J'ai eu un rêve...

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« S'il te plait, va au moins la voir, m'implora mon père. Nous ne pouvons perdre ce site, il regorge d'histoire. »

Cette voix retentit dans mon esprit alors que je refermais la porte de mon casier. L'université me prenait déjà tout mon temps, d'autant plus que je n'avais pas besoin d'une maison. Encore moins au milieu de nulle part. La curiosité me poussa pourtant a jeter un oeil à l'horaire d'autobus afin de voir si j'avais la possibilité d'atteindre même la place. Puis, mon calendrier. Étrangement, je trouvai une date exactement cette semaine.
Cette journée, le bus fut vide. Lorsque j'en descendis, je me retrouvai droit devant le bâtiment.
La maison était gigantesque et pourtant, semblait tomber en ruine.
J'ouvrai la porte sans difficulté, omettant l'utilisation d'une clé.
Le bois du cadrage peinturé en vert olive avait pourri avec le temps et la peinture s'écaillait, tellement que l'on pouvait l'éplucher. L'intérieur était surtout rempli de poussière, et le style victorien me fit presque penser au couloir du purgatoire. Je trébuchai plusieurs fois sur des morceaux de chandeliers qui étaient tombés du plafond avant d'atteindre une porte gardée de deux gargouilles. Celles-ci semblaient avoir été entretenues, ainsi que la porte qui avait l'air d'avoir été cirée. Le tout contrastait avec la décrépitude du reste de la maison. Je sortis mon téléphone avec l'intention de ramener des photos à mes amies. Clic! Clic!
Lorsque je regardai la porte a nouveau, des ombres apparurent. C'était la silhouette de trois hommes pendus. L'un était jeté vers l'arrière, l'autre vers l'avant et le troisième semblait s'apprêter a faire l'acte. Sortant de ma bouche, un cri retentit, voulant arrêter cet action dont la cause fut inconnue.

Je clignait des yeux, puis me rendis compte que c'était un rêve. Toujours entre la frontière du songe et celle de l'éveil, il ne me fallut que quelques instants avant de me lever pour aller à l'université.

Sur le chemin, je fonça droit dans un homme par mégarde.

« Désolée », dis-je en fixant ses vêtements inhabituels.

L'homme me regarda d'abord avec un air sévère, puis immédiatement arbora un sourire.

« Allons, très chère, ne vous excusez point, c'est bien grâce à vous que je suis toujours en vie. »

De la surprise se dégagea de mon être alors que la nervosité s'empara de ma tête.

« D'ailleurs, » poursuivit il, « pourriez-vous revenir chez nous? Votre visite fut franchement agréable, quoique surprenante »

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