Chapitre 1

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Comme promis le premier chapitre ! N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire et bonne lecture <3

PDV Katerina

Le soleil était écrasant et le ciel sans nuage. C'était une belle journée. Mais personne ne se doutait que par ce magnifique temps d'été - ou alors ils s'en doutaient mais ils n'en avaient rien à faire - il y avait de telles horreurs. Des monstruosités causées par l'argent et par la soif de pouvoir des hommes. Et cet argent, le divin argent, poussait les personnes faibles et corruptibles à faire la pire chose qui soit ; priver un être vivant de sa liberté. C'était un acte égoïste et cruel, mais pourtant, ils le faisaient. Ils lui avaient fait. Car oui, Katerina, 21 ans, n'était plus libre. Depuis 13 ans, elle n'avait plus le droit de dire ce qu'elle voulait. Elle n'avait plus le droit de s'habiller comme elle le voulait. Elle n'avait plus le droit de regarder un homme dans les yeux. Elle n'avait tout simplement plus le droit de dire non. Et c'est pour avoir voulu rester elle-même, maîtresse de son corps et de ses décisions, qu'elle est ici. Elle a simplement refusé de marcher à quatre pattes et en laisse devant des hommes, pour leur plaisir personnel de l'humilier, une fois de plus. Une fois de trop. C'est pour avoir dit non, pour ne pas s'être abaissée à une telle action, qu'elle étair là. Enchaînée comme un vulgaire animal, dans cette prison, attendant le passage. Son passage. Pourtant, elle a essayé de quitter cet enfer. Elle s'est battue, jusqu'à la fin. Mais ça n'a pas suffit.

Flashback

La porte est ouverte, la liberté à portée de mains. Elle n'hésite pas. Je sortirai d'ici, se promit-elle. Doucement, craintivement, elle ouvre la porte et regarde à droite, à gauche, à droite. 

Personne.

Elle sort, pas à pas ; prudemment au début, puis de plus en plus précipitamment. L'euphorie la gagne et elle se met à courir, sans regarder où elle va. Je dois sortir ! Mais soudain des voix l'interpellent :

- Et toi là ! Arrête toi !

- Rattrapez là, bande d'imbéciles !

Elle accélère. Ils ne m'attraperont pas. Ils ne doivent pas m'attraper. Une pièce. Elle actionne la poignée ; ouverte. Elle se précipite à l'intérieur et coince la porte avec une chaise - qui, elle en a bien conscience, ne les retiendra pas - et se retourne pour évaluer ses chances de survie. Il n'y a pas d'issue, seulement une fenêtre bien trop haute pour qu'elle l'atteigne ainsi que quelques fauteuils, un canapé et une table basse. Quelque chose retient cependant son attention. À gauche du petit salon, sous un tableau qu'elle ne prend pas le temps de détailler, se trouve un petit meuble TV. Ce n'est pas ça qui a attiré son regard, mais plutôt le téléphone fixe posé dessus. Un téléphone ! Merci mon dieu. Déjà les voix se rapprochent et elle se précipite sur sa dernière chance. La jeune esclave compose le seul numéro qu'elle connait : l'armée du Qatar. Elle l'avait découvert sur une affiche qui traînait au sol, un après-midi de Mai où ils étaient sortis voir des "amis". Son maître ne l'ayant pas vu ramasser le prospectus, elle l'avait vite caché sous son fin manteau d'été et avait fait comme si de rien n'était. C'est seulement tard le soir, une fois sur sa paillasse et sûre que toute la maisonnée dormait, qu'elle l'avait ressortit. C'était une publicité pour une sorte de stage à l'armée, qui encourageait les jeunes hommes à s'engager pour leur patrie. Et tout en bas du papier, il y avait ce numéro. Le numéro qui pouvait lui sauver la vie. Alors, depuis ses 15 ans, elle se répète ce même numéro tous les soirs, comme une berceuse, dans l'espoir de retrouver sa liberté. Et l'occasion se présente enfin ; pas question de la laisser s'échapper. Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries : une voix.

- Armée de Terre Quatarienne à l'appareil, que puis-je pour ...?        

- À l'aide !

-Pardon ?!

-S'il vous plaît aid... BIP

Ça a coupé. Son dernier espoir venait de s'envoler, sa dernière lumière de s'éteindre. Dieu n'avait donc aucune pitié ?! A quoi bon lui donner un téléphone si c'était pour qu'il soit inutilisable ! Le sort s'acharnait sur elle et elle n'y pouvait rien, elle était condamnée. Les coups sur la porte s'intensifiaient mais pourtant, ils lui semblaient de plus en plus lointains et étouffés. Elle sentit des mains l'attraper et la tirer en arrière, et elle se laissa faire. Elle les laissa lui injecter quelque chose sans aucune réaction. Tout autour d'elle était flou, et seules les ombres de ses tortionnaires lui parvenaient. Son corps s'engourdissait petit à petit, et elle se surprit à penser qu'avec un peu de chance, elle ne se réveillerait jamais.

Et ce fut le trou noir.

Fin du Flashback

Captive du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant