Chapitre 1 : Jane

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La pluie tombait de plein fouet sur la route. Alors que les premiers lampadaires s'allumaient, une voiture d'occasion traversa ce dédale sombre, illuminant les trottoirs de ses phares. La conductrice était seule dans sa voiture, regardant à travers la faible vue que lui offrait son véhicule.

La jeune femme répondait au nom de Jane, du moins ce qu'on lui avait attribué, en tournant la tête vers sa fenêtre elle vu justement le lieu d'attribution. Un hôpital, dont elle se souvenait du teint pâle et morne, des murs trop blancs, l'odeur de désinfectant qui agressait son odorat. Elle se rappela aussi de ce bruit incessant de son encéphalogramme, cassant chaque silence.

Elle se concentra de nouveau sur la route, bientôt arrivée à sa destination. Jane alluma son clignotant pour sortir de la route et parvenir au parking, où elle se gara entre deux voitures trop chères pour ce mauvais temps.

La jeune femme ouvrit sa portière et glissa un parapluie d'un noir mat, se confondant dans l'épaisseur ébène de la nuit. L'odeur du béton mouillé parvenu jusqu'à ses narines, elle déposa une première jambe en dehors, laissant ses escarpins noirs toucher l'eau gisant au sol. Jane avait des cheveux de couleur praliné, ce qui fit ressortir de grands yeux hazels pétillants. Elle était délicatement maquillée d'un peu de mascara et d'une fine couche de rouge à lèvre ; ce dernier se rapportait à sa robe, d'une couleur rouge flamboyant, ouverte dans le dos. C'était une femme de petite taille, mais elle dégageait une assurance permettant d'oublier ce détail.

Le parking était vide, les personnes ayant pris soin de se réfugier au plus vite au gala avec cette orage. Jane parvenu devant le portail d'une grande villa, deux videurs se tenaient sur les côtés, avec une toiture improvisée au-dessus d'eux. Elle leur montra son invitation et pénétra dans le jardin. Ce dernier était en réalité peu visible, la pluie et la nuit cachant le moindre détail de ce coin de verdure. Elle put tout de même entre-apercevoir quelques statues sur son chemin.

La jeune femme arriva devant des escaliers en marbre donnant directement sur une grande porte. N'attendant pas plus longtemps, elle entreprit de les monter, et manqua de tomber tant les escarpins n'étaient pas pratique pour des marches mouillées.

Elle passa la grande porte, à l'intérieur, mélange d'ancien et de moderne ; de grands lustres scintillants parcouraient le plafond, haut de quelques mètres. Les tables étaient affublées de leurs nappes argentés et vaisselles en porcelaine. En réalité la vue était grandiose mais très peu surprenante : c'était bel et bien la villa d'une famille suffisamment riche pour acheter toute une région.

Un serveur venu lui proposer quelques amuses bouches, Jane refusa ayant grignoté avant de venir, mais se dirigea néanmoins vers le bar ; celui-ci était reculé dans un coin sombre, visiblement pour séparer les ivrognes des sobres. Elle s'assit sur un tabouret, puis interpella la barmaid. Après une courte réflexion elle commanda sa mixture symbolique, un mélange d'alcool de noix de coco et d'un soda bien trop sucré. La barmaid émit une grimace de dégoût mais lui servit tout de même.

La jeune femme aux yeux hazels parcouru l'endroit de son regard ; à côté du bar se trouvait une arche, cette dernière donnait directement sur le grand hall, tapis rouge, lustre flamboyant, tout était là pour que les convives puissent danser parmi les étoiles.

Devant la piste de danse se tenait une estrade affublée d'un micro. Les couleurs de la région d'Arroise étaient disposés de manière réfléchie aux alentours. Enfin, quelques écrans passés le même film en boucle, présentant la famille Edward tout en n'omettant pas d'en faire ses louanges.

Jane parcourait chaque invité du regard, et en aperçu un qui s'approchait d'elle. Ce jeune homme, aux allures athlétiques, dégageait une fierté splendide. Ses courts cheveux blonds cendrés s'accordaient sur un ton léger avec ses yeux gris.

Les gardiens de la véritéWhere stories live. Discover now