Chapitre I

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Impatient, je tourne depuis des heures dans la salle d'attente de l'hôpital. Elle devrait être sortie depuis des heures... Je serai prêt à donner tout le peu d'argent que je possède pour la voir là maintenant. Si ça se trouve ils sont en train de la perdre et ils ne m'ont rien dit.

Je vais m'arracher les cheveux à la fin, ce n'est clairement plus possible, ça ne peut pas prendre autant de temps...

Je vais prendre un peu l'air. J'en ai besoin. Quoique, si ça se trouve ils vont m'appeler quand je ne serai pas là... Mais je vais devenir fou si je reste une minute de plus dans cette pièce bien trop blanche, tellement blanche que ça m'en brûlerait presque les yeux. Déterminé, je quitte enfin ce lieu oppressant, d'un pas décidé. Mais une fois dans le couloir, je comprends, je ne sais pas où aller... Le parking, ça me semble être une bonne idée. L'air y est frais.

Après avoir trouvé comment m'y rendre en suivant les affichages, j'y vais enfin. Je repense à elle, j'espère qu'elle va bien... J'ai envie de pleurer dès que je repense à son visage. Grâce à elle, j'ai pu aller de l'avant, oublier celle qui m'avait laissée, elle est devenue ma raison de me lever chaque matin, c'est mon petit rayon de soleil comme j'aime l'appeler.

Une fois dans le parking, je m'avance, lentement, jusqu'au bout du trottoir. Ma lèvre inférieure tremble. Je lui ai dit que j'étais fort et sans faille, mais ça, c'est probablement mon plus gros mensonge. Je laisse mes larmes couler le long de mes joues, si je la perds, ce serait très clairement la fin pour moi. Je repense à tous nos beaux moments, où elle riait aux éclats sans se soucier de ce qui allait lui arriver plus tard.

- T'as l'air bien triste, rit une voix.

Je tourne la tête de tous les côtés, personne. J'ai du rêver.

- Au sol.

Je baisse les yeux, et effectivement, il y a un homme, entièrement vêtu de noir, accroupi au sol, fumant tranquillement sa cigarette. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour ne pas le voir ou bien même sentir l'odeur. Ses doigts sont fins, comme ceux d'une femme, cet effet est probablement renforcé par le vernis noir sur ses ongles. Je trouve ses mains... magnifiques... Pourtant, je ne suis pas un fétichiste, mais je n'ai jamais vu d'aussi belles mains.

- T'en veux ? me demande-t-il en me tendant sa cigarette à la forme étrange sans pour autant me regarder.
- Je ne fume pas, et encore moins sur la même cigarette que quelqu'un.

Il me regarde, et je peux enfin voir son visage, des traits, extrêmement fins malgré une mâchoire carrée. Il est étranger, j'en suis sûr. Des cheveux blancs, blancs platines contrastants avec ses vêtements plus sombres que la nuit. Et ses yeux, bleus, qui pourraient me glacer sur place tant ils sont clairs. Son sourcil droit, qui lui est noir contrairement à ses cheveux, se hausse. Puis il rit, un rire lent, mais un vrai rire, juste un peu plus étrange que ceux que j'ai pu entendre, mais un peu plus mignon aussi.

- Où est-ce que t'as vu une cigarette ?

Mes yeux s'écarquillent. Ça explique son rire lent et déconnecté.

- C'est interdit par la loi vous savez.
- Et alors ? T'es policier ? Tu vas faire quoi ? M'emmener au poste ?

Il a raison, pour qui me suis-je pris ? Il fait ce qu'il veut de sa vie.

- Je suis pas défoncé hein, juste un peu gai. Allez viens t'asseoir avec moi, dit-il en s'asseyant sur la chaussée.

Je suis gêné, je veux refuser mais il me faut une excuse. Allez ce n'est pas grand chose, tu peux bien dire non gentiment. Il ne faut juste pas que je le brusque, j'ai lu quelque part qu'une personne sous l'emprise de la drogue pouvait être violente.

ParallèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant