La même question revenait sans cesse dans l'esprit d'Orkas.Qu'allait-il advenir de lui ? La corde, ou le bûcher? Peloton d'exécution peut-être ? Il s'accorda sur le fait qu'il préférerait une balle dans la nuque, une mort propre, nette et rapide.
Plus les minutes passaient, plus l'inquiétude grandissait, comme un boule au fond de son estomac. Cette fois il ne s'en sortirait pas. Orkas avait à maintes reprises défier les autorités et flirté avec la mort. Il en portait encore quelques stigmates. Aujourd'hui il n'était pas sûr de rentrer chez lui, pas sûr de revoir son cher Ladère. Le pauvre, lui qui se faisait déjà un sang d'encre au moindre de ses retards...
Le jeune homme se recroquevilla sur lui-même dans un coin de sa cellule. Il remonta ses jambes contre son torses et posa son front sur ses genoux comme pour se faire plus petit, se rendre invisible. L'homme au masque noir n'était pas comme les autres, c'était évident Il émanait de lui quelques chose qui faisait se dresser les poils d'Orkas sur ses bras. Que cachait son masque ? Sans doute le visage d'un tueur froid.
Un écho sortit Orkas de ses pensées, un son qui se répéta et semblait se rapprocher au fur et à mesure des secondes. Des pas. Les semelles de Wynson claquaient sur le sol en béton brut. Quand on parlait du loup. L'homme en noir s'arrêta devant la cellule. Un néon suspendu au plafond projeta l'ombre de sa silhouette imposante su rOrkas, marquant d'autant plus le fossé de pouvoir qui les séparait.Sa volonté de se faire oublier fut balayée par la colère au moment où Orkas posa les yeux sur son geôlier. Il bondit depuis son petit coin de mur et se précipita sur les barreaux. Le néon qui éclairait l'homme par l'arrière sculptait des angles sur son visage,l'empêchant de distinguer correctement ses traits. Il parvint néanmoins avec un peu d'effort à discerner quelque chose. Du métal. Il n'avait jamais rien vu de tel !
La passion d'Orkas pour la ferraille et les améliorations corporelles l'emporta sur son étonnement et sa colère, juste le temps de son inspection. L'œil acéré du jeune homme détailla ce faciès incrusté de métal,plissant les yeux comme si cela l'aiderait à y voir plus clair et saisir tous les détails de son anatomie.
« ...Tu es téméraire. » Les derniers mots de Wynson ramenèrent Orkas àl a réalité.
Il savait que l'homme avait dit bien plus de choses, mais impossible de remettre les syllabes en ordres dans son esprit. Il avait été trop occupé à penser à ce corps qui devait regorger de tout un tas de rouages et et d'engrenages complexes à bricoler. La mécanique c'était son dada.
« Et alors ? » Quoi que l'homme ai pu dire, ça ne l'intéressait pas. Il ne voulait rien avoir à faire avec ce type et surtout pas après l'épisode de la matinée. Alors lorsqu'il l'entendit s'excuser et parler de ces pauvres gosses, le sang d'Orkas ne fit qu'un tour. Il darda son bras de métal à travers les barreaux en tenta d'agripper la cape de l'homme en noir. Les yeux révulsés de colère et les mâchoires si serrées que son muscle mastoïdien se dessinait sous la peau de son cou. Wynson fit un pas en arrière pour éviter sa main. Ses paroles avaient rebondies sur le prisonnier comme les balles sur son corps de métal. « Ne parle pas d'eux! » Gronda Orkas en agitant son bras entre les barreaux comme la patte d'une fauve enragé. « Ne parle pas d'eux. Tes hommes les ont tué. » La colère dans sa voix se changea en sanglot.
Après tout ce temps, il pensait qu'il s'était fait à tout cela. La mort omniprésente, la violence, la lois du plus fort. Mais il ne pouvait pas accepter, c'était plus fort que lui. Il n'y avait que les monstres et les fous pour accepter et se complaire dans un monde comme celui-ci. Quoi que puisse en en penser le rat de taudis, l'homme en noir ne faisait partie d'aucune de ces deux catégories.
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Ground Zero (MxM)
Ficțiune științifico-fantasticăL'ex commandant Keith Wynson sort d'un sommeil qui a duré sept ans. Le monde qu'il connaissait n'existe plus. L'ancienne capitale n'est plus qu'un amas de ruines rebaptisée GROUND ZERO par les rescapés de la guerre qui a ravagé le monde. Il a revêtu...