My new folks

Chapitre 22 - Anniversaire (Partie 2)

Une petite pluie fine avait commencé à tomber alors que la nuit était déjà bien présente et que je m'enfonçais dans ses ténèbres. Je sens des fines gouttelettes se perdre dans mes cheveux attachés, commençant à créer une pellicule de rosée sur le sommet de ma tête. Je marche un peu plus vite, gênée par cette fraîcheur soudaine, bien que l'angoisse qui me comprime la poitrine m'empêche de courir.

Je ne sais pas où je vais, j'avance aveuglément dans la pénombre ambiante. Soudain, un reflet attire mon attention. Je m'arrête et constate que mes pas m'ont conduite devant l'étang précédemment visité. Je tourne la tête vers la gauche et pars m'abriter sous le belvédère qui m'avait intriguée plus tôt.

Je m'assieds sur le banc et enfonce la tête dans mes mains. J'essaie de reprendre mon souffle, du mieux que je peux. J'expire, j'inspire, j'expire, j'inspire. Je fais cet exercice une bonne dizaine de fois, jusqu'à ce que ma tête commence à tourner à force d'hyper ventiler. Je lutte contre moi-même, contre ces émotions trop fortes, contre mes démons qui ressurgissent, contre les idées noires qui m'assaillent. Je n'avais plus fait de crise d'angoisse aussi forte depuis un bon moment. J'y avais été confrontée il y a quelques années de cela, les crises de panique m'avaient gâché la vie pendant près d'un an.

Je suis encore en train de lutter contre moi-même, tentant de reprendre ma respiration, lorsque j'entends des pas sur ma droite.

- Je suis désolée Emma, je ne voulais pas te faire fuir.

Mais aucun son ne parvient à sortir de ma bouche. La tête me tourne et m'oblige à fermer les yeux et à baisser la tête. J'essaie de me concentrer, et la présence de la blonde n'arrange rien à la situation.

- Emma ? Reprend-elle, tu vas bien ?

Elle paraît maintenant alarmée et s'avance précipitamment vers moi. Je la sens s'agenouiller alors que des fourmis apparaissent dans mes membres. Elle attrape l'une de mes mains et remonte mon visage vers le sien. Mais je ne parviens toujours pas à ouvrir les yeux.

- Dis-moi ce qu'il t'arrive s'il te plaît, qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ?

Je parviens tout juste à desserrer les dents pour lui répondre :

- M'allonger ... T'inquiètes ... Laisse-moi ...

- Je ne vais pas te laisser toute seule dans cet état, c'est mal me connaître.

Je me laisse faire lorsqu'elle m'aide à m'allonger sur le banc. Je suis maintenant sur le dos, les yeux toujours fermés mais plus aussi crispés. Je sens ma respiration se calmer et redevenir à peu près normale au fil des minutes qui passent. Je ne sais pas combien de temps s'écoule, mais Eleanor reste à mes côtés, me tenant toujours la main, d'une patience à toute épreuve.

Au bout de ce qui me paraît une éternité, j'entrouvre finalement les yeux, un mal de crâne atroce me barre le front. Mon regard se pose instantanément sur le visage de la belle blonde, qui s'illumine d'un sourire en me voyant.

- Ça va mieux ?

- Je crois ... Lui réponds-je dans un souffle.

Je me relève doucement, profitant de l'appui de la blonde pour palier à mon manque de force.

- Tu vas me dire maintenant ce que tu as ?

Je m'assois un peu plus confortablement, et me masse doucement les tempes à l'aide de mes deux mains.

- Je suis désolée de t'avoir fait peur, c'était juste une crise d'angoisse.

- Juste une crise d'angoisse ? Tu étais physiquement très mal !