Prologue - Le cratère

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Hello! Les deux trois premiers chapitres de GROUND ZERO ont été modifiés et sont disponibles dans leur version finale. Le roman complet est disponible en Kindle sur Amazon !


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    Prologue


    L'an sept du Nouvel Ordre.


    Le jour sel evait sur le taudis, les ruines de la métropole qui s'élevait jadis entre deux collines jumelles. La quasi-totalité de la cité avait été réduite en cendre lors des bombardements survenus sept ans auparavant. La bombe qui avait signée la fin de la guerre avait formé un gigantesque cratère dans lequel s'entassait à présents les survivants. Les bâtiments écroulés et la terre ouverte par endroit avait soulevée un nuage de poussière qui stagnait depuis lors au-dessus de la ville, apportant avec lui tout un tas de maladies respiratoires et retombées radioactives. Les morts qui marchent, voilà le surnoms qu'on donnait aux survivants estropiés, rafistolés avec des morceaux de métal, des membres mécaniques pour remplacer ceux qu'ils avaient perdu. La plupart de ces pauvres âmes ne verraient pas leurs trentièmes anniversaires,et c'était faire preuve d'optimisme d'estimer qu'ils vivraient jusque là.

     Wynson descendit du 4x4 noir floqué de parts-bœufs presque disproportionnés à l'avant et l'arrière. Il s'approcha du bord de la falaise abrupte, à quelques pas du vide immense. Il devait y avoir soixante-dix mètres de dénivelé. Le tissu noir de sa cape se soulevait parfois porté par les bourrasques avant de retomber sur ses bottes. Elle était brodée d'une croix blanche dans le dos, semblable à celle en métal pendue à son cou,signe de sa fonction acquise sans qu'on lui laisse le choix :répandre la bonne parole du nouveau livre de foi.   Wynson portait un masque pour le préserver de la lumière blanche du soleil et de l'air corrosif. En contrebas on devinait les silhouettes branlantes et fragiles des quelques bâtiments miraculés.Autour de ces vestiges, témoins d'un passé révolu, s'étendait un gigantesque bidonville, un camp de réfugiés (soit disant) éphémère qui était là depuis sept longues années, autant dire une éternité avec ces conditions de vie plus que précaires. Cependant, la vie avait peu à peu reprit le dessus, les réfugiés abandonnés par le gouvernement et l'armée s'étaient organisés. Il y avait à présent de l'eau et de l'électricité dans cette jungle de tôle.On distinguait depuis les hauteurs quelques artères principales lorsque le vent dissipait le brouillard et la poussière qui siégeaient dans un ciel toujours gris.

     Wynson avait entendu parler d'un centre médicale tenu par d'anciens médecins militaires. Ils acceptaient dese délester de quelques précieuses pilules en échange d'un peu de bonne volonté et de chaleur humaine.Les jeunes et les moins jeunes étaient prêts à tout pour obtenir des soins médicaux, même aux plus basses besognes. La dignité et l'ego appartenaient à l'ancien monde et n'avaient plus leur place dans cette nouvelle vie.

     L'homme contempla, amer, les ruines d'un monde que les hommes avaient mené à sa perte.Il remonta dans la voiture qui le conduisit aux abords du cratère,jusqu'à un bâtiment neuf. Un bloc de béton brut posé au milieu des gravats, simple mais fonctionnel, à l'écart des taudis. C'était un complexe militaire occupé par quelques centaines de soldats, et les dirigeants du district de Ground Zero, des hommes en noir serviteurs du Nouvel Ordre.

     Le complexe était bien gardé. Des soldats étaient postés de part et d'autres du bâtiment, ils patrouillaient et surveillaient l'avancée des travaux de construction d'un mur d'enceinte qui avait été décidé après une attaque survenue quelques semaines plus tôt.

     L'armée, ou plutôt ses hauts gradés restés à l'abri des bombardements, n'étaient sortis de leur bunker après la guerre que pour asseoir leur nouvelle autorité sur les cendres de la civilisation moderne, où tout était à refaire. Wynson passa devant la chapelle accolée au bâtiment,une construction moderne surplombée d'une croix imposante qui jetait une ombre menaçante sur les bidonvilles en contrebas, il passa devant sans daigner lever les yeux vers cette dernière.

***

     Orkas était plongé dans son travail. Il s'occupait du chien mécanique d'un gamin, le robot avait vu des jours meilleurs. Il ne travaillait pas gratuitement, du moins c'était la règle de la maison. Mais,bien souvent les plaintes des malheureux ou les larmes des enfants avaient raison de sa volonté. Il ne pouvait pas laisser le peu de joie qu'il restait à cet enfant être annexé par le désespoir ambiant. Il s'en sortait mieux que la plupart des gens, son atelier lui permettait de mettre de quoi manger sur la table et malgré la guerre, il avait conservé la majeur partie de son corps d'origine.Il avait perdu sa main gauche et une partie de sa jambe droite.C'était même lui qui se les était greffé avec l'aide son ami médecin dans une volonté désespérée de survivre au cataclysme.

    Orkas soupira. Il tira une latte sur la cigarette coincée entre ses lèvres gercées. Sept ans. Sept ans de cette vie morne et sans valeur. Pourtant il y avait encore des enfants qui naissaient. Comment les parents pouvaient-ils être assez inconscient pour vouloir élever un enfant dans ce monde en ruine ?La faim et la maladie, voilà ce qui attendait les nouveaux venus, et la plupart ne passeraient pas leur premier anniversaire.Après avoir rendu le chien robot réparé à son propriétaire, le jeune homme décida de partir à la recherche de matériaux de récupération pour réparer ce que les habitants lui confiaient.

    Il n'était pas loin de la caserne lorsque une fusillade éclata. Des voix d'enfants s'élevèrent avant de retomber aussitôt. Le mécano gravit la butte de la décharge dans laquelle il se trouvait et observa la caserne. Ces raclures de soldats tenaient des enfants enjoue. Des enfants ! Le plus âgé ne devait même pas voir douze ans. Ce spectacle plongea Orkas dans une colère noire. Il empoigna la crosse de son arme qu'il portait à la ceinture, souvenir de la guerre, visa la tête et pressa la détente.


La version complète du roman est disponible sur Amazon en Kindle (et bientôt en version imprimé)

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La version complète du roman est disponible sur Amazon en Kindle (et bientôt en version imprimé). ^^

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