Sentiments sur papier

J'ai eu un rêve...(3)

Je dormais éveillée.

À ce moment, j'étais capable de voir ma chambre sur le côté gauche. Je reconnus mon meuble de bois uni, ma garde-robe, ma porte. Comme je dors toujours la porte fermée, il me fut inhabituel de voir celle-ci s'entrouvrir. La lumière de la cuisine encore allumée s'engouffrait en petits rayons dans la pièce.

Évidemment, la peur commença à se manifester. Qui était là? Ma mère? Non, à cette heure, elle dormait déjà. Mon beau-père? Je l'entendais rire avec ses amis au sous-sol.

Qui que ce fut, il entra par effraction dans un lieu sacré, refermant la porte avec l'adresse d'un assassin. Je voyais pourtant encore la lumière passer en dessous de la porte, dessinant les contours de cet homme dont je ne connaissais l'identité.

Il s'approcha de moi à pas feutrés, sachant très bien que ma chambre se situait juste au dessus du sous-sol où se trouvait le reste des invités.
Je n'eus aucun droit de bouger pour une quelconque raison. Ma pensée ne fut pas assez aiguisée pour trouver une hypothèse, elle était plutôt concentrée a trouver qui était mon voleur.
Voleur? Non. Quoi qu'il eut essayé de voler, ce n'était certainement pas de l'argent.

Il souleva ma couette, dévoilant mes piètres vêtements, ceux que j'utilise comme pyjamas lorsque trop vieux. Il constata rapidement de l'habillement léger que je portais et commença à balader ses mains un peu partout sur mon corps. Seigneur! Allait-il me violer? Hélas, je ne pouvais bouger, je ne pouvais crier.
Il passa une main sous mon chandail, tâtant tout ce qu'il pouvait trouver et, avec l'autre, commença à descendre le long de mon abdomen...

Cette fois, s'en fut trop. L'adrénaline poussée à fond, j'empoigna l'homme à la gorge, l'étranglant de toutes mes forces. L'incapacité de crier s'était dissipée, alors j'en profita pour vider mes poumons.

Je ne sais plus ce qui s'est passé, mais le lendemain matin, lorsque je me suis réveillée, ma couette était toujours déplacée et ma porte ouverte.