Chapitre 5

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J'ai mis un temps fou et je m'en excuse (encore😅) mais avec les vacances j'ai perdu mes repères. Bonne lecture😘 

PDV Katerina

Olga revint à la réalité au son de ma voix. Elle me fit un léger sourire et s'avança vers moi, ignorant totalement l'homme qui lui parlait, le laissant désemparé. C'était une jeune femme pleine de douceur qui - contrairement à moi - n'avait pas perdue sa naïveté, propre à chaque enfant de ce monde. La tragédie qui avait frappé toutes les femmes présentes dans cette pièce n'avait pas entachée sa vision du monde, elle croyait toujours que le bien était en chaque personne. Sans elle, elle n'aurait jamais survécu dans ce milieu hostile, elle aurait abandonné depuis bien longtemps. À vrai dire, lorsque que Olga est arrivée dans sa vie, elle était sur le point de commettre l'irréparable. Mais cette petite fille, pourtant à peine plus jeune qu'elle, lui semblait tellement perdue dans ce nouveau monde, rempli de violence et de cruauté. Elle avait décidé de se battre pour elle, de vivre, de rallumer cette flamme qui était fragile comme une brindille face à un ouragan, d'en faire un brasier inépuisable de force et de vie. Olga lui avait sauvé la vie, et ça, jamais elle ne l'oublierais. Elle était la petite soeur qu'elle avait perdue, et tout son amour lui était destiné, elle ferait tout pour elle. Mon amie interrompit le fil de mes pensées en s'adressant à moi de sa voix douce :

- C'est fini ... Cette affirmation ressemblait à une question qui avait besoin d'une confirmation pour pouvoir prendre forme dans leurs esprits, s'installer confortablement, et ne plus laisser qu'un lointain souvenir du cauchemar qu'avaient été leurs vies jusqu'à présent.

- Oui, c'est fini. Définitivement. Je réalisais peu à peu les conséquences de ce simple mot. Fini. Fini. C'est fini ! Plus de coups, d'humiliations, de peur, de froid, de faim ... La liberté. La joie. La vie, tout simplement. MA vie.

Nous étions toutes les 2 perdues dans nos projets d'avenirs, quand un homme monta sur l'estrade où depuis des années se déroulait un trafic monstrueux. Quand il prononça ses premiers mots pour réclamer le silence, je me rendis compte avec stupeur que c'était celui qui m'avait parlé tout à l'heure. Le fameux Jabbar. C'est un beau prénom, qui colle tout à fait avec le personnage. Un prénom qui inspire la puissance et le respect.

- Quelques mots pour expliquer la situation aux femmes et aux hommes présents ici. Mesdemoiselles, Mesdames, vous êtes hors de danger. Quelques soins vous serons apportés et nous vous rendrons enfin votre liberté, avec bien entendu un soutien financier pour retrouver vos familles et vivre confortablement par la suite, même si nous avons conscience que l'argent ne vous redonnera jamais les années que vous avez perdues, ni n'effacera les souvenirs atroces qui y sont liés. Messieurs, vous serez tous jugés pour trafic de femmes et, j'y veillerais personnellement, condamnés pour vos crimes. Bien sûr, tous vos "complices" seront arrêtés, jusqu'au dernier. Pensez bien que vous vous éviterez des tortures inutiles en nous disant ce que vous savez. Il dit cette dernière phrase avec un sourire cruelle, qui me rassura quand à leur sort ; ils auraient au moins un aperçu de ce qu'ils nous avaient faits. Et enfin un mot à la personne qui nous a permit de découvrir ce qui se passait ici, et sans qui ces horreurs auraient continuées. Je n'ai aucune idée de à qui je m'adresse, mais il faut qu'elle sache que nous lui en sommes tous reconnaissants, et qu'elle sera remercié comme il le faut si elle le souhaite. Elle a bien sûr le choix de garder son anonymat, même si la protection royale lui sera évidemment accordée et qu'elle n'aura rien à craindre d'éventuelles représailles. Cette jeune femme à, par je-ne-sais quel moyen, réussi à nous appeler et grâce à cet appel nous avons pu localiser cet endroit. Elle a prit beaucoup de risques, et pour cette raison, je la remercie personnellement et l'invite à décliner son identité. Il descendit de l'estrade sur ces mots, laissant une assemblée sous le choc et mon cerveau sans-dessus-dessous. Devais-je leur dire que c'était moi qui avait composé le numéro sur ce téléphone ? Ou bien garder mon anonymat, pour vivre la vie paisible auquel j'ai toujours aspiré ? Car aucun doute que ma vie ne sera pas calme si ça ce sait, bien au contraire. Alors que je penchais fortement pour l'anonymat, le choix me fut enlevé.

- Katerina, c'est pas toi qui t'ai prit des coups de fouets pour avoir voulu t'enfuir et t'être réfugiée dans le bureau ? Bureau où il y avait un téléphone ? Me dit une esclave dans un arabe approximatif, une amércaine au vu de l'accent, que je croisais dans de pareilles occasions depuis environ 5 ans. Je ne lui avais jamais vraiment adressé la parole, mais de ce que j'avais vu elle était plutôt gentille, bien que provocatrice dès qu'elle le pouvait.

- Alors ? insista-t-elle. J'avais très certainement blêmis, car Olga vînt à mon secours, toujours avec une voix douce.

- Fiches lui la paix Camille, tu vois bien qu'elle ne veux pas en parler.

- J'ai raison ? Katerina ?

- Je ... Je baissa les yeux, ne pouvant supporter tous ces regards dirigés vers moi depuis l'intervention de Camille. Mon manque de réponse fût pour elles suffisants, et des applaudissements commencèrent à retentir. Olga commença à s'inquiéter, connaissant ma peur panique de l'attention - en contradiction avec mon côté rebelle -, apparu durant ces années de solitude. Les larmes commençaient à monter et l'envie de m'enfuir devenait de plus en plus présente. Mon amie s'approchait de moi avec des paroles rassurantes, que je n'entendais que vaguement, comme un chuchotement . Je me sentais agressée par les applaudissements, les percevant comme une menace pour le calme retrouvé récemment, comme des centaines de personnes entrain de courir vers moi, prêtes à m'écraser comme une vulgaire poupée de chiffon, sans aucune valeur. Une fille au visage inconnu m'agrippa le bras, tout en me récitant dans une langue qui m'était étrangère ce qui semblait être des remerciements. Ce fût le déclic. Je me dégagea violemment et fis volte-face, en m'enfuyant comme si j'avais le diable au trousse.

- Katerina attends ! Je ne pouvais pas attendre, ils allaient me rattraper. Ils allaient me faire mal. Je sentais déjà leurs lames dessiner des dessins écarlates sur mes cuisses, les lanières en cuirs me lacérer le dos, la brulure des cigarettes mourant sur mes bras, la corde serrée mon cou, l'eau s'infiltrer dans mes poumons ... tant de possibilités, tant de souffrances.

De l'air, enfin ! La lune brillante m'accueillit, mais je ne voyais rien autour de moi. Seulement des ombres terrifiantes. Je sentis le sable caresser mes pieds nus et entendis le vent siffler comme un oiseau joyeux. La liberté. J'avais l'impression de pouvoir voler, Je sentis des ailes me pousser dans le dos. Malheureusement la chute fut rude, douloureuse, à l'instant où un bras m'empoigna. J'eus juste le temps de sentir ma tête heurter violemment le sol, puis trou noir. Et ça recommence ... Faites que je me réveille à la maison s'il vous plaît ...

1185 mots, dîtes moi si c'est trop long, trop court, parfait, enfin bref donnez moi votre avis 😉😊! Gros bisous et à bientôt 😘

Captive du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant