Chapitre 9

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Au début je ne vis pas grand chose, trop éblouie par la luminosité de la pièce qui contrastait avec la pénombre des couloirs. Puis petit à petit je distinguais de mieux en mieux les ombres, les couleurs, et pour finir les détails. Et le tableau qui se tenait devant moi était stupéfiant.

Le sol était recouvert de marbre blanc, qui avait dû être tellement lustré qu'il scintillait au point qu'on aurait pu le confondre avec de l'eau. Il y avait un coin recouvert de coussins brodés, de ce qui me semblait être des fils d'or, avec une table basse au centre - surement l'endroit où le cheikh prenait le thé, et où il installait ses invités, ou bien les femmes avec qui il prend du bon temps murmura cette voix cruelle en moi -. Au centre de la pièce se trouvait une grande table, où était gravées de magnifiques arabesques. La pièce possédait en ses 4 coins des plantes exotiques, des sortes de palmier en pot, et des fleurs au couleurs vives : rouge garance, jaune poussin, bleu roi, ou bien encore blanc éclatant. Le tout était éclairé par un lustre magnifique, paré de ce qui semblait être des centaines de petites gouttes d'eau. Il était éblouissant, on ce serait cru en plein jour. Mais le plus impressionnant dans tous ça, ce n'était ni ce lustre, ni le marbre, mais les baies vitrées qui prenaient quasiment tout le mur. La vue était tout simplement spectaculaire. Elle ressemblait à la celle que j'avais dans ma chambre : on y retrouvait le jardin en premier plan et l'infinité du désert en second, mais dans cette verdure luxuriante se trouvait une fontaine magnifique, tout de marbre, sertie de pierres qui scintillaient faiblement à la lueur du lustre. L'eau qui ruisselait faisait un bruit régulier apaisant, tellement précieux dans la sécheresse de ce pays.

Perdu dans ma contemplation, je ne vis pas Jabbar s'approcher de moi. Sa voix me ramena brusquement à la réalité.

- Vous êtes magnifique Katerina ... Sa voix était étrangement plus grave que dans mes souvenirs, mais ça devait être mon imagination. Je restais figée, ne sachant quoi dire ou faire.

- Regardez moi. Envoutée je me retourna mais gardais les yeux baissés.

Je sursautai au contact de ses doigts sous mon menton. D'une pression il me fit lever les yeux. Dès l'instant où nos regards se croisèrent, le temps sembla s'arrêter. Je me perdais, semblant tomber dans un puit noir sans fin. La flamme qui brulait dans ses yeux m'intrigua, et contrairement à la peur qu'elle devrait me faire ressentir, se propagea en moi et me réchauffa de l'intérieur. Mes yeux, sans que je ne leur ait rien demandé, glissèrent lentement plus bas, vers ses lèvres. Occupé à le détailler -mater serais plus exact ma cocotte- , je ne me rendis pas compte de son rapprochement. Ce n'est que lorsque je sentis sa respiration erratique sur mon visage que je me réveillais.

- Qu'est ce que ... Ma voix s'étrangla.

- Katerina Katerina ... Qu'est ce que tu me fais ... Et alors que je pensais qu'il allait m'embrasser, il se recula. Encore déboussolée par ce moment intense et inattendu, je restais là pantelante, les bras le long du corps.

- Venez vous installer Mademoiselle. Vous avez faim ? Je secouais la tête doucement pour me remettre les idées en place et répondis avec un sourire :

- Une faim de loup même.

- Parfait.

Une fois tous les 2 assis, une ribambelle de domestiques amena les assiettes, couverts et plats. Un homme s'approcha rapidement de moi et au moment où sa main se leva pour aller à la rencontre des mes cuisses je me releva vivement et m'éloigna de lui d'un bond. Mes jambes tremblaient et je guettais le moindre de ses mouvements avec peur. Lui me dévisageait avec surprise, puis jeta un coup d'oeil inquiet derrière moi. Je compris pourquoi la seconde d'après lorsqu'un bras s'enroula autour de ma taille. Je tourna la tête pour confirmer mon impression : le cheiks venait de se coller à moi ses yeux passait de l'homme à moi avec colère et inquiétude.

- Je- enfin votre Majesté je vous assure que je ne voulais pas offenser Madame, je vous présente mes plus plates excuses ... Tout en répétant ses excuses il faisait des courbettes ridicules, et ceci m'aida à me ressaisir. Il ne me voulait aucun mal, et la serviette qu'il tenait à la main me laissait penser qu'il désirait simplement me couvrir les genoux.

- Je vous avais dit de faire attention ! Tonna le cheikh. Il était impressionnant et tout en lui transpirait la puissance. Visiblement je n'étais pas la seule à le penser, vu le regard terrifié des domestiques.

- Ce n'est rien votre Majesté, il ne m'a rien fait, j'ai prit peur toute seule veuillez m'excuser. J'avais maintenant toute l'attention du cheikh, et ses yeux me sondaient avec surprise.

- Vous excuser ? Il semblait désemparé, comme si il ne comprenait pas mes propos. Mais vous n'avez pas à vous excusez.

- Si je ne dois pas m'excuser, lui non plus. Son regard impassible m'observa quelques secondes avant qu'un petit sourire ne vienne s'incurver sur ses lèvres.

- Soit. Poursuivons le dîner voulez vous. Et toi, il regarda le domestique, prend garde à ce qu'un incident de ce genre ne se reproduise pas. L'homme me dévisageait comme un extraterrestre, et je me serais questionnée si je n'avais pas vu la lueur de gratitude qui brillait dans ses yeux. Sans doute n'avait-il pas l'habitude d'être défendu, mais il m'était impensable de le laisser se faire sanctionner pour une faute qu'il n'avait pas commise.

- Oui votre Altesse. Merci de votre compassion Madame.

- Vous pouvez m'appelez Katerina vous savez, ajoutai-je timidement.

- Je ne me permettrait pas ! Il avait l'air horrifier ce que me fis lâcher un petit rire.

- Mademoiselle alors.

- Comme vous le souhaitez. Il blémit d'un coup et se retourna pour repartir vers l'endroit d'où il était arrivé. Je n'eus pas le temps de me questionner sur cette réaction étrange que Jabbar me fit asseoir. Nous attendîmes que tous les domestiques soient sortis de cette pièce pour commencer à manger. C'était vraiment succulent, et je ne pus retenir un gémissement de plaisir lorsque tous ces goûts rencontrèrent mon palais en une explosion de saveurs.

- C'est délicieux.

- Délicieux oui ...

 -1050 mots -

Hello ! Promesse tenu, ça fait 2 semaines et je reviens en force. Bon alors nous avons quelques moments intenses, qu'en pensez vous ? Trop ? Pas assez ? Comment va se dérouler le dîner, y aura-t-il des confidences ? La suite dans le prochain épisode <3 ... Au passage j'en rpfote pour m'excuser pour les fautes d'orthographe, je n'ai pas encore relus.





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