te laisser ici !
- Je prends tous ses soins en charges s'exprima ainsi Nadia.
- D'accord alors, elle sera transférée dans une chambre dans un instant.
- Merci !

Après le départ du docteur, Nadia, sa mère ainsi que les autres viennent consoler Bintou qui s'est effondrée en larme.

- Je suis là, nous sommes tous là pour toi.
- Je peux vous demander une dernière faveur ?
- Tout ce que tu veux dit cette fois la mère de Nadia.
- Je veux que vous me fassiez prendre une douche et que vous défassiez mes tresses.
- D'accord !
- Nadia ? Tu veux connaître la suite de mon histoire ?
- Nous voulons tous la connaître s'il n'est pas tard.
- D'accord...

Flashback

PDV de Oumar

A suivre...!

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