Au delà des préjugés

- Un colocataire non désiré

Pdv de Mari

Cela faisait des heures que j'essayais de dormir, mais, comme je m'y attendais, le sommeil avait décidé de m'éviter. En y repensant , je regrettais vraiment que l'on m'est privée de mes quelques minutes de sieste avant que l'on ne parte . Je suis sûre d'avoir d'énormes cernes. Cela fait approximativement deux jours que je suis dans cet avion-avec escale bien sûr - à tenter de dormir, mais je n'arrive qu'à grappiller de petites micro-siestes qui s'achèvent dès qu'il y a un bruit trop fort . Pendant l'escale, j'ai enfin pu me reposer, comme une loque pour être plus précise, mais cela n'a duré qu'une heure.

Alors que je suis sur le point de sombrer dans le sommeil, ce cher pilote s'exprime :

— Chers passagers, nous vous prions d'attacher vos ceintures. Nous allons bientôt atterrir.

Eh merde ! Il fallait que ce soir justement à ce moment que le sommeil m'accepte parmi ses abonnés . Quelle poisse !

— Bonsoir, Tema, marmonna Ten ten en enlevant son masque .

— Bonsoir. Bien dormi ?

— Un peu, et toi ?

— Pas du tout. Je suis restée éveillée pendant tout le voyage. J'ai hâte d'arriver à notre studio pour enfin me reposer.

— Oui, moi aussi, dit-elle en regardant ailleurs.

C'est suspect. Je plisse les yeux. La dernière fois qu'elle m'a répondu comme ça, c'était parce qu'elle avait mangé mon plat. L'anguille était sur la roche à ce niveau .

— Qu'est-ce qu'il y a ?!

— Tu sais que c'est une université mixte, n'est-ce pas ?

— Évidemment. Poursuis ton raisonnement, demandai-je, méfiante.

— Eh bien... ils ne proposent que des appartements mixtes.

— PARDON ?!

— Mesdemoiselles, veuillez attacher vos ceintures, s'il vous plaît, intervint l'hôtesse.

— Oui, désolé. Je savais que tu allais refuser si je t'en parlais, et je ne voulais pas venir seule. Et puis ils s'assurent des antécédents de chaque étudiant , il y a un système d'alarme dedans mais qui n'a jamais été utilisé parce que les étudiants sont très bien éduqués et ça favorise l'entraide entre les deux genres en amenuisant les tensions entre les deux sexes .

— Mais ce n'est pas une raison ! m'offusquai-je. Si tu me l'avais dit, on aurait pu trouver une autre université !

On se lança dans une longue dispute ignorant ce qu'il se passait autour .

— Je nous ai pris des chambres côte à côte. On pourra se voir quand on veut !

— Veuillez descendre, s'il vous plaît. Cela fait cinq minutes que nous sommes arrivés, dit une hôtesse d'un ton poli, mais insistant.

On avait dû parler trop fort , oups ?

— Désolée, merci.

Je descendis, suivie de Tenten, qui s'excusait toujours de ne pas m'avoir informée. Si elle n'était pas ma sœur, je l'aurais giflée sur-le-champ en mettant cela sur le compte de mon irritabilité. Pour l'instant , j'hésitais entre l'ignorer et lui sauter à la gorge pour l'étrangler . Mon arme devait venir plus tard de toute façon.

— Ce n'est pas si grave, tu vas sociabiliser en plus. C'est un point positif ! J'adore cette université. Elle est mondialement reconnue, et je ne connais pas deux autres établissements qui proposent d'aussi bons logements étudiants et des cours d'aussi bonne qualité , chanta t-elle en se plaçant devant moi .