Charly est assis sur son lit, en face de la télévision, c'est la chaîne parlementaire. Il aime bien avoir un bruit de fond ici, ça le rassure même s'il ne regarde pas vraiment. C'est surtout des vieux qui gueulent. Il etire ses jambes et se relève, attrape du bout des doigts le briquet qui traîne sur la table basse, rallume son pet. A travers la fenêtre de ma baie vitrée, il peut voir l'allée gravillonnée qui mène jusqu'à l'entrée, et donc, Camille arriver d'un moment à l'autre. Elle ne va pas tarder de toute façon. Il est impatient, comme un petit garçon le soir de noël. Le shit l'aide cependant à se canaliser, et il essaye de ne pas trop penser à elle. Des vêtements trainent dans un coin de la chambre, il devrait faire une lessive. Demain, il pourrait faire la grasse matinée, mais la jeunette doit partir pour 10h, elle a maths. Depuis qu'ils se fréquentent, il n'a pas pu s'empêcher de mémoriser son emploi du temps, et parfois dans la journée, quand il travaille, il se surprend à penser à cette drôle de gamine, probablement en train de rêvasser en philo. Elle surgit enfin à travers les rideaux, et il sourit. Toujours cette silhouette frêle, perchée dans ses boots en cuir trop grandes, cette veste trop déchirée pour tenir chaud et ses cheveux violets délavées. Ses racines blondes sont apparentes, c'est de mauvais goût. En plus, il n'aime pas les filles aux colorations. De base, c'est les brunettes son truc, mais Camille est spéciale. Peut-être que c'est son sourire, ou la façon dont elle crie quand elle jouit. Il ne sait pas trop, mais il l'aime bien, cette gamine. Il a laissé la porte ouverte, comme d'habitude, et elle ne toque pas pour rentrer.
-Salut.
-Salut.
Elle dépose son sac à dos par terre, retire ses chaussures et les envoyer bouler dans un coin.
-Hey, fais gaffe.
-C'est le bordel ici de toute façon. Decalle-toi.
Sans protester, il lui fait une place dans le lit et elle s'accapare directement toute la couette. Il se rend compte qu'elle tremble comme une feuille.
-T'as froid ?
-Oui. Un peu. Ça caille dehors. Et j'ai du marcher jusqu'ici. Les bus ne circulent plus à cette heure-ci ici.
-T'avais qu'à venir plus tôt. Je t'attendais. T'avais dit 22h.
-J'avais un truc à régler pour le lycée. Un exposé. Truc de groupe.
-Ah dacc.
Il laisse le silence planer quelques minutes, essayant de paraître détaché de ce qu'elle dit, rallume son joint.
-C'est cool ?
-Mouais. Le sujet est à chier, c'est un truc sur la seconde guerre mondiale, mais je suis avec un type sympa.
Ouch.
-C'est chez lui que j'étais avant.
Double Ouch.
-Il est cool, conclue-t-elle, je lui avais jamais parlé. Et il s'y connait sur le sujet, c'est un peu le style geek intello tu vois ? Un peu asocial, ptêt autiste sur les bords, mais je crois qu'il m'apprécie. Enfin, il m'a invité chez lui quoi.
-Ah ouais. C'est ton pote alors, la coupe le jeune homme en s'allongeant sur le dos, négligeant complètement la télévision et tirant une dernière latte sur le joint. Il n'aimait pas que la conversation s'éternise autour de l'autre nigot qui accaparait le temps de Camille, tu veux fumer ?
-Hh.. Ouais.
Elle attrape le pet, le porte à ses lèvres et inspire sereinement. Il la regarde faire du coin de l'oeil, elle ne semble pas se rendre compte qu'il l'observe.
-Oui. Je suppose qu'on peut dire ça, renchérit-elle finalement, semblant surprise de cette découverte, on est potes.
-Super.
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Zenia & Charles
RomanceZenia n'était pas ce que l'on appelle à proprement parler une salope. Charles n'était pas ce que l'on appelle à proprement parler un queutard. Mais entre eux, le sexe était explosif.