typhon

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Flashback

-Agathe, ma chérie. Viens me voir.

Ces paroles avaient retenti des escaliers et m'étaient adressé. Je finissais la dernière page de mon livre et je répondais d'un ton élevé de sorte à ce qu'elle m'entende.

-J'arrive maman.

Je descendais promptement les escaliers qui me séparait du salon et découvrais à l'intérieur un homme d'environ 40 ans, si j'en croyais mon raisonnement, accompagné de ma génitrice. Ils me fixaient tous deux.

-Bonjour, dis-je.

L'homme ne tarda pas à me le renvoyer et me tendit en prime sa main, que je serrai naïvement, ignorante de son identité.

-C'est Pascal, ajouta ma mère

Je hochai la tête pour lui confirmer qu'elle pouvait continuer, et qu'elle avait toute mon intention.

-C'est.. un ami.

-Le ton qu'avait pris ma mère traduisait son incertitude.

-Je ne l'ai jamais vu, répondis-je

L'homme se décida à prendre la parole.

-Pour être honnête, ta mère non plus ne m'a pas beaucoup vu ces derniers temps tu sais. J'étais.. Occupé, on va dire.

Ma mère lui jeta un coup d'œil, qui d'après moi avait tout l'air de vouloir dire "merci". Il lui jeta à son tour un coup d'œil, " Pas de problème". Et moi dans tous ça, je n'avais aucun coup d'œil à jeté, aucune vrai explication, je ne savais pas si je devais les croire ni même pourquoi je devais les croire. Je ne savais rien de tous ça, en revanche ce dont j'étais sûre, c'est que ça ne m'inspirais rien de bon.

Fin du flashback.


-Oh non, j'ai encore oublié c'est ça?

-On dirait bien. Je m'avançais vers le hall de la maison laissant derrière moi Pascal qui tenait fermement la porte un air de culpabilité sur le visage. Je suis montée dans ma chambre et c'est seulement après 20 bonnes secondes que j'ai entendu la porte se refermer.

Le reste de la soirée se passa dans le calme, je restai dans ma chambre sans même descendre quand une voix m'appela pour me dire que le repas était près.

Je me sentais si seul, si incomprise. Je pourrais être entourée de milliers, de millions de milliards de personnes, je sais que cette solitude ne me quitterais pas. L'attention pourrait alors être braqué sur moi, je ne suis même pas sur que j'aurais pu regarder un de tout ces visages dans les yeux. Et malgré mon envie de faire des efforts, c'est comme si une force extérieur et intérieur  m'en empêchait. J'étais prise au piège dans mon propre corps, dans ma propre tête. Pourquoi est-ce que mon cerveau ne tournait pas comme eux? Pourquoi je ne me préoccuperais pas de savoir ce que je porterais demain? Et pourquoi même en effectuant des tâches que tout le monde effectue, j'avais toujours des pensées autres? ARRETE DE PENSER. LAISSE MOI JUSTE RESPIRER. MEME UNE MINUTE. TAIS TOI.

Cette voix dans ma tête, c'est comme si elle n'allais jamais disparaître. C'est comme si elle essayée de sortir de mon corps à tel point qu'elle m'étouffais. C'est comme si j'avais l'impression de mourir chaque jour de mon existence. Et parfois c'est comme si j'étais déjà morte.

Un bruit venant de la porte me tira immédiatement de mes pensées. Une tête dépassa de mon encadrement de porte.

-Excuse moi, j'ai frappé.

J'aurais voulu dire "Frapper est la première étape, la deuxième est d'attendre que la personne dise de rentrer". Mais premièrement je ne suis pas sur qu'il l'aurait prit avec humour vu que ma tête ne daigne jamais arborer une autre expression faciale que la mélancolie et deuxièmement je n'avais pas la force de faire une phrase aussi longue. Alors j'ai juste attendu qu'il brise le silence après s'être rendu compte que je ne réagirais pas à ses paroles.

-Tu n'est pas venu mangé. J'ai quand même laissé ton assiette sur la table au cas ou tu changes d'avis.

Silence.

Il a soufflé, d'un souffle remplis de compassion tout en affichant un visage de compassion également. Réticent, il s'est approché de mon lit est à juger bon de s'assoir dessus. Je n'aimais pas la tournure que cette "conversation" prenait. Je voyais bien que je serai obligé de décrocher ne serait-ce qu'un mot pour le faire partir mais en attendant que je me décide à parler, j'allais devoir encore une fois subir ces paroles pleine de culpabilité, et l'écouter parler de moi comme si j'étais l'ado la plus dépressif et sans vie de la planète entière. Et ça ne m'amusais pas plus que lui, alors autant s'épargner une perte de temps des deux côtés et regagner nos chambres respectives.

J'ai tourné le dos, j'étais maintenant allongé face à ma fenêtre. Regarder le paysage me détendait et je me forçais à me concentrer sur le panorama pour ne pas entendre ce qu'il jugeait bon de me répéter. Mais c'est comme si mon cerveau aimé l'entendre et j'assimilais automatiquement tous ces mots dans une partie de mon esprit.

-Je ne sais plus ce que je dois faire Agathe. Vraiment, je suis perdu.

Silence

-Tu pourrais au moins me regarder. Me montrer que tu m'écoutes, que je ne suis pas seul dans cette histoire à essayer que tu t'en sortes.

Silence

-Tu as des problèmes à l'école?

Si tu savais

-Avec des copines? Un copain?

Je n'ai rien de tout ça.

-Il faut que tu me parles, je ne peux pas le savoir.

On ne peut rien savoir quand on choisit de ne pas s'y intéresser.

-Écoutes, je suis sûr que tu as besoin d'évacuer, de te confier. Je suis là. Tu le sais, tu peux compter sur moi. N'importe quand.

Comme je peux compter sur toi pour venir me chercher au lycée.

-Bon.. Je te laisse alors. Parle moi Agathe, sinon je serais forcé de prendre un rendez vous chez ta proviseur.

Comme si ça allait changer les choses.

J'ai senti le lit bouger et j'ai aperçu son ombre se dirigeait vers la porte . Avant de partir, il a tourné son regard vers le lit ou j'étais allongé. Je sentais que son expression de tristesse n'avait pas quitté son visage. Le malaise dans la pièce était palpable. J'ai entendu la porte grincé puis juste avant qu'elle se ferme, il a murmuré "Bonne nuit".





Pluie et ouraganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant