La version de Grimm est moins dark que celle de l'auteur italien mais elle est quand même très loin de celle de disney!
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« Un homme riche avait une femme qui tomba malade ; et quand celle-ci sentit sa fin prochaine, elle appela à son chevet son unique fille et lui dit :
– Chère enfant, reste bonne et pieuse, et le bon Dieu t'aide- ra toujours, et moi, du haut du ciel, je te regarderai et te proté- gerai.
Puis elle ferma les yeux et mourut. La fillette se rendit cha- que jour sur la tombe de sa mère, pleura et resta bonne et pieuse. L'hiver venu, la neige recouvrit la tombe d'un tapis blanc. Mais au printemps, quand le soleil l'eut fait fondre, l'homme prit une autre femme.
La femme avait amené avec elle ses deux filles qui étaient jolies et blanches de visage, mais laides et noires de cœur. Alors de bien mauvais jours commencèrent pour la pauvre belle-fille.
Faut-il que cette petite oie reste avec nous dans la salle ? dirent-elles. Qui veut manger du pain, doit le gagner. Allez ouste, souillon !
Elles lui enlevèrent ses beaux habits, la vêtirent d'un vieux tablier gris et lui donnèrent des sabots de bois. « Voyez un peu la fière princesse, comme elle est accoutrée ! », s'écrièrent-elles en riant et elles la conduisirent à la cuisine. Alors il lui fallut faire du matin au soir de durs travaux, se lever bien avant le jour, porter de l'eau, allumer le feu, faire la cuisine et la lessive. En outre, les deux sœurs lui faisaient toutes les misères imagi- nables, se moquaient d'elle, lui renversaient les pois et les lentil les dans la cendre, de sorte qu'elle devait recommencer à les trier. Le soir, lorsqu'elle était épuisée de travail, elle ne se cou- chait pas dans un lit, mais devait s'étendre près du foyer dans les cendres. Et parce que cela lui donnait toujours un air pous- siéreux et sale, elles l'appelèrent « Cendrillon ».
Dessin de Walter Crane
Il arriva que le père voulut un jour se rendre à la foire ; il demanda à ses deux belles-filles ce qu'il devait leur rapporter.
– De beaux habits, dit l'une. – Des perles et des pierres précieuses, dit la seconde.
– Et toi, Cendrillon, demanda-t-il, que veux-tu ?
– Père, le premier rameau qui heurtera votre chapeau sur le chemin du retour, cueillez-le pour moi.
Il acheta donc de beaux habits, des perles et des pierres précieuses pour les deux sœurs, et, sur le chemin du retour, en traversant à cheval un vert bosquet, une branche de noisetier l'effleura et fit tomber son chapeau. Alors il cueillit le rameau et l'emporta. Arrivé à la maison, il donna à ses belles-filles ce qu'elles avaient souhaité et à Cendrillon le rameau de noisetier. Cendrillon le remercia, s'en alla sur la tombe de sa mère et y planta le rameau, en pleurant si fort que les larmes tombèrent dessus et l'arrosèrent. Il grandit cependant et devint un bel ar- bre. Cendrillon allait trois fois par jour pleurer et prier sous ses branches, et chaque fois un petit oiseau blanc venait se poser sur l'arbre. Quand elle exprimait un souhait, le petit oiseau lui lançait à terre ce quelle avait souhaité.
Or il arriva que le roi donna une fête qui devait durer trois jours et à laquelle furent invitées toutes les jolies filles du pays, afin que son fils pût se choisir une fiancée. Quand elles appri- rent qu'elles allaient aussi y assister, les deux sœurs furent tou- tes contentes ; elles appelèrent Cendrillon et lui dirent -
– Peigne nos cheveux, brosse nos souliers et ajuste les bou- cles, nous allons au château du roi pour la noce.
Cendrillon obéit, mais en pleurant, car elle aurait bien vou- lu les accompagner, et elle pria sa belle-mère de bien vouloir le lui permettre.
– Toi, Cendrillon, dit-elle, mais tu es pleine de poussière et de crasse, et tu veux aller à la noce ? Tu n'as ni habits, ni sou- liers, et tu veux aller danser ?
Mais comme Cendrillon ne cessait de la supplier, elle finit par lui dire :– J'ai renversé un plat de lentilles dans les cendres ; si dans deux heures tu les as de nouveau triées, tu pourras venir avec nous.
La jeune fille alla au jardin par la porte de derrière et appe- la :
« Petits pigeons dociles, petites tourterelles et vous tous les petits oiseaux du ciel, venez m'aider à trier les graines :
les bonnes dans le petit pot,
les mauvaises dans votre jabot. »
Alors deux pigeons blancs entrèrent par la fenêtre de la cui- sine, puis les tourterelles, et enfin, par nuées, tous les petits oi- seaux du ciel vinrent en voletant se poser autour des cendres. Et baissant leurs petites têtes, tous les pigeons commencèrent à picorer : pic, pic, pic, pic, et les autres s'y mirent aussi : pic, pic, pic, pic, et ils amassèrent toutes les bonnes graines dans le plat. Au bout d'une heure à peine, ils avaient déjà terminé et s'envo- lèrent tous de nouveau. Alors la jeune fille, toute joyeuse à l'idée qu'elle aurait maintenant la permission d'aller à la noce avec les autres, porta le plat à sa marâtre. Mais celle-ci lui dit :
– Non, Cendrillon, tu n'as pas d'habits et tu ne sais pas danser : on ne ferait que rire de toi.
Comme Cendrillon se mettait à pleurer, elle lui dit :
– Si tu peux, en une heure de temps, me trier des cendres deux grands plats de lentilles, tu nous accompagneras. – Car elle se disait qu'au grand jamais elle n'y parviendrait.
Quand elle eut jeté le contenu des deux plats de lentilles dans la cendre, la jeune fille alla dans le jardin par la porte de derrière et appela :
« Petits pigeons dociles, petites tourterelles et vous tous les petits oiseaux du ciel, venez m'aider à trier les graines :
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Les véritables contes de grimm
Não FicçãoLes contes de fées, on a tous baigné dedans à un moment, surtout à travers Disney et ses jolies couleurs, mais qu'en est-il vraiment ? Avec un Happy Endings à chaque fois, chez Mickey tout le monde est heureux. Mais les vrais contes d'où sont tirés...