Le Journal d'une exploratrice d'Univers -1- The Witcher

Chapitre 31

Je me suis réveillée en hurlant, essayant d'attraper quelque chose devant moi.

Un autre cauchemar. C'était devenu normal, mais cela m'épuisait plus que tout le reste.

Geralt s'était habitué à cela, mais semblait toujours inquiet. Certains étaient prémonitoires, d'autres juste des souvenirs et pour le reste, mes plus grandes craintes qui se matérialisaient.

J'espérais que ce cauchemar était de ceux-là...

- Tiens, bois.

Le sorceleur était accroupis devant moi, me tendant une gourde d'eau. Je l'attrapais, le regard sombre. Les images de mon mauvais rêve défilaient encore dans mon esprit, comme un film qui tourne en boucle. Je bu plusieurs gorgées d'eau, puis lui rendit.

- Merci...

Je poussais un long soupire, essayant de calmer mon cœur et ma respiration.

- C'était quoi cette fois ? demanda le sorceleur.

- Rien... Rien de grave...

Il savait surement que je mentais, mais ne releva pas. Il continuait de ranger ses affaires.

Je ne pouvais pas lui dire ce que j'avais vu. Cela faisait déjà trois fois que je faisais ce même cauchemar.

Il ne voulait pas que je lui parle de l'avenir que je voyais à son sujet. Selon lui, le futur est en perpétuelle changement et ce que j'ai vu pourrais ne pas s'établir... Seulement le fait que ce cauchemar me revienne ne m'annonçait rien de bon...

C'était toujours la même chose. Nous nous battons contre un homme plutôt grand aux cheveux noirs et long. Sa carrure était large d'épaule et fine de taille. Une peau pâle et un sourire à faire peur. Il avait une queue de reptile qui se remuait au bout de son corps. Il arrive à nous tenir en échec alors que nous sommes deux. Il arrive à m'éjecter en arrière et je me cogne la tête.

Quand j'ouvre les yeux, l'homme tiens Geralt par le cou, d'une main, il le soulève du sol. Je n'entends pas de bruit. Mais je le vois, il rigole. Il se moque de nous. Le corps du sorceleur est inerte. Ses épées sont au sol, les bras ballant le long de son corps. Je vois du sang au coin de sa bouche. Il dit quelque chose, mais je ne l'entends pas. L'instant d'après, l'homme traverse le corps de Geralt de son énorme épée, c'est là que je me réveille.

Je me relevais pour finir de défaire le camp avec le sorceleur. Il semblait perdu dans ses pensées, fermé.

- Geralt... je...

- Ne t'en fais pas. Je sais pourquoi tu ne m'as rien dit. Mais je ne suis pas bête, j'ai remarqué que cela faisait plusieurs fois que ça t'arrivait. J'ai aussi remarqué que tu perdais le sommeil progressivement, tu as peur de continuer à faire ses cauchemars, n'est-ce pas ?

Je baissais le regard. J'avais honte. Pourtant je n'avais aucune raison d'être honteuse. Mon compagnon attrapa mon menton, m'obligeant à relever la tête.

- Tu n'es pas toute seule. Nous sommes là, Triss et moi. Mais il faut que tu en parles avec quelqu'un...

Je ne pouvais pas en parler, ni à lui ni à elle. Elle aurait réagi de façon excessive et ça n'aurait rien arrangé. Geralt m'attira vers lui et me serra légèrement contre lui.

Cette sensation me soulagea soudainement, d'un poids tellement lourd. Il avait raison sur une chose : ce n'était, pour l'instant, qu'un cauchemar.

En fin de journée, nous avions enfin passé la frontière de Lyria. A la croisée des chemins qui suivit, le sorceleur découvrit un avis de recherche, ou plutôt une petite annonce pour sorceleur.