Le soleil se levait, emportant avec lui le calme de la nuit. La ville se réveillait peu à peu, certaines personnes se préparaient pour leur travail, d'autres pour l'école, sans oublier les petits paresseux comme Dylan, le demi-frère de Sarrha qui faisait la grasse matinée.
Sarrha poussa un soupir et se frotta les yeux.
- Une nouvelle journée qui commence, se dit-elle.
Elle passa devant la chambre de Dylan avant de pénétrer dans la salle de bain en face. Faisant son rituel habituel, elle se brossa les dents, pris un bain, enfila le tee-shirt vert et le jean qu'elle avait choisi la veille, attacha ses cheveux et descendit prendre son petit déjeuner.
- Ma puce, bien dormi ?
La voix chaleureuse de Cassandre l'accueillit avant que celle-ci se mit à bailler. Sarrha émit un petit rire et alla à côté de sa belle-mère pour l'aider.
Elle mit les légumes découpés dans un grand bol alors que ses yeux se perdaient sur le portrait de son père. Avant même qu'elle ne s'en rende compte, ses doigts caressent déjà son collier.
- Il te manque ? La questionna Cassandre.
- Énormément.
D'aussi loin que Sarrha puisse s'en souvenir, son père a toujours été là pour elle. Il était la personne la plus importante de sa vie.
Cassandre, sa belle-mère, l'a élevée. Elle est une bonne mère, elle ne peut le nier, mais elle aurait tout donné pour que la femme qui l'a mise au monde, celle qui lui a tout donné, qui l'a tant aimé, même avant qu'elle ne naisse, cette femme formidable que son père lui a décrit, elle aurait tout donné pour la rencontrer.
Sa mère est morte en couche, elle était très malade et mener sa grossesse à terme l'aurait tué, elle le savait et lui a quand même donné la vie. C'était irréfléchi certes mais c'était comme ça, elle ne pouvait rien y faire.
Trois choses la reliait à sa mère: son père, ce collier qu'elle porte depuis sa naissance et son prénom. Des fois, elle se projette dans une vie où ses parents sont toujours vivants mais peu importe le nombre de fois qu'elle en rêve, elle sait que ça n'aurait jamais été possible. Son père et sa mère ne se connaissaient pas. Une soirée et quelques verres de vodka, c'est ce qui a permit sa naissance. Elle ne sait pas si elle doit remercier Dmitri Mendeleïev ou le maudire.
Elle se demande aussi, quelques fois, ce qui se serait passé si son père n'était pas en ville au moment de l'accouchement de sa mère. C'était un hasard que son père soit à l'hôpital au moment où sa mère y entrait avec son gros ventre, prête à la mettre au monde. Ils n'avaient pas vraiment oublié cette soirée mais Damien était marié, donc ils ont décidé d'un commun accord de ne pas en parler. Mais de cette soirée, il restera toujours une preuve: elle.
Comme prévu, sa mère a juste eu le temps de la prendre dans ses bras avant que le bip de la machine ne les rattrape. Maintenant seul, avec un enfant, Damien est retourné chez lui. Sa femme, Cassandre, lui en voulait mais elle était devenue stérile après avoir donné naissance à Dylan. Cette petite fille, pour elle, n'était coupable de rien, c'est pour celà qu'elle l'a accueilli chez elle. Cassandre pouvait encore se rappeler de la première fois qu'elle avait vu ce bébé, qui a bien grandi maintenant.
- Tu lui as donné un prénom ? s'enquit Cass à l'encontre de Damien.
- Sarrha, comme sa mère.
- Bienvenue dans la famille, petite Sarrha, fit Cass avant de poser un baiser sur le front de la petite fille.
Même si elle avait été très vite acceptée par Cassandre, pour Dylan c'était autre chose. Il avait nourri une rancœur envers Sarrha depuis tout petit. Sarrha avait besoin d'affection, c'était juste un enfant, Sarrha par-ci et par-là. Ses parents avaient passé tout leur temps à la border, il la détestait.
Quand leur père fut mort, il avait demandé à Cass de bien prendre soin de sa fille. Et il n'avait rien dit pour son fils. Dylan s’était énervé. Sarrha, toujours Sarrha. Pourtant son père n’avait pas pensé mal faire, Dylan était le seul fils de Cassandre, bien sûr qu'elle allait en prendre soin mais Sarrha était juste sa fille adoptive, une fille qu'il lui avait, disons le, imposé, sans demander son avis.
Cass était comme une mère pour elle, elle était gentille, attentionnée et elle l'aimait, ça elle pouvait en être sûre.
Dylan, son demi-frère, la détestait, ça aussi elle en était sûre. Mais il était la seule personne qui lui restait, la seule personne qui partageait le même sang qu'elle.
Une fois le petit déjeuner terminé, Sarrha prit son sac et alla s'asseoir à l'arrêt de bus.
- C'est quoi ça ? Il est long et énorme, fit une voix à côté d'elle.
- On appelle ça un bus, Kira et il m'emmène en cours, lui répondît-elle sans même regarder.
- À Lysande, on utilise des Chets pour se déplacer, bougonna Kira. Ce sont des chats ailés.
- Ce n'est pas dangereux ? demanda Sarrha pas très rassurée.
- Non, ce sont des animaux domestiques. Ils ne sont pas dangereux et très confortables.
- Tu le sais comment ? Tu es déjà montée sur un Chet ? Tu tiens en équilibre toute seule je te rappelle, lui dit Sarrha avec moquerie.
Kira était une Katz, comme Kika. Sarrha avait bénéficié de trois pouvoirs et avait rencontré son guide. Ça lui faisait un ami à qui parler, même si ce n'était pas une personne réelle mais une créature magique. Elle ne manquait pas d'être sympa pour autant.
Elles ont beaucoup discuté et Sarrha connaissait beaucoup plus de choses sur ses trois merveilleux pouvoirs :
La métamorphose.
Le ressenti des émotions.
Le pouvoir de guérison.
Selon Kira, elle devait s'entraîner pour bien les maîtriser car le danger pouvait leur tomber dessus à tout moment.
- J'ai vu les habitants monter et comme tu l'as dit, je suis magique.
Sarrha émit un petit rire, se moquant ouvertement de la Katz.
- Je te crois petite créature. Allez on y va, le bus est là.
Sarrha se leva donc et monta dans le bus alors que la Katz s'évaporait devant elle. Elle sourit et alla s'asseoir à une place vide.
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Walo
FantasyLe changement n'est pas naturel. Il faut y réfléchir, anticiper, se préparer à prendre tel ou tel virage. Mais quand le changement est imposé, il n'y a plus d'autre choix qu'improviser, essayer de s'adapter, en croisant tous les doigts qu'on peut p...