Je suis en train de lire sa lettre, si je compte bien, cette lettre est la numéro deux cents treize de notre correspondance. Nous ne nous sommes pas vus depuis près d'un an et demi maintenant. Je ne peux m'empêcher de renifler ses feuilles jaunâtres, elles sentent bon, elles sentent lui. Je ne sais pas si l'odeur est un mirage, mais j'aime croire qu'elle est réelle.
Je ne comprends pas comment un seul être peut autant me manquer. Il est différent, différent de tous et il me fait sentir unique, unique de tous. Nous étions si jeunes quand nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre, mais le destin a décidé de nous séparer. Quand il a reçu l'appel pour l'armée, nos cœurs se sont brisés. Maintenant près de cinq cents jours qu'il bouge et je ne sais jamais où il est, quant à moi, je reste sur place.
Les mots doux dont il fait preuve dans chacune de ses lettres me submergent d'émotions, bonnes comme mauvaises, mais la sensation est toujours plaisante. Il est parti quand j'avais vingt-trois ans, maintenant, j'en ai vingt-quatre et demi.
- Bea, tu es encore dans ces vieux papiers ? Demande ma sœur à l'entrée de ma chambre.
Je lève la tête vers elle, puis des larmes coulent doucement sur mes joues.
- Il me manque Laura, peux-tu le comprendre ? Je la questionne en sanglots.
Elle s'approche de moi et s'assoit sur le sol à quelques centimètres de mon corps. Elle dépose sa main sur mon dos en faisant des mouvements circulaires pour me calmer.
- Je le sais, mais tu te fais du mal. Dit-elle. Peut-être qu'il serait temps pour toi de sortir et de rencontrer de nouvelles personnes. Tu mérites d'être heureuse Béatrice.
Je tourne brusquement la tête pour regarder ma sœur ainée en fronçant les sourcils.
- Je ne vais jamais l'abandonner. M'as-tu bien comprise ? Je crache.
Laura est ma sœur, ma meilleure amie et ma colocataire, mais quand nous parlons d'Harry, elle devient une ennemie.
- Comme tu veux Bea, mais tu es en train de te détruire de l'intérieur. Ajoute-t-elle avant de se lever et de sortir de ma chambre.
Je me lève à mon tour quelque peu frustrée par les propos de Laura. Je sais qu'elle veut mon bien, mais elle rend ma peine plus réelle quand elle fait ce genre de commentaire. Je m'installe devant le miroir accroché à côté de ma porte de chambre et je m'observe tout en peignant mes longs cheveux roux. Des larmes roulent toujours sur mes joues.
Ce soir, je suis censée sortir avec une très bonne amie à moi, Violet. Elle est toujours d'un bon soutien.
Les propos de ma sœur sont tout de même toujours en train de se bousculer dans ma tête. Et si elle avait raison ?
Je sèche mes larmes et je m'habille pour rejoindre Violet au bar à quelques rues de chez moi. Il faut avouer qu'à Philadelphie, le choix de bar est immense.
J'entre dans l'établissement et je retire mon manteau, le mois de novembre est vraiment froid cette année. Je cherche mon amie aux cheveux noirs du regard, puis je la vois assise autour d'une table concentrée à regarder le sport à la télévision accrochée sur le mur, une bière dans la main.
Je me dirige vers elle tout en souriant. Quand j'arrive à sa hauteur, elle me sourit en retour pendant que je m'assois en face d'elle.
- Il était temps, ça fait vingt minutes que je t'attends. S'exclame-t-elle avant de boire une gorgée du liquide de sa bouteille en verre.
Je pose mon manteau à côté de moi sur la banquette.
- Je sais, je suis désolée. Ma sœur a continué de me sermonner à propos d'Harry. Je dis.
- Encore ? Ça fait des mois qu'elle te répète la même chose. S'exclame Violet. Tu ne devrais pas l'écouter, elle te détruit le moral à chaque fois.
- Je sais, mais il y a une partie de moi qui est en accord avec ce qu'elle me dit. Je dis en me levant. Je vais me chercher un verre au bar, je reviens.
Je me dirige vers le comptoir pour me commander un verre de tequila surprise. Je pose mes coudes sur la surface du bar et j'attends patiemment ma boisson. Puis, je sens une main se poser sur mon épaule droite, alors je tourne la tête pour apercevoir un homme. Il semble avoir le même âge que moi, ses cheveux sont mi-longs, châtains et bouclés. Il est très grand et ses yeux sont d'un bleu océan époustouflant.
- Excuse-moi, je me nomme Loïc. Commence-t-il par dire avant de se mordre la lèvre inférieure. Ça fait quelques fois que je te vois dans ce bar et mes amis en ont assez de m'entendre dire à quel point je te trouve jolie, donc ils m'ont poussé à venir te voir.
Je me sens rougir par sa remarque. Je dois avouer qu'il est assez beau garçon, mais il n'est pas... lui.
- C'est... gentil, merci. Je lui dis en bégayant.
L'homme derrière le comptoir me donne mon cocktail. Le jeune homme blond lui donne l'argent de ma commande avant que je ne puisse le faire. Ce qui me gêne encore plus qu'il y a quelques secondes.
- Ça te dirait que l'on sorte ensemble un soir ? Me demande-t-il avec un sourire enjôleur accroché aux lèvres.
- Je suis désolée, mais non. Je dis en déviant mon regard du sien. Je ne suis pas libre.
Je le regarde à peine, puis j'empoigne mon verre d'alcool avant d'aller rejoindre mon amie.
- C'était qui ce mec ? Demande-t-elle en m'observant en train de m'asseoir.
- Ce n'était personne.
Enfin, c'est ce que je croyais à ce moment-là.
*
Bonjour à tous, j'espère que vous avez aimé le premier chapitre de ma nouvelle histoire ! C'est toujours difficile de faire les aurevoirs à des personnages attachants, mais c'est rafraîchissant d'en accueillir des nouveaux ! Alors, vous allez entrer dans le monde de Bea. Merci de me suivre, de voter et de commenter. C'est tellement inspirant quand je vois que vous me suivez d'une histoire à une autre ! ❤
Merci à rorogaga pour la correction !
Bonne fête à Harry 🥳
VOUS LISEZ
216 lettres [HS] SORTIE PAPIER SUR AMAZON
Fanfiction《 Elle vit sans lui depuis maintenant près d'un an et demi. Ils n'ont jamais arrêté de s'envoyer des lettres, sauf après la lettre 216. Il décide que celle-ci sera la dernière en lui brisant le cœur. Quand elle a enfin tourné la page, il décide de r...