Chapitre 33

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Quand j'ouvris les yeux, le jour était déjà bien levé. En me redressant, je me suis rendu compte que j'étais allongé dans le lit de Geralt. Et lui n'était pas dans sa chambre.

Je m'assis au bord du matelas, observant mes vêtements tachés de sang.

« Je ferais peut-être mieux d'aller me changer avant de descendre... » pensais-je.

Je me relevais et me dirigea vers la porte. Alors que j'allais toucher la poignée, celle-ci tourna dans le vide. Le pan de bois s'ouvrit sur un sorceleur frais, comme si rien ne s'était passé. Il m'observa avec un air insondable. Son visage était de marbre et ses yeux semblaient énervés.

« Était-il en colère ? Evidemment qu'il l'était... ».

Je n'eus pas le temps de poser la question, les larmes me montèrent aux yeux, la fatigue et la pression avaient décidé de redescendre maintenant. Alors que mes jambes me lâchèrent, mon corps s'effondra sur lui-même.

Mais mon compagnon me rattrapa et me plaqua contre son torse. Je pleurais à chaude larme dans les bras de Geralt. Il me serrait fort contre lui, j'avais l'impression qu'il ne voulait pas me lâcher, qu'il refusait de me laisser partir. Je pleurais encore et encore.

Il me caressait les cheveux doucement, sans rien me dire. J'avais du mal à calmer mes sanglots, mais pourquoi est-ce que je pleurais ? Le sorceleur changea de position et me releva en attrapant mes jambes, je me laissais faire. De toute façon je n'arrivais pas à bouger, mes jambes refusaient de m'obéir.

A ma grande surprise il ne me posa pas dans le lit, il s'installa, le dos contre le mur et me garda dans ses bras. Je sanglotais encore et lui ne me disais rien. Nous sommes restés ainsi un long moment.

Quelqu'un frappa soudain à la porte.

- Quoi ? grogna le sorceleur.

La porte ne s'ouvrit pas, mais la voix de l'aubergiste se fit tout de même entendre.

- Seigneur sorceleur, il vous faut partir. Rapidement. Les villageois s'agacent. Ils pensent que vous avez tué le chérif. J'ai caché vos chevaux à l'extérieur de la ville, mais il vous faut vous en aller car les hommes vont finir par venir vérifier...

Geralt soupira. Il ne me regarda pas. Il fixait la porte en serrant les dents.

- Merci aubergiste, nous allons partir.

J'entendis les pas de l'homme qui descendait les marches. La respiration de mon ami était calme mais courte. Je m'agrippais à ses vêtements, je ne voulais pas qu'il me lâche. Il baissa finalement les yeux sur moi, un sourire très fin sur le visage.

- Tu vas pouvoir changer de tenue, Petite Louve ?

- Je... Je ne crois pas...

Il me déposa à côté de lui. Et sortie de la pièce. Mon cœur s'accéléra, pour une raison que je ne comprenais pas. Geralt revint au bout de quelques minutes, mes sacs de voyage sur l'épaule et ma grande cape dans une main. Il me la jeta, je l'enfilais tout de suite.

- Tu pourrais nous téléporter aux chevaux ?

J'hochais la tête. Je me concentrais pour retrouver nos montures puis saisi la main de Geralt. Nous nous retrouvâmes alors devant une écurie de fortune où étaient abrité nos compagnons.

Le sorceleur accrocha nos sacoches sur Ablette et Aquilon. Après quoi il m'aida à monter sur mon cheval. Je ne me sentais pas le courage de faire une longue chevauchée. Mais ce n'était apparemment pas le but.

- Crois-tu pouvoir nous emmener à Brokilone ?

J'ouvris de grands yeux ronds. J'avais du mal à parler.

Le Journal d'une exploratrice d'Univers -1- The WitcherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant