¿Dónde estás amor? {JORTINI} Tome 2

Chapitre 2

Martina

Quelques jours se sont écoulés, tout se passe assez bizarrement à la maison. J'ai de plus en plus de symptômes et donc je suis certaine d'être bien enceinte même si je ne suis pas encore allée chez le médecin.

Jorge est étrange. On est beaucoup plus proches c'est sûr, mais je sens qu'il a encore du mal à me faire confiance par moment. Mais peu importe, tout ce qui compte pour moi c'est qu'il m'ait accordé cette nouvelle chance, que je ne vais pas laisser filer.

Il passe presque tout son temps à la maison, ce qui ravit Ylana, ma mère et moi évidemment. Et s'il n'est pas là, c'est qu'il est à l'hôpital. Son nouveau poste le passionne et il commence à se fonder une réputation relativement importante au sein de son service. Je suis si fière de lui.

En plus d'exceller dans sa carrière, il fait des merveilles à la maison aussi. Comme si l'annonce de cette grossesse lui avait fait pousser des ailes ; il s'occupe d'Ylana tellement bien, et de moi d'autant plus. Je pourrais même dire qu'il cherche à me materner. Je ne vais certainement pas m'en plaindre, car c'est sa manière à lui de s'ouvrir à moi, et me prouver qu'il m'accorde réellement une autre chance. "Est-ce que tu as faim ?" "T'as mal au ventre ?" ou encore "Est-ce que tu as d'autres nausées ?". A chaque fois, je ne peux m'empêcher de me moquer de lui, et il se met directement sur la défensive, mais ça a toujours fonctionné comme ça entre nous.

Aujourd'hui j'ai rendez-vous pour la première échographie, alors il est dans tous ses états. Je ne peux pas lui en vouloir, il n'a pas pu connaitre ça pour Ylana. C'est d'ailleurs pour ça qu'il s'y plonge à cent pour-cent ; il ne veut rien louper cette fois-ci.

Je descends dans la cuisine, et je ne suis pas surprise de voir qu'il est déjà là. Assis à table, il prend le petit déjeuner avec ma mère et notre fille installée sur ses genoux. Il ne dort jamais à la maison, on s'est mis d'accord pour quand même y aller étape par étape, mais c'est dur. Je déteste le voir partir le soir.

En ce qui concerne ma mère, on ne lui a encore rien dit mais je pense qu'elle se doute de quelque chose. Parce que Jorge a radicalement changé son comportement vis-à-vis de moi du jour au lendemain, et ça lui a forcément mis la puce à l'oreille. Au final, nous avons décidé de ne rien dire à personne avant la première échographie. J'ai donc prévu de le lui annoncer ce soir, mais je commence à douter tellement je suis nerveuse. Du coup, je lui ai juste raconté qu'on s'était remis ensemble car il avait décidé de me pardonner et de m'accorder une dernière chance. Elle a littéralement sauté de joie car elle adore Jorge, ça en est presque inquiétant. Quant à mon père, il a énormément de travail pour le moment et est donc fréquemment absent, mais il est ravi qu'il soit de retour. Il a toujours dit qu'il était le gendre idéal pour sa fille unique.

En parlant de nervosité, lorsque j'arrive dans la cuisine je constate que Jorge agite une de ses jambes sous la table. Je souris discrètement et vais vers lui. Je me penche et lui embrasse la joue. Il passe son bras sur mes épaules et me serre doucement contre lui. Je me laisse aller et respire son odeur. Je soupire.

- Bonjour.

- Salut.

Il me fait un grand sourire et je me laisse tomber sur la chaise juste à côté. Jorge me met presque instantanément du pain dans mon assiette et quelques fruits préalablement coupés. Je lève les yeux au ciel mais souris malgré moi. Je tartine les tranches avec de la confiture et lorsque je relève la tête, ma mère me fixe avec les sourcils froncés. J'ai demandé à Jorge de ne pas trop s'occuper de moi devant ma mère, parce que c'est la personne qui remarque le plus de détails que je connaisse.

- Il s'occupe beaucoup de toi, tu en as de la chance.

Jorge sourit fièrement et j'essaie de rester neutre.