My new folks

Chapitre 16 - Départ

Ses yeux bleus pétillent dans la nuit. Sa bouche luit encore de nos baisers passés. Je la vois esquisser un sourire, et je sais que je suis perdue. Ce que je redoutais arrive. Je tombe pour elle, je ne peux empêcher la chute, même si je sais qu'elle sera mortelle. Et c'est fatalement délicieux.

-       A quoi tu penses ?

Sa voix me sort immédiatement de mes pensées. Je lui souris tendrement.

-       Tu veux la version honnête ou la version dragueuse ringarde ?

-       La version honnête, mais je suis curieuse, alors la version dragueuse d'abord ?

-       Je pense à ton beau petit fessier bébé ...

Elle éclate de rire et ce son cristallin vibre dans tout mon corps. Un frisson me parcourt et je ne peux empêcher un sourire d'éclaircir mon visage.

-       Sérieusement ... Je ne regrette pas du tout ce qu'il vient de se passer, même si ça me rend triste.

-       Pourquoi ?

-       Tu sais pourquoi ...

-       Dis-moi. S'il te plait.

-       Tu vas finir par repartir chez toi, et tu vas reprendre ta folle vie. Et moi je vais rester là, et ma vie ne changera pas. Sauf que j'aurais toujours le souvenir de cette nuit ancré en moi.

Elle ne répond rien mais me regarde avec une intensité sans égale. Elle sait qu'il n'y a rien à répondre. J'ai raison, les choses vont se passer exactement de cette manière, il n'y a aucun avenir pour nous deux. Je baisse les yeux sur la silhouette de son corps, que je trouve magnifique, d'une beauté à couper le souffle. Il n'est pas parfait, aucun corps ne l'est. Mais il l'est à mes yeux. Je caresse doucement ses hanches du bout des doigts lorsque j'ose poser une question que je redoute :

-       Il se passe quelque chose entre toi et Liam ? Enfin je veux dire, si je te plaisais, pourquoi tu as été vers lui ?

-       Parce que tu me plaisais justement. Je te l'ai dit, je n'ai jamais ressenti ce que je ressens pour toi, j'ai eu peur. Donc j'ai fait la seule chose que je connais, j'ai fui et je me suis jetée sur la facilité.

-       Mais tu es quand même venue à moi ensuite ...

-       Quand j'étais avec lui, je ne voyais que toi dans ma tête, c'était plus fort que moi.

-       C'est que tu peux être sentimentale finalement ...

-       Moi, sentimentale ? C'est ton fessier que j'avais dans la tête, bébé !

J'explose de rire instantanément.

-       Eleanor Stanford, capable de faire de l'humour ? Je ne l'aurais jamais cru !

Elle arbore un air outré et me frappe le bras, qu'elle embrasse juste après, comme pour se faire pardonner. Je souris et attire son visage au mien. Je la regarde quelques secondes dans les yeux, comme pour sonder son âme, puis je l'embrasse aussi tendrement que me le permet mon état.

***

Je suis dans ma baignoire, profitant sereinement de ce moment de relaxation. Mes yeux sont fermés et je sens mon sourire incapable de s'effacer de mon visage. Je repense à cette nuit magique, ces mots teintés de sincérité que nous avons échangés. Elle était partie peu de temps après que nous ayons fait l'amour une énième fois et je n'avais qu'une hâte, c'était de la retrouver.

Je sors finalement de mon bain et enfile mon peignoir. La pièce est chaude et humide, et me procure une sensation de bien-être ultime. J'en sors finalement pour retrouver ma chambre. Les draps sont toujours défaits, témoins impudiques des derniers évènements. Je souris malicieusement, et rougis malgré tout de ma ferveur passée.