Partie 16

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Partie 16

Les jours passent et se succèdent, l'ambiance était toujours la même dans le camp sauf que nos bourreaux ont exigé de nous que nous portions des grands voile pour toutes les femmes. Ça n'a jamais été mon fort mais je suis obligée de porter de peur d'être fouettée. Et oui, quand ils apprennent que tu as un comportement aussi suspect qu'il soit, ils ne cherchent même pas à comprendre que tu te fais déjà taper dessus. Les quelques jeunes garçons qu'ils ramènent sont forcés de travailler et aussi apprendre à manier les armes. Ils font tout pour manipuler le cerveau des uns et des autres en les incitant à la révolte. Avec Jamilou nous créons peu à peu une certaine relation dans la toute grande discrétion. Elle n'est pas amoureuse bien évidemment car mon cœur appartiendra toujours à l'amour de ma vie. C'est le seul réconfort que j'ai ici. Il m'aide à ne pas tomber dans la dépression même si c'est interdit et le comble c'est qu'ils prennent des jeunes petites filles pour les donner en mariage à des hommes du camp, ils s'en foutent qu'elle ait été dans un foyer lors de la capture ou pas. C'est triste mais cela est notre quotidien. Jamilou fait tout pour m'éviter ce comportement alors je fais tout ce qu'il me dit sans broncher afin de ne pas taper dans l'œil de certaines personnes. Il est de sortie depuis maintenant quelques jours. Quand je lui parle de leurs raisons qui ne sont pas du tout valable, il essaie toujours d'esquiver et parfois se fâche même contre moi. J'ai aussi créé un lien avec Rahma. C'est la fille qui s'occupe de nous toutes ici; c'est aussi elle que j'ai vu rentré dans une tente la dernière fois. Nous étions en cuisine et donc j'ai décidé de parler avec elle.

- Dis-moi, ça te plaît de vivre ici comme ça je veux dire ?
- Avons-nous le choix ?
- Toi tu l'as parce que je te vois sortir du camp et tu reviens comme tu veux !
- Tu ne peux pas comprendre mais j'avoue j'ai une place privilégiée ici.
- Je vois ! Mais qu'est-ce que tu fais dans la tente du grand chef chaque nuit ?
- Quoi ? Comment ? Demanda-t-elle tout en essayant d'esquiver le sujet.
- Je demande ce que tu fais...
- Shut tais-toi ! Je t'ai entendu mais tu ne dois plus parler de ça ici me chuchota-t-elle !
- Mais ?
- Tu tiens à ta vie ou pas ?
- Bien sûr que si !
- D'accord n'en parle plus je te le conseille.

Rahma me fit signe que quelqu'un pourrait nous écouter donc de faire très attention puis elle était sortie de la cuisine.

La nuit tombée, elle m'avait raconté toute son histoire de comment elle est arrivée ici et qu'avec le chef elle entreprend une relation discrète. Par relation j'ai compris qu'il y'avait le sexe qui prime.

- Tu n'es pas obligée de vivre ainsi tu sais ? S'il veut de toi pourquoi il ne t'épouse pas ? C'est du viol ce que tu suivis.
- Ce n'est pas comme si j'ai le choix.
- On a toujours le choix !
- C'est ce que tu penses mais ça n'est pas le cas.
- Qu'est-ce qu'il te fait ?
- ...
- Il t'oblige c'est ça ? Dis-je furtivement !
- S'il te plaît ! Laisses-tomber.
- Mais non ! Je ne peux pas laisser tomber, il n'a pas le droit de faire de toi un objet, tu n'en es point un tu sais ?
- Mais ?!
- Lèves-toi et suis-moi j'ai un mot à lui à ce chef !
- Non !
- Si ! Tu as peur de quoi ?
- Ne fais pas ça, tu risques de nous attirer des ennuis...
- Mais tu as peur de quoi ? C'est ton droit le plus absolu quand même.

J'allais sortir de notre tente suivi toujours de Rahma quand un homme grand de taille se mit devant moi sans faire de bruit ni rien.

- Qu'est-ce que...qu'est-ce que vous nous voulez ?
- Ce n'est pas vous que je cherche mais celle-là !
- Je suis là ! Dis Rahma en s'approchant de lui presqu'en titubant.
- Le chef a besoin de toi.
- D'accord, dis lui que j'arrive dans un instant.
- Non ! Il a dit maintenant.

Elle m'a regardé en me suppliant des yeux puis elle est partie. Il y'a un couvre feu dans le camp pour tous ceux qui ne sont pas mariés et les hommes et les femmes ne s'approchent pas, même pas un peu.

Le lendemain très tôt, elle était sur son lit. Ce qui m'a semblé bizarre. Ça n'est pas dans ses habitudes. C'est l'une des personnes qui se lève toujours très tôt chaque matin ici.

- Rahma ? Rahma ? Qu'est-ce que tu as ? Ça va ?

Pour réponse, elle m'a juste tourné le dos. Plus tard dans la journée, je l'ai croisé qui partait vers la cuisine et bizarrement elle ne m'a pas parlé, Rahma m'a juste tourné le dos une fois encore en prenant cette fois le soin de bien cacher son visage avec son voile. Elle marchait très rapidement et courrait même presque. Son comportement était suspect et bizarre. Je me demandais ce qui n'allait pas avec elle mais bon je ne vais pas lui parler sûrement c'est à cause de notre conversation.
Nous avons passé la journée ainsi jusqu'au soir où les autres étaient de retour y compris Jamilou. Ils ont ramené avec eux beaucoup d'autres jeunes, c'est triste mais c'est cela notre quotidien comme je l'ai dit. Il m'a fait signe de le rejoindre à notre lieu habituel. C'est un peu à l'abri du regard des uns et des autres.

- Tu m'as manqué !
- Comment s'est passé votre voyage ?
- Bien je dirai !
- Tu m'as promis que tu allais y réfléchir non ?
- Ne me parles pas de ça maintenant !
- Tu trouves que c'est une vie celle que vous menez ? Tu trouves normal le fait de nous priver de nos quotidien ? De nous priver de notre liberté ? Qu'est-ce que nous vous avons fait de mal ? Quel est selon vous notre péché ?
- Pas maintenant Bintou !
- Quand alors ? Vous gâchez la vie des uns et des autres laissez chacun vivre comme il l'entend ! Ce n'est pas à vous de décider du sort des qui que ce soit. Vous n'êtes qu'humain comme nous, Jamilou tu m'as promis que nous allons partir d'ici mais à ma plus grande surprise tu fais le contraire...

J'avais les larmes aux yeux en parlant car oui, il m'avait promis qu'il allait tout abandonner et nous faire quitter ce camp. J'allais en placer un mot quand sans rien comprendre beaucoup d'homme m'ont encerclé. Ils ne m'ont pas touché, ils m'ont juste fait signe de les suivre. Impuissant, Jamilou m'a juste regardé me faisant signe de les suivre. Ils m'ont amené dans un endroit sombre et m'ont ligoté les mains. J'ai commencé à paniquer et à crier.
Cette torture a durer 3jours. On ne me donnait que de l'eau. Comme il m'avait dit, ici c'est vraiment l'enfer. Ils ont attendu que je sois très affaibli puis le quatrième jour le même monsieur avec qui j'avais eu la conversation était venu me trouver.

- Alors on fait moins la maline maintenant ?
- Qu'est-ce que j'ai fait ? Dis-je très épuisée.
- Tu ne sais pas ?
- Non ! S'il vous plaît, je demande pardon.
- C'est trop tard car à cause de toi ma femme me désobéit.
- Votre femme ?
- Oui ! Entre !

Ma surprise fut grande en voyant Rahma venir. Elle s'approchait à pas de loup avec le visage décrivant un sentiment de peur. Il l'a tiré et elle manqua de tomber.

- Dis-lui !
- S'il te plaît, je te demande pardon.
- Pardon ? Tu avais voulu faire la dur avec moi non ? Et ben, tu vas subir le pire châtiment qui soit pour te montrer à quel point je commande ce camp.
- Ne la touches pas ! Criai-je en le voyant s'approcher dangereusement de Rahma. Il baissa son pantalon et mine de rien elle se mit à genoux les yeux larmoyants puis pris son gros engin dans sa bouche.

- Non ! Non ! Arrêtes ! Tu n'as pas le droit sale porc. Tu n'es qu'un imbéciles, tu n'es qu'un inconscient, laisses-la !

Il ne m'écoutait même pas et faisait sa sale besogne dans sa bouche. C'est donc parce que j'ai parlé à Rahma qu'elle subit tout cela ? Et moi donc ? Plus de 5min après, il la libéra enfin.

- Je voulais te montrer ce que je pouvais faire sur les autres et ça sera ton tour dans un instant. Hier alors que tu étais ici...

Il ordonna à Rahma d'ouvrir son dos pour me montrer.

- Alors que tu étais ici, elle a été fouetté pour un péché qu'elle n'a jamais commis. Tu sais pourquoi je ne t'ai pas fait encore vivre cela ? C'est parce que tout simplement tu me plais. Si la prochaine fois je te vois tourner autour d'un homme ou si tu essaies de dire des choses à quelqu'un ici qui va à l'encontre de mes décisions, je te jure que tu vas subir la pire des humiliations.
- Relâchez-moi ! S'il vous plaît, j'ai compris la leçon !

Il a prit la route de la sortie puis s'est retourné en me disant cette fois encore...

- Bienvenue en enfer...

A suivre !

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